Humble messagère de mes revirements 
Je suis à la dérive des mouvements 
Je prône de mon promontoire accidentel 
Le socle d’argile d’où je tiens mon errance 
Je vis dans le carrefour des monts 
Ou des mots en guirlandes chatoyantes 
De grappes qui descendent de l’ossature 
D’un arbre flexible face aux intempéries 
Mon soulèvement constant vient de mon instinct 
Des séquelles de mes noctambules sorties 
Mon oscillation n’est que simple illusion 
Elle s’arrête quand mon soleil est au zénith 
Et que mon ombre retrouve sa stature 
Et les remous turbulents de mes pensées 
Caressent les seins offerts de la sérénité 
Je suis l’éternel amant de toutes les beautés 
Un simple paysage pour moi cache un site 
Un arbre dénudé est une toile de fond 
Pour un horizon qui sort du brouillard 
La démarche d’une silhouette est une rime 
Qui peut m’emporter vers les rives de la poésie 
Je m’insurge souvent des affres du temps 
Et les sillons qui façonnent le sol aride 
Accentuent plus les rides de ma mémoire… 
Humble messagère, muse de l’autre bord 
Je ne fais que peindre chaque jour 
Et qu’importe à ma palette ambulante 
Les supports d’un chevalet déséquilibré 
Quand les couleurs puisées de mes yeux 
Ne peuvent attirer l’âme de tous les artisans… 
Mon cœur qui côtoie le fond de l’océan 
Trouve dans les entrailles mille trésors 
Et je souris à un ange de passage 
Une adorable fée dans sa robe en filigrane 
Qui laisse transparaître une source de sublimation 
J’aère lentement mes modestes vers versatiles 
Ma tristesse s’envole par la porte entrouverte 
Un rai de lumière vient me rendre visite 
Il m’accompagne en lisant la fureur des écrits 
Et bras dessus, bras dessous nous escaladons 
Les dernières marches d’une autre…valse 

Dimanche 2 Juin 2002 

© Kacem Loubay - Khenifra (Maroc)

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