Poisson sans O
Un alevin erre dans un sauvage lac,
Très fier, il baguenaude avec ses alliés.
Quand un cruel marin, sans être initié
Le piège durement et le met dans un sac.
Pauvre fretin gît là, haletant dans le bac.
Il n’a pas de chance, minable châtié,
La vie l’a sûrement amplement renié
Car il meurt triste et seul, parfumé au cognac.
Là est la vie amer d’une truite suave,
Trépasser dans une guerre, en évitant l’air.
Sachant pertinemment que le destin l’enclave.
Il meurt là, délaissé, et du pêcheur l’esclave,
Le laissant déguster sa délicate chair,
Tandis que le ciel badine d’un simple éclair.
jeudi 31 janvier 2002