A la découverte de l'univers

 

 

 

En l'an 2127, sur la planète Noire, suite à un dérèglement atmosphérique, et dans un contexte économique de crise, avec une population en augmentation constante, dont la durée de vie a atteint les 160 ans, de nombreux soulèvements se sont succédés. Un historien vous direz que tout a commencé après une annonce de licenciement en masse dans des firmes de petites contrées, et de décisions de rationnements, par l'entreprise mère, l'entreprise qui gère à elle toute seule presque toute la planète. Mais vu de l'intérieur, des groupuscules agissaient depuis de nombreuses années, voir des décennies pour tenter de tout renverser. Les force de l'ordre avaient de plus en plus de mal à faire ce pour quoi ils avaient été créés. C'est un "beau" jour, au début du printemps, alors que les rares arbres encore en état bourgeonnaient, que quelques fleurs poussaient et s'ouvraient aux quelques rayons solaires perçant, que Sémie sort faire un tour à la "bibliothèque" de son quartier. Les cieux sont remplis de nuages de pollution, et les rues sont toutes aussi pleines de "déchets". Au coin d'une rue, des jeunes sont en pleines rixe. Ils se battent à coup barre de fer. Sémie tourne très vite. Elle arrive devant une plateforme, sur laquelle attendent un vieil homme et son petit fils. A peine monte t'elle aussi dessus, que le sol se soulève. Il n'y a plus de vitre depuis longtemps aux ascenseurs, et pour simplifier, ils sont à l'extérieur. Cela peut sembler bizarre dans ces temps chaotiques, de violence, mais la technologie est telle, que si l'on devait faire une chute, une partie des vêtements créerait un champs de force assez puissant pour ralentir la chute, et des capteurs installés sur le sol pour prévenir des accidents de ce type feraient sortir des coussins d'air (en désagrément, des coussins d'air de zone vieilles, déréglées, sortent parfois tout seul).

Vieil homme : "Pardons madame. Vous désirez aller à quel service ?"
Sémie : "A l'étage des recherches spatiales."

L'homme appuya sur une touche du cadran posé à gauche.
Sémie : "Merci, vous êtes bien aimable, c'est la première fois que quelqu'un me le propose."
L'homme : "Y a pas de quoi. Je montre l'exemple à mon petit fils..."
Sémie : "Il est tout mignon, il s'appelle comment ?"
L'enfant : "Non, je ne m'appelle pas Comant, mon nom ne vous regarde pas..."
L'homme : "Allons, allons, soit plus aimable avec madame."

L'ascenseur s'arrêta, la porte s'ouvrit. Sémie s'y engouffra quelque peu vexée.

L'homme : "Excusez le, il a son humour... bonne après-midi !"

Sémie passe à travers une porte scanner, qui l'autorise à continuer plus en avant. Elle se dirige vers un écran tactiles de libre afin de pouvoir approfondir ses recherches. Un silence glacé règne dans les locaux. Seul les bruits légers du mécanisme des robots se déplaçant pour nettoyer, aller servir un verre, de la nourriture à son commanditaire, "perturbe" l'immobilité, fait des vibrations dans l'air. Sur son écran, apparaît le titre de sa recherche : "L'univers, son origine, son devenir...". Les progrès de la science étaient allés jusqu'à donner la preuve d'existence d'êtres divins, et non pas de l'existence d'autres dimensions à proprement parlé, mais d'un univers vaste, régit par des lois quantiques et autres lois originales non encore qualifiables. Dans tout ce fatras de l'étude de l'espace, Sémie cherche à travers les récits, mythes, articles mystiques et sérieux, un moyen de changer la vie sur sa planète, sa vie. 

Maintenant défile devant ses yeux l'histoire du fils d'une divinité qui serait revenu par deux fois sur sa planète. Son esprit se serait incarné dans le corps d'un de ses contemporains il y a de cela une soixantaine d'années. L'article précise qu'il aurait été tué au cours de sa 49 ème année, lors d'une sortie de la milice de l'entreprise mère dans la grande ville de serres, où sont cultivés une grande partie des fruits et légumes consommés par les noiriens. Les travailleurs s'étaient soulevés, et ils avaient tenté d'y mettre de l'ordre. Malheureusement, dans le feu de l'action, ils ont justement tué celui qui essayait de calmer les esprits, de régler le problème par la voix diplomatique. Une mini guerria s'en est suivie... Le corps de l'homme saint n'a pas été retrouvé... "C'est étrange, avec la technologie qu'ils avaient sur place, tous leurs détecteurs..." Se dit-elle. Elle entre son nom, met ses yeux devant un identificateur, et fait charger quelques autres documents sur son rouleau personnel, moyennant une petite somme, directement débitée sur son compte. Elle quitte son écran, pour faire le chemin inverse qui l'avait amené ici. Elle poursuit ce manège depuis assez longtemps pour qu'il lui semble l'avoir toujours fait. Ces efforts n'auront pas été vain, mais elle sait qu'elle devra aller sur le "terrain" pour voir d'elle même, explorer l'univers à la recherche d'une solution. Il lui manque juste un équipage. 

De retour à l'air libre elle entend des sirènes retentirent, encore un règlement de compte se dit elle. 

Haut-parleurs : "Contrôle ! Le secteur est bloqué, veuillez ne pas quitter les locaux où vous êtes, où ne pas faire des pas de plus si vous êtes dans la rue."

Contrôle, ce mot fait frémir Sémie. Elle se souvient le jour ou elle prit pour la première fois conscience de ce que cela signifiait. Elle se voit du haut de ses huit ans, dans la rue, entendre à peu prêt les mêmes paroles. Un bras, le bras de son père lui fait signe de s'arrêter. Une pluie acide tombe sur ses cheveux, la picote. Des hommes en combinaison, des sans visages, passent dans la rue avec des détecteurs, des capteurs, qu'ils effleurent sur les corps des gens. Un couple au loin se débat, fuit... Un homme restait à côté d'elle appui sur un bouton de sa panoplie. Une sorte de cage robotisées apparaît dans son champs de vision, il déplie ses bras et fond sur les fuyards. Ceux-ci, désespérés, lance un objet en direction du robot. Ensuite c'est un voile qui tombe sur ses yeux, une main, celle de son paternel. Elle entend quelques cris, un bruit plus fort que les autres, puis c'est le brouillard dans ses souvenirs.

Espérant avoir assez de temps devant elle, arrivée au pieds du bâtiment où l'ascenseur se bloqua, Sémie court. 
Une voix : "Madame, par là, venez, par là, à la fenêtre..."

Sémie tourne la tête, à droite, à gauche, cherche du regard une fenêtre ouverte. Rien. Elle se demande si elle n'a pas rêvé sous la pression, et reprend son chemin...

La voix : "Pssssttt, Madame, par ici, dans l'ombre de la ruelle..."

Elle tourne toujours la tête, à droite, à gauche, fixe une petite ruelle non loin. Rien. Elle se demande si ce n'est pas un mauvais plaisantin qui joue avec un robot, et reprend son chemin...

La voix plus prononcée, riant à moitié : "Bon sang ! mais levez la tête !"

Sur le mur, en l'air, il y a un homme équipé d'une armure étrange, et de ventouses robotiques, pratiques pour échapper à presque tous les types de contrôles.

Sémie : "Que me voulez vous ? Vous auriez pas pu me dire plus tôt de lever la tête ?"
La voix : "Je voulais vous tester... m'amuser sûrement... Ce que je veux, vous parler, je sais ce que vous recherchez, et je pourrais vous aider. Mais pour cela, vous devez me donner la main, je vais vous amener dans un endroit secret".

Sémie hésite. Elle tourne la tête pour voir les gens s'immobiliser et se retourner. Elle devine que les détecteurs et la milice ne sont pas loin. Elle lui tend son bras. L'homme disparaît aussitôt avec Sémie dans ses bras, de la vue des quelques ébahis, comme au temps des vieux films tirés du comics Spiderman, tombés dans l'oubli. Il est allé sur le toit d'un immeuble, prend son élan et saute, vole serait plus juste, sur un second, en déployant des petites ailes motrices. Sémie est ballotté, et préfère fermer les yeux.

L'homme : "Nous sommes presque arrivé, vous pouvez ouvrir les yeux..."

Elle attend encore quelques pas, elle attend surtout que l'homme finisse de marcher, de faire des "shlings" "shlunk" avec son équipement. 

L'homme : "Groumpo ! Me voila, j'ai besoin de toi, une partie du générateur interne est endommagé, et je ne puis tout enlever sans ton aide"

Sémie ouvre les yeux... une agréable stupeur l'envahie. 

Sémie : "Vous... vous m'avez emmenez au paradis ?"
L'homme souriant : "Attendez que je sois plus mouvant, je vais vous faire faire le tour du propriétaire".
Sémie : "Merci, j'en attendais pas moins, mais quel est votre nom et..."
Groumpo : "J'arrive dragon des étoiles"
Sémie interloquée : "Euh, c'est des noms de code je suppose ?"
L'homme : "Je vous dirai peut être mon vrai nom plus tard..."

Sémie est toute joyeuse, à en oublier l'objectif de sa quête. Il n'y a que l'éclairage pour lui rappeler qu'elle est dans une pièce. Les murs sont élevés et sont tapis de lierres, de végétaux. Du sol, à foison poussent des bonzaïs, des petits arbustes, des par terres de fleurs à faire pâlir une rose. Arrive du lointain, le bruit de l'eau qui circule entre la terre, tourbillonnant, tombant et giclant sur elle même. S'y entremêle le chant des oiseaux, le ronronnement de quelques animaux qu'elle ne peut encore apercevoir. Cette cacophonie l'embaume, la fait frissonner, comme si la vie avait élu domicile en ces lieux, comme si la terre lui parlait, lui susurrait, l'effleurait de ses embruns. 

Un bruit de pas dans un escalier vient couper l'harmonie, puis, Groumpo, apparaît  de derrière les feuillages, surprenant encore plus Sémie, par ses particularités, qui sortent des caractéristiques propre à toute être vivant qui ait pu être étudié : taille moyenne, baraqué, des oreilles pointues, presque chauve, des yeux phosphorescents, des dents acérées, une protubérance cervicale, des bras se balançant à même le sol. Au final, Groumpo lui laisse une étrange impression d'évolution, et de dégression génétique. 

Groumpo surpris: "Qu'est-ce que tu... (se mettant à rigoler) Ah ! C'est une première ! Enfin, tu nous ramène quelque chose de nouveau à manger... J'espère que tu t'es assuré qu'elle n'est pas contaminée ?
Dragon des étoiles : "Je suis pas sûr que ms'elle est le coeur à rire, si tu pouvais me dépêtrer de mon équipement."
Sémie ironique : "Je vois que vous s'avez accueillir vous... C'est moi qui devrez me faire du souci ! Que sais je quels cochonneries je pourrai attraper avec vos dents !"
Groumpo aidant Dragon : "Scusez moi... ça fait du bien de voir des nouvelles têtes... j'espère que vous resterez avec nous ? Dragon ?"
Dragon des étoiles : "C'est elle dont je t'ai parlé. J'espère que...'
Sémie : "Je commence à regretter de vous avoir suivi. Je peux aller faire un tour du paysage ?

Groumpo : "Vous ne risquez rien, mais faites attention à certaines plantes, qui... pourrez vous paraître, un brin trop cavalière... Elles ne sont pas toxiques, mais elles pourraient vouloir vous garder sur place."
Dragon : "Hem..."
Sémie : "Oui, vous espérez quoi ? Que je vous serve de cobaye pour vous aider à trouver un remède ? Que je fasse l'intermédiaire de votre société secrète ?"
Dragon : "J'espère que vous serez prête à entendre tout ce que j'aurai à vous dire, et que nous serons prêt sous peu à partir à l'aventure pour sauver la vie de cette planète."
Sémie : "Rien que ça ? Oui, bon, nous le voulons tous, enfin, nous, on se comprend."
Dragon : "Oui, donc ne partez pas trop loin, dès que j'aurai fini d'enlever cette carcasse, que j'aurai finit de briefer Groumpo sur certains détails, je serais à vous..."
Groumpo riant, en détachant le moteur de l'appareil de dragon : "Vous serez à elle... c'est vite dit, il faudrait d'abord que vous vous apparteniez !"
Dragon souriant : "Très spirituel Groumpo ! Allez, détache moi..."

Sémie a d'abord envie d'aller voir d'où Groumpo était venu. Sans trop de surprise, elle découvre un escalier derrière les feuillages. Une lumière un peu plus intense se dégage du dessous.  Elle se demande quelle peut bien être la source lumineuse sophistiquée. Un bruit de ronronnement de plus en plus distinct, arrive à ses oreilles. Elle tourne la tête vers la droite, pour voir un sorte de gros chat tigré, aussi grand et élancé qu'un airedale. Un oiseau est posé sur son dos, picorant un bâton orangé qu'elle identifie comme étant une carotte. Elle a presque envie d'aller lui retirer sa nourriture. Le chat est maintenant proche d'elle, et commence à grogner. Elle fait un pas en arrière, et s'aperçoit qu'une plante inconnue lui a déjà bien entouré la cheville et titille ses bas. Sans trop de mal elle s'en dépêtre. Le chat se frotte sa tête à ses hanches.

Groumpo tenant dans ses grands bras l'attirail de Dragon : "Je vois que vous avez fait connaissance avec Junon. Il est très affectueux. Parfois il est ainsi avant de vous mordiller, comme si il voulait vous manger. Donc je serai vous, je me méfierai, même si il ne fait pas mal."
Sémie regardant Junon avec appréhension : "Vous dites ça pour m'effrayer ? Non ?"

Junon tourne la tête vers Groumpo, continue de ronronner, puis lèche les mains de Sémie.

Groumpo : "Vous verrez bien. De toute façon, il n'est pas vraiment méchant, et comme je vous l'ai dit, ça ne fait pas mal. Sinon, Dragon vous attend prêt de la fontaine".
Sémie se dépêtrant de Junon lorsqu'il commence à ouvrir grand sa bouche : "Et elle se trouve où la fontaine ?"

Groumpo indique de la tête l'arrière de la salle. Sémie le remercie, puis décide de ne pas traîner pour aller le rejoindre, malgré la beauté des plantes, et de quelques oiseaux rares, qui attirent son attention. Ses pensées se tournent vers la source lumineuse de cette pièce. Elle s'arrête lorsqu'elle perçoit la petite rivière qui s'écoule d'une magnifique fontaine. Dragon est assis sur la pierre polie de celle-ci, l'interpellant.

Sémie : "Ils sont charmants vos bestiaux..."
Dragon : "Vous avez vu lequel ?"
Sémie : "Un grand chat... Junon m'a dit Groumpo. Il y en a beaucoup d'autres ?"
Dragon : "Nous vous ferons partager tous les trésors qui sont ici, et vous ferai faire le tour du propriétaire comme promis, une fois que nous aurons un peu discuté, le pourquoi de votre "enlèvement". "
Sémie : "Oui, j'avais presque oublié, avec toutes les questions qui m'ont traversées l'esprit ici... vous avez eu quelques propos, échanges intriguant..."
Dragon : "Je vais allé droit au but. Vous faisiez des recherches sur l'homme saint dans la bibliothèque ? et sur différentes légendes, histoires plus ou moins vraie de notre univers?"
Sémie : "Oui, vous saviez donc bien... mais comment ? et puis..."
Dragon : "Nous avons une petite équipe de scientifique, de pirates des réseaux fort doués. Et puis, vous avez certaines qualifications pour nous rejoindre. Mais surtout..."
Sémie : "Vu ce que je peux voir, je me doute des compétences des hommes/femmes qui sont sous ce toit. Pourquoi tant de secret ? Quel est votre objectif ?"
Dragon : "Mais surtout, nous devons aller de l'avant, pour soigner ce monde, il y a une piste, qui doit être poursuivie, et qui mérite que nous nous donnions tout ce mal."
Sémie : "Vous voulez aussi tenter un voyage dans l'espace ?"
Dragon : "Il y a de cela... oui, il faut que je vous montre quelqu'un... à l'origine d'une des plus grosse supercherie de notre histoire contemporaine, mais pour le bien de quelqu'un, qui nous sera très précieux... oui, elle nous sera précieuse..."

Sémie est intriguée par ces derniers propos, ce qui pour autant a dû mal à l'enlever de ses rêveries en ce lieu. Le doux bruit de la fontaine la berce, et après les derniers mots de son étrange ravisseur, elle laisse traîner ses sens vers la fontaine. Dragon reste là à la regarder, comprenant l'émerveillement qui l'habite, et son besoin d'apprivoiser, de graver en elle, les richesses contenues en ces lieux. Sémie finit par réaliser qu'il attend d'elle qu'elle se lève.

Sémie souriant : "Excusez moi, vous voulez sûrement me présenter maintenant à la personne en question ?"

Il lui sourit en retour, se lève, et marche en direction de l'escalier. Sémie emboîte le pas. 

Dragon se retournant pour lui parler, tout en continuant à marcher : "Vous savez, l'aventure qui nous attend si vous acceptez de nous rejoindre, et même sans vous, devrez être palpitante, mais en même temps, emplie de danger. Vous n'êtes pas sans ignorer qu'une partie de l'espace est contrôlé, et qu'une grande partie est inconnue, que les grands pontes ont préféré ne pas pousser plus loin les recherches au delà de la zone surnommée Yin Yang..."
Sémie : "Oui, ils ont prétexté une importante présence d'astre solaire, et de trous noir, rendant instable toute nouvelle avancée".
Dragon : "Il y a du vraie, quelque chose les a empêché de pousser plus loin leurs sondes, et même les plus puissants appareils "photographiques" posés aux abords, n'ont réussi à tracer la carte au delà d'une année lumière, mais, il y a un mais...".

Sémie et Dragon arrivent aux abords de l'escalier.  Des branches de petites plantes à ras le sol tentent de s'agripper à leur pieds, mais leur emprise ne dure que le temps où leurs pieds restent sur place.

Sémie : "Mais ?"
Dragon montrant le bas : "Mais, vous en serez plus tout à l'heure. Vous allez faire la rencontre dont je vous ai parlé."

Sémie passe la première. La lumière se fait de plus en plus intense.

Dragon rigolant : "N'hésitez pas à fermer les yeux. Ce n'est pas facile de s'habituer aux flux qu'elle dégage. Presque un soleil à elle toute seule !"

Sémie arrive au bas de l'escalier. Elle a la main sur le front, comme un pare soleil. Le paysage est un peu plus "désertique" qu'à l'étage, mais il y a toujours un filet d'eau qui s'écoule, prenant source à un tuyau venant du plafond. Il y a aussi plus de murs, la "pièce", toujours gigantesque, est compartimentée par certains endroits. Sur sa droite se trouve une sorte de coquille composée d'un étrange matériaux, d'où s'émane de la lumière. Même si l'intensité la gène, elle a dû mal à s'en détourner.

Dragon arrivant à sa hauteur : "Pssst... Sémie ?"
Sémie : "Je... c'est cela... elle dont vous me parliez ? Qui est elle ? C'est vous qui l'avez faite ?"
Dragon : "Je vous expliquerai plus tard, pour l'instant, tournez votre regard sur votre gauche, un homme vient vers nous, vous allez le reconnaître"

Sémie s'exécute, et la surprise la fait presque sursauter. Elle a du mal à trouver ses mots.

Sémie : "Je... c'est vous Suvao ? l'homme, le fils de... Comment avez vous fait pour vous chacher ?"
Suvao : "C'est bien moi Suvao, une très longue histoire, j'étais à l'agonie... mais je ne suis point le fils de... Toute une histoire aussi, et c'est même toute l'histoire de ma vie, qui se résumerait à un acte d'amour, pour... Dragon, tu lui en as parlé ? Nous attendons d'abord de la briefer ?"
Dragon : "Oui. Allons d'abord nous installer au tableau de bord. A ce propos, je n'ai pu avoir ce que tu m'avais demandé Suvao."
Suvao : "Ah ? C'est très important, il faudra que nous fassions une nouvelle sortie. Je pourrai y aller. Avec le nouvel équipement, ils ne seront me détecter."
Dragon : "Je ne crois pas qu'Elle apprécierait, et puis quelqu'un réussira bien".
Sémie : "Vous avez finit de parler par énigme ? Vous avez peur de quoi ?"
Suvao : "Excuse, une habitude. Mais tu avoueras que nous ne pouvons faire confiance à la première venue, même si je sens en toi du bon. Il faudra que tu passes au..."
Dragon coupant presque sèchement : "Plus tard ! Pour l'instant, l'équipe nous attend".

Sémie sent dans la voix de Dragon comme une gène, une déception, un brin d'amertume. Elle se dit qu'elle en sera plus dans peu de temps. Dragon l'a conduit vers un sorte de compartiments, Suvao se dirige vers le sorte de cocon, semble maugréer quelques mots, avant de les rejoindre. La porte est assez basse, et ils doivent tous se baisser pour y rentrer. Un homme et une femme sont installés, côté à côte, chacun sur un clavier, mais un seul écran, où des images défilent, est devant eux. Dragon fait un geste dans leur direction.

Dragon : "Sémie, je te présente Odie et Ysev. Ysev est spécialisé dans la motricité, c'est lui qui a conçu le moteur de l'appareil qui m'a permis de t'amener ici, et Odie est plus du domaines des ondes, les mouvements de ce que l'on nomme à tort invisible."
Sémie saluant Odie et Ysev : "Vous travaillez sur le même écran ? Que faisiez vous ?"

Ysev se tourne vers Odie qui cligne des yeux comme pour lui donner la main de la parole.

Ysev : "Voyez, y a un petit écran sur le côtés de nos claviers... en faite, nos actions ont d'abord un effet sur des modules à part, puis sont mis en commun sur le grand écran. Nous testons notre accointance, et aussi nous étudions nos réflexes, nous cherchons comment traverser la lumière"
Sémie : "Traverser la lumière ? Je... cela m'est assez confus. Je ne vois pas le problème..."
Odie : "Ce n'est pas un bain de lumière à traverser, mais à traverser ce qui ne se voit pas, comme si nous redevenions pas plus petit qu'un atome, et que nous nous insinuions dans les dimensions, les noeuds, que nous passions par un espace qui n'est pas dans le repère habituel macroscopique."
Dragon : "Hum, oui, bon, si vous voulez bien nous allons expliquer à Sémie pourquoi elle est ici, ce que nous cherchons à faire"

Suvao arrive au moment où Dragon finit sa phrase. Il se dirige vers une petite table où repose une sorte de verre fermé, un peu en entonnoir, il presse l'opercule contre un tuyau qui épouse parfaitement la forme, donne l'ordre "fait couler", puis amène le verre à sa bouche, et aspire.

Suvao : "Hmmm, c'est rafraîchissant... vraiment futé le système que vous avez mis au point... Bon, je crois que nous pouvons aller directement au but, elle a décelé que des ondes positives..."
Dragon : "Grmlb... nous sommes à même de le voir... bref, Odie ? Tu peux faire apparaître la carte spatiale, les données que nous avons ?"
Odie : "Oki chef, c'est partit..."
Sémie : "Euh, excusez moi de vous couper, elle ? Vous parlez d'une personne qui se cache dans le cocon d'où s'émane toute la lumière ?"
Suvao tout sourire : "Oui, tu es perspicace ! Nous te la présenterons tout à l'heure"
Dragon : "Enfin... bon, Sémie, comme tu as pu le constater, nous avons une certaine avancée technologique en notre possession, et j'ai commencé à te parler de l'intérêt que nous te portons. Nous avons des contacts dans un peu tous les milieux, mais même sans cela, les tensions prêtes à éclore en de catastrophiques heurts sont plus que perceptible. Malgré la sagesse qui peut habiter les plus pacifistes, la vie grisâtre, l'étaux que resserrent de plus en plus les forces de l'ordre, pas toujours très claire, les instincts primaire ressurgissent. Pour la santé publique, nous ne pouvons proposer n'importe quel produit, et si des firmes arrivent à avoir des autorisations pour des procédés appelé abusivement révolutionnaire, c'est plus en désespoir de causes..."
Suvao riant : "Je crois qu'elle sais déjà plus ou moins tout cela, tu peux aller droit au but".
Dragon : "Oui, mauvaise habitude que j'ai... Bref, pour soigner les plaies de notre planète, nous devons aller dans l'espace, à la recherche des divinités qui pourront panser les plaies. Regarde la carte !"
Sémie : "Vous pensez l'avoir localisé ? Comment avez vous fait ? Que pourrais je pour vous ? Vous semblez pas avoir besoin de moi pour y réussir... et, puis, que pensez vous qu'il va être fait ? Nous allons tous disparaître, puis renaître sous une autre forme ?".
Suvao : "Non ! Point ! Même elle n'en est pas sûr, mais tout devrait se passer comme une félicité, une envelopper de bien être qui enveloppera l'univers...."
Dragon : "Ne te sous estime pas Sémie ! Je suis sûr que c'est elle qui m'a guidé vers toi. Tu as des talents scientifique, et puis des connaissances sur l'espace, les ondes, les fréquences, les dimensions, si je ne m'abuse. L'équipage est presque complet, il nous manquera juste un pilote. Bien entendu, tu peux refuser... nous allons te donner un délai de réflexions. Car la vie que tu avais ici sera mise de côté pour un bon bout de temps..."
Sémie : "Hmmm... Je dois vous donner une réponse tout de suite pour voir la femme dont vous ne cessez de faire des mystères ?"
Suvao : "Oui ! Allons y maintenant. Dragon ? C'est bon ?"
Dragon : "Oui ! La balle est dans son camps".

Sémie sent qu'elle peut faire confiance en ces étrangers, et sait qu'elle ne peut refuser cette offre qui tombe à pique. Elle regarde l'assemblée, tourne la tête pour voir toute la technologie qu'ils ont à leur disposition. Dans le recoin de la "pièce", contre un mur, elle perçoit un vieil appareil modeleur d'aliments, un de ces appareils utilisant un procédé qu'ils avaient cru un temps révolutionnaire, qui à partir de matières, quelque qu'elle soit, pouvait rendre des aliments comestibles.  Malheureusement, le goût rendu était souvent indigeste, et qui plus est, la comestibilité était douteuse. De nombreux accidents suite à des tests imprudents, des dérives de l'utilisation première de l'appareil, avaient eu lieu. 

Dragon voyant que Sémie regarde l'appareil : "Nous l'avons un peu perfectionné. Malheureusement, l'énergie nécessaire qui se transforme et s'évapore ailleurs, ne peut être recyclé, et au final, la perte est trop importante. De plus, cela ne résout pas des problèmes de logistique."
Sémie souriante : "Hmmm merci... bon, inutile de vous dire que je suis emballée par votre proposition. Je suis prête pour allé voir la dame mystérieuse."

Suvao se lève le premier, ayant hâte de retrouver sa dame. Ysev et Odie reste à leur poste pour finir leur travail. Dragon fait signe à Sémie de passer devant.

Sémie : "Oh faite, quel est votre vraie nom ?"
Dragon : "Vous n'aimez pas Dragon ?"
Sémie : "Je commence à m'y faire, mais... cela fait un peu bizarre... et puis je suis curieuse !"
Dragon : "Bien, bien, mais gardez votre calme... je m'appelle Piscaul Ashtrim."
Sémie euphorique : "LE Piscaul Ahstrim ? Celui là même qui a inventé un procédé de plantation, qui a achevé la cartes spatiale de l'invisible grâce à ses instruments ? et qui aurai péri dans un terrible incendie, emportant avec lui ses dernières recherches ?"
Dragon souriant : "Celui là même... mais nous discuterons de moi plus tard..."
Sémie : "Comme vous voudrez... j'aurai une question qui n'a rien avoir avec vous, enfin, si, mais..."
Dragon : "Oui ?"
Sémie : "Vous me semblez être contrarié par l'importance qu'accorde votre ami à la femme qui, si j'ai compris, sais voir l'intérieur des gens."
Dragon faisant la moue : "C'est que... je n'étais pas loin d'être écarté par ses visions"
Sémie : "Ah ? c'est à dire ? Enfin, sauf si il vous est douloureux d'en parler"
Dragon : "Je pourrai tout vous confesser, mais pas maintenant. Là c'est votre heure".

Le trio est arrivée devant le cocon. Il apparaît à Sémie translucide, mais la lumière est trop intense pour qu'elle puisse voir l'intérieur. Tous les murs aux alentours semble s'effacer. Des filets de poussière gravitent autour, prennent la forme d'objets, de constellations, de planètes, séparées par des sortes de bulles.

Suvao : "Sémie ? Approchez vous plus prêt... que voyez vous en cet instant dans le cocon ?" 
Sémie : "Je... Je ne vois plus de cocon, mais une source de lumière aveuglante ?"
Dragon : "Ah, vous ne voyez rien d'autre, vous devriez essayé de..."
Suvao : "Suffit, elle doit faire le test toute seule, sinon, cela n'a pas de raison d'être..."
Sémie : "Je... attendez... Je vois une femme au doux visage, plus de cocons... je... il semble qu'en son ventre... oui, l'univers, je vois l'univers, le fini, l'infini, les entrelas de masses, des bulles dans les bulles, un lieu où se mélange d'une indescriptible manière, la lumière, et... non, je ne serais dire quel est ce phénomène, il semblerait que..."
Suvao passant sa main devant les yeux de Sémie : "Suffit, détournez vos yeux, sinon vous serez comme aspirée, une partie de vous y restera emprisonnée".
Sémie : "C'est pour cela que vous la gardez emprisonnée ici ?"
Suvao : "Elle n'est pas emprisonnée à proprement parlé, il ne faut pas se fier aux apparences, comme vous avez pu le constater, de près l'on ne voit pas la même chose que de loin, enfin, sauf si l'on apprend à poser son regard au delà des formes rendues par les couleurs primaires."
Sémie : "Je crois comprendre... enfin, en tout cas, je pense qu'elle sera un peu la carte que nous devrons suivre pour atteindre l'objectif ? et que ce serait t'il passé si je n'avais vu encore que le cocon ?"
Suvao se tournant vers dragon : "Oui, elle sera un peu notre guide... pour la vision, ne rien voir aurait toujours été mieux que de voir un monde semi chaotique".
Dragon sur les nerfs, fustigeant du regard Suvao : "Bon, ça va... on va pas reparler de mon cas. Mes sentiments négatifs avaient pris passagèrement le dessus à l'époque..."
Sémie : "Et vous Suvao, qu'avez vous vu ?"

Suvao rougit, détourne le regard, puis se pose sur la tête du cocon.

Dragon se détendant, souriant presque : "Lui, il l'a vu elle, dans son entier, le chanceux, de bas en haut..."
Sémie rigolant : "Je, c'est un peu ce que... ah ! hi hi, je vois, enfin, non, mais je comprends, et je comprends aussi que vous ayez joué le rôle à sa place. Je suppose que si elle devait se montrer aux yeux de tous, des gens auraient pu la kidnapper, ou pire..."
Suvao : "Elle s'est montrée plusieurs fois, mais beaucoup ne peuvent pas la voir, en tout cas, ils ne voient rien de son âme. Le problème qui s'est posé, est que si elle arrivait sous le feu des projecteurs, que si elle entrait dans les conversations, était prise en image, les gens se seraient posés des questions, et de fil en aiguille, elle se serait mise en danger."
Dragon solennel: "Sémie ! maintenant nous allons devoir parler du côté pratique... La mission ne va pas commencer tout de suite, il vous faudra un entraînement, voulez-vous loger ici ? ou voulez vous rentrer chez vous, poursuivre dans votre quotidien, entrecoupée de journée où nous viendrons vous chercher ?"
Sémie songeuse : "Je préfère rentrer chez moi. J'ai des projets à terminer, quelques babioles à régler. D'ailleurs, je pourrai peut être vous avoir ce que vous recherchez ? Vous en avez parlé tout à l'heure, il s'agit de quoi ?"
Suvao : "Non, trop dangereux. Nous avons notre réseau..."
Dragon : "Hmmm, par contre, elle pourrait me seconder dans cette mission, à deux nous aurions plus de chance, et pourrons en ramener plus."
Suvao : "Voyez cela entre vous, je te fais confiance. Sur ce, je vous laisse, j'ai à faire".

Suvao s'approche du cocon, glisse sa main sur le haut, en souriant. Il ouvre la bouche, mais aucun ne son ne sort, il sourit, puis s'en va, monte l'escalier.

Sémie : "Je suppose qu'ils se parlaient par télépathie ?"
Dragon : "Oui, elle nous parle à nous aussi par ce procédés de communication. Elle pourrait sonder en permanence nos pensée, mais s'y refuse, et puis ce serait trop épuisant, surtout avec ce que certains peuvent penser, hem...".
Sémie : "Avant de rentrer, vous pouvez finir de me faire faire le tour du propriétaire ?"
Dragon : "Bien sûr... et je vais en profiter pour vous présenter à d'autres gens, vous faire découvrir quelques unes de nos inventions"

Dragon fait faire le tour à Sémie du propriétaire. Elle redevient toute excitée, les cieux embrasés, en découvrant l'étage du dessous. Un petit étang, où grouillent dans l'eau fluide de tous les poissons, quelques grenouilles, anguilles, et des espèces qui se rapprochent de celles qu'elle avait étudiée, trône au milieu de la végétation. Finalement, après s'être familiarisée avec le paradis caché du complexe de ses hôtes, avoir découvert le dernier cri de la technologie en matière de propulsion, de robots, Sémie est reconduite chez elle à la nuit tombée, de la même manière qu'elle avait été amenée. 

Dragon finissant de mettre son attirail, aidé par Groumpo : "Je vais vous déposer juste en bas de chez vous, vous n'aurez plus qu'à rentrer dans votre bulle ascenseur."
Sémie : "Merci... et si nous arrivions au moment d'un contrôle ?"

Groumpo esquisse un sourire, et montre le tableau de bord sur l'avant bras de dragon.

Dragon : "Nous avons de quoi leur échapper, et de quoi les prévoir, et puis... nous avons des amis haut placés..."
Sémie : "Ah ? C'est vraie que vos travaux sont presque d'intérêt publique. D'ailleurs, peut être que..."
Dragon : "N'y pensez même pas. Nous avons des prédécesseurs qui ont tenté quelque chose mais, cela ne s'est pas bien finit. Vous avez eu un avant goût sur les derniers déboirs, dans les archives que vous consultiez sur votre écran... et puis..."

Dragon émeu fait une pause. Groumpo a le regard sombre, mélancolique, et tourne la tête, feignant de regarder ailleurs, semblant appeler Junon du regard. Sémie décide de rompre ce lourd silence en changeant de sujet...

Sémie : "En tout cas, j'espère que notre aventure dans l'espace ne se fera sans trop d'encombre... et euh, il faudra que vous me fassiez une liste de ce que je dois amener et ne pas amener... et euh, n'oubliez pas que le corps des femmes ne fonctionne pas pareil que les votre, misieur les males. N'est-ce pas Julon ?"

Sémie s'approche du gros chat pour le prendre dans ses bras. Ce dernier quelque peu retissant au premier abord, se love finalement assez vite dans ses bras.

Dragon : "Bon, on peut y aller..."

Pendant  ce temps là, enfin, à quelques 10 ènes de minutes prêt, en comptant le décalage horaire engendré par les distances, la pause scénariste du jour, et les dérapages des doigts sur le clavier, une réunion de grand ponte de l'entreprise mère, se tient. Le lieu de rendez-vous atypique, n'était pas gourmand en nécessité de surveillance physique. Il faut dire que même un homme portant des textiles d'invisibilité, munit d'un appareil qui annule le dégagement de chaleur thermique du corps, sans un parfait imitateur vocale d'une des personnes invitée, sans avoir attendu quelques secondes devant la porte d'entrée de la construction, pour se soumettre au scanner atomique, sans posséder la même ossature, aux fêlures prêt, serait tout bonnement, et tout simplement envoyé vers un des astres artificiels, sans même qu'un poil de la peau ai pu osciller. Enfin, quand au voyage que ferait le malheureux, ignorant tout du danger, ce n'est pas lui, dans son entier, mais ses particules, rendues au monde microscopique. Mais tout ceci avait une probabilité nulle d'arriver, le lieu étant en plein océan noire, dans les profondeurs abyssales, via une tour construire sur une île rocheuse.

Autour d’une table en forme de U, dans une grande pièce de 90 mètre carré, à une centaine de mètres au dessous du niveau de l’eau, éclairée par de la lumière artificielle, de la lumière ressemblant à s’y méprendre à celle du jour, et entouré de murs de glace, rendant à l’aide d’un procédé de plaques à cristaux liquides, un paysage à base de plages paradisiaques, se retrouvent toutes les sommités de l’entreprise et du gouvernement. Ils se sont réunis pour discuter de réformes urgentes, des mesures à prendre, et au-delà de toutes ces contraintes relatives à leur position, pour prendre un peu de bon temps. Enfin, du bon temps qu’ils ne pourront prendre qu’une fois la réunion finit. En ce moment même ils sont tous à écouter l’ordinateur central faire son bilan, présentant des courbes, des photos de régions de la planète où sont implantés des filiales, des photos de révoltent, des chiffres, beaucoup de chiffres, estimant les dégâts, les bénéfices. L’ordinateur “ parle ” par la bouche d’un androïde, possédant pour séduisant front, un écran. Certains pontes du comité, par réflexe, et pour maintenir leur réputation d’assidus du travail, prennent des notes. Des notes en rapport avec leur fonction, leur domaine, et prenant en compte leurs inquiétudes, les plans d'actions auxquels ils pensent par rapport aux points exposés. Des notes qu’ils prennent à l’aide d’un stylo capteur d’intentions d’écriture, un peu comme un scanner de pensée, mais en moins poussé. Autant dire qu’ils peuvent se tourner les pouces tout en “ écrivant ” sur un rouleau translucide.

Mais regardons de plus prêt les personnes présentes :

Frin Gounderain : Il est le grand patron de la firme, mais plus à titre officiel. Il est le pantin d’un groupuscule de l’ombre, qui lui donne des ordres, à moins qu’il ne se laisse manipuler volontairement, pour agir suivant sa volonté au moment opportun ? Il va dans sa 165 ème année, ce qui correspond à l’automne de son souffle corporel, puisqu’il est de l’espèce mutante des homoloupidés, homme à la forme osseuse du crâne se rapprochant de celle du loup, à la capacité cérébrale phénoménale, et à l’espérance de vie d’un peu plus de 240 ans. Il ne fait pas dans le détail, et n’a cure des problèmes de ses employés, ni de la terre noire, seul lui importe son poste, son compte, ses possessions. 

John Brindel : Bras droit de Gounderain, né sur une planète artificielle d’un système proche, Brindel est surtout l’homme que le groupuscule de l’ombre a envoyé pour surveiller le grand patron. Approchant des 40 ans, il est un humain des plus commun, aimant la simplicité. Dans son “ malheur ”, pour sortir de sa planète morte, il s’était embarqué dans une école d’espionnage, et de fil en aiguille, il a été amené à avoir les répétitivités qu’il a aujourd’hui. Sa plus grande particularité réside dans sa jambe droite. Elle est artificielle, munie d’une bombe et d’un ordinateur interne relié au réseau de ses employeurs, qui le tiennent ainsi par le bout du pied. Ce qui rend sa situation, souvent, quelque peut… explosif, l’obligeant à se démener pour appliquer des directives, parfois contre sa volonté.

Japsus Cinton : Il est l’actionnaire principal, un des hommes les plus riches de toutes les sociétés construites dans l’univers exploré. Il est un Loup-hommidé, au squelette corporel, le dos en particulier, s’apparentant à celui du loup. Sa tête est par contre presque totalement humaine. Seul quelques vestiges de ses jeunes années, des petits poils, trône sur le lobe de ses oreilles. A l’hiver de sa vie, il peut se targuer d’avoir siégé au grand conseil depuis plus d’un demi siècle. Il a vu tourné les têtes autour de la table, et est toujours resté en retrait, froid, glacial. Au premier abord, son pouvoir sur les décisions est quasi nul, voir inexistant, mais ses capacités sont latentes, et dépassent le domaine financier. S’il a toujours jouer le rôle du comité, rassurant ses potentiels ennemis, il a bâtit sa fortune dans la seule fin de pouvoir maîtriser, juguler la perversion de la société. Pour arriver à ses fins, il s’est imprégné de l’adage du vieux sage de la planète des roses : “ seul l’intention profonde polie par la volonté de la patience d’un cœur amoureux, pourra changer le cœur des rivières fétide sans se brûler aux épines ”.

Elone Makelle : Humaine approchant la trentaine, elle est scientifique, formée depuis sa tendre enfance sur un programme spécifique à la firme. Ce programme, surnommée “ Moule à génie ”, formate à sa guise des recrues, dans le sens où elle le souhaite, suivant le besoin des différentes filiales. Sa conscience, son intelligence, l’a néanmoins distingué du lot, et elle est très vite devenue indispensable au bon fonctionnement de son service. Elle est devenue responsable des nouvelles technologies, des projets en rapport avec l’espace, et de la gestion des capitaux de l’entreprise, assisté dans cette dernière tache par les outils informatique de pointe qu’elle a elle-même aidé à développer.

Samdan Bouche : Pure souche de l’aigle noire croisé avec un loup, dans une peau humaine, derrière un mélange de plume et de poils, il en impose plus par sa prestance que par ses propos, et surtout que par ses actions. Sa persévérance, et la qualité de son entourage, l’ont néanmoins permis à 58 ans, d’accéder au rang de chef politique de la planète noire. Il est lui aussi à la botte du groupuscule de l’ombre, par l’intermédiaire de ses conseillers, à la différence qu’il ne le sait point.

Les conseillers de Samdan : Ils entourent Samdan lors des rendez-vous important, mais prennent rarement la parole. Ils sont presque tous des humains, hormis une jeune Loup-hommidé, conseillère en infrastructure, à la solde de Japsus Cinton.

Les autres personnes présentes sont des dirigeants de zones, de filiales productives ou informatives, des “ stagiaires ” postulant pour des hauts postes, les futurs “ conquérants ” de demains, et les quelques célébrités les plus riches de l’univers.

Le principal sujet du colloque devait tourner autour des difficultés de maintien de l’ordre, de l’influence des soulèvements sur la rentabilité de départements, sachant que dans certains cas, les soulèvements ne leur faisait pas perdre de l’argent, voir au contraire, et avait l’avantage d’occuper une partie de la population locale, trop occupée à rebâtir pour aller échauffer les esprits ailleurs. Cependant, les discussions s’étaient assez vite focaliser sur les problèmes nutritionnels, liés aux sujets des résultats de programme spatiaux, et les dernières données sur la recherche scientifique énergétique qu’ils avaient pu glaner.

L’ambiance est malgré tout redevenue sereine. A son habitude, Japsus Cinton appuie sur un bouton du petit écran virtuel de son siège, pour se faire servir un jus d’ananas des plantations du sud, à la fin des palabres. Bien entendu, le verre est servi à la température idéale pour son palet, et il est accompagné de petits gâteaux chocolatés de luxe. Un robot aéroglisseur, lui apporte sa collation, pendant qu’Elone à sa gauche, et John à sa droite se parlent par leur micro casque. D’autres intervenants, les conseillers et quelques responsables de filiales, font le point sur les interventions, restant un peu sur leur faim dans la conclusion du cerveau central de l’ordinateur “ Pas de solutions dans les données connues pouvant être privilégié ”.

Certaines recherches n’ayant encore abouti sur la consistance de l’univers, sur les dimensions, le chemin des âmes, la nourriture corporelle et céleste, il ne pouvait y avoir de solution concrète au mal qui ronge la planète, voir leur univers, si ce n’est dans l’exploration de nouvelles frontières. Cette théorie avait été établie par un esprit empirique, mais elle était appliquée dans nombre de domaines, même si repousser les frontières, n’était pas toujours nécessaire. Cependant, comment faire lorsque les connaissances limitées toute mise en œuvre ? Pour Frin Gounderain qui a décroché un peu avant la fin, les sens perdus dans son casque olfactif, se laissant bercer par le murmure des vagues, un temps d’orage, le scanner de pensées, établi le verdict : il souhaiterait privilégier le développement à long terme, tout en jugulant les mouvements de violences, ne pas changer les impératifs en somme. Quand à Samdan Bouche, en train de participer virtuellement à une partie de pêche à bec, son scanner affiche ses considérations sur l’écran plat central : il faut coûte que coûte aller percer le secret des limites de l’espace visible, quitte à sacrifier des flottes, et accessoirement les vies qui sont nécessaires à leur bon fonctionnement. Ceci étant, ce n’est que le diagnostique établit par leurs pensées préliminaires, et surtout, sans les directives de leur supérieur de l’ombre.

Elone pose son micro casque, penche sa tête vers l’avant pour faire un clin d’œil à John avec qui elle conversait. Elle appuie ensuite sur un bouton, et prend la parole.

Elone émeue : “ Je crois que les médias présents vont enfin avoir de quoi justifier leur présence ici. Je pense qu’il est temps que nous vous dévoilions nos recherches secrètes. Nulles données ne circulaient jusqu’à présent, pour éviter que quelques autres conglomérats des confins de l’univers ne tentent de nous espionner. Personne n’était au courant, si ce n’est moi-même et les gens des services qui travaillent sous le secret, dans un lieu coupé du monde, des réseaux. Je tiens par contre, à préciser que nous n’en sommes qu’aux prémices, et surtout, je vous en fait pars, car les fonds nécessaires, humains, financiers, à une telle entreprise, ne sont pas suffisants si j’utilise ceux qui me sont alloués. ”

Frin averti par son casque des nouvelles, comme tous les autres participants qui avaient fait de même, sort de son programme et prend aussitôt la parole : “ Et bien, et bien, il me semblait bien que vous aviez des projets classés secrets au niveau Alpha, mais j’en ignorais l’importance exacte. Vous savez que nous sommes vos obligés concernant ce qui s’y trame, ce n’est pas pour rien que les responsabilités vous y ont été confiées. Néanmoins, vous êtes conscience que si ce que vous nous demandez dépasse de beaucoup la norme que nous avions fixée, vous devrez nous en dévoiler plus ? Et dans ce cas, il vaudrait mieux que cela se fasse en petit comité… ”

Elone : “ J’en suis consciente. Cependant, si j’ai choisi cet instant pour vous en parler, c’est que cela concerne aussi l’état. Autant dire que l’aventure est d’utilité publique, et que leur participation sera la bienvenue, notamment pour réunir du matériel de recherche provenant de planètes en conflit avec notre Universale (nom donné à l’entreprise qui regroupe des moyens de productions, des réseaux de plusieurs planètes) ”.

Frin : “ Bien continuez donc l’exposition de votre projet, sans n’omettre les détails de vos besoins, que j’espère nous serons en mesure de satisfaire au plus vite… ”

Elone se tournant tour à tour vers Samdan et Frin : “ L’objectif est d’amener des capteurs aussi grand qu’une planète, à la proximité des frontières du connu, là où une couche de néant semble nous bloquer, de l’étudier, de créer directement sur place les matériaux nécessaires pour faire la traversée. Autant vous dire que c’est comme si nous transportions notre planète noire dans un vortex d’espace/temps, en comptant l’implantation d’infrastructures nécessaires à la construction de gigantesques vaisseaux. Bref, un accès aux diverses ressources sans contributions financières est nécessaire, quand à la main d’œuvre, j’ai pensé à celle des planètes prisons pour le travail à façon. J’ai rentré quelques données, vous aurez d’ici demain le cahier des charges. D’ici là, je crois que nous pouvons tous disposer… ”

Samdan l’esprit, ou plutôt le bec encore à la pêche : “ Vous pourriez toujours nous dire les bénéfices que cela apporterait aux habitants de la planète noire ? ”

Elone : “ Vous aurez de même les chiffres demain… ce ne sera qu’une extrapolation, mais vous verrez que les bénéfices vont au-delà de l’intérêt financier, voir des être vivants… ”

La réunion du jour touche donc à sa fin sur de bien belles révélations. Certains robots secrétaires, commencent à vider les lieux, pendant que leurs “ maîtres ”, restent pour profiter de quelques technologies mises à leur disposition. Soudain, la lumière vacille. Un détecteur fait vomir des sonorités aiguës au hauts parleurs. Une explosion l’instant suivant en couvre les oscillations sonores, annihile même la source. Se propage une fumée nauséabonde, à la couleur des vidanges des navettes Noiréenne, celles là même qui font la circulation entre la planète noire et les astres morts environnants, et qui déversent leurs déchets dans une mer de nuages qui a portée le nom des navettes. S’ensuit un silence plombé par l’immobilité d’après choque. 

Comme si les faits étaient reliés, à ce moment, Sémie voit de sa fenêtre une navette piquer du nez vers un des plus importants centres de production de sa ville. Son cœur palpite, elle est pétrifiée. Une violente déflagration provoque un souffle si puissant, qu’elle sent comme une onde traverser son corps de part en part. Elle tombe à la renverse. En levant les yeux plus par réflexe de survie que pour voir l’étendu des dégâts, elle voit les vitres en cristaux à base de diamants juste quelque peu gondolées. Construits pour parer à ce genre de catastrophes, les murs ont “ juste ” trembler, afin de mieux amortir le choque. L’horizon et couvert d’un nuage de poussière. Elle ne peut voir l’étendue des dégâts à l’épicentre de la catastrophe. Une petite larme dégouline le long de sa joue, née de ses pensées pour ceux qui étaient probablement dans la navette. Elle s’apprête à relever les objets qui sont tombés, lorsque un bruit se fait entendre. “ Dragon ! ” Elle reconnaîtrait ces vibrations métalliques entre des milliards. Une vive lumière traverse la pièce.

Dragon à la fenêtre, accroché par des bras ventouses, ayant créé une ouverture temporaire : “ Vite, viens avec moi Sémie. Bien sûr, si tu veux encore partir avec nous. Nous devons rejoindre le vaisseau où nous nous entraînerons, mettrons au point différents plans. ”
Sémie un peu encore sous le choque : “ Bien sûr que je veux encore partir avec vous. Ce brusque changement est il dû à la folie de ce que j’ai eu en mire ? ”
Dragon : “ Je ne sais trop, nous en serons plus tout à l’heure, allez, viens ! ”

Sémie prend quelques unes de ses affaires, les mets en pagailles dans un sac attrapé à la volée. Elle s’agrippe ensuite au dos de son chevalier servant venu la délivrer de futurs monstres volants qui allaient probablement venir s’échouer en d’autres endroits de la ville. Dans les bras de Dragon, ce dernier lui mets des sortes de lunettes sur les yeux.

Dragon : “ Pour te protéger des éventuels gaz toxiques, et autres parasites de l’air ”
Sémie : “ Mer… ”

Sémie n’a pas le temps de terminer la dernière syllabe de son mot. Ils sont déjà dans les airs. Par réflexe elle a fermé les yeux. Juste avant, elle a pu apercevoir des robots aériens entrés en collision, non loin d’un des quartiers où des rixes étaient en train d’éclater. S’ensuivit un autre souffle d’explosion, quelques bruits de sirènes, le murmure d’une porte métallique coulissante.

Suvao : “ Vous voilà enfin ! Nous commencions à nous inquiéter… Nous ne sommes pas encore sûr de la faction à l’origine de tout ce raffut ! ”
Dragon : “ Ouf ! Sémie, tu vas avoir une drôle de surprise. Suvao, est-ce que tu as interrogé ta douce à propos des événements ? ”
Suvao : “ Pas vraiment, mais est-ce que cela a une réelle importance ? Dans tous les cas nous sommes démunis, enfin, passagèrement. ”

Alors que Dragon s’apprête à exprimer sa tirade, Sémie se laisse tomber à terre, en s’émerveillant devant les infrastructures, sur lesquels elle laisse balader ses yeux : un dôme argenté semble s’étendre à perte d’horizons - quelques sas d’ouvertures semblent s’y ouvrir et se fermer, laissant échapper un drôle de filet de lumière - un vaisseau prend forme à une vingtaine de mètre d’elle, depuis un cratère régulier creusé dans le sol – des robots de diverses tailles s’affèrent aux alentours, et au dessus, manipulant des matériaux, des outils, des éléments de la coque, d’une des tourelles, ou d’une des fusées – en se retournant vers Dragon, Suvao, et un autre homme qui lui rappelle quelqu’un de connu, c’est un bâtiment, un tunnel qui s’enfonce dans le sol, enguirlandé de verts luxuriants, qui attirent son attention. Le plus extraordinaire, pour elle, reste la quasi absence d’échos aux paroles, de bruits métalliques, de mélopées d’engrenages, de monte charges, d’odeur de soudures, de peinture.

Dragon : “ Nous reparlerons de cela, si tu avais vu de tes propres yeux… enfin, bon… Impressionnant Sémie, non ? ”
Sémie perdu dans son émerveillement : “ Hmmmm ? Ah, euh, oui. Bien entendu. Par contre, je me demande comme vous avez fait pour construire tout cela en toute impunité ”.
Suvao se tournant tour à tour vers Sémie et l’inconnu : “ Nous vous expliquerons tout cela tout à l’heure. Sémie, je vous présente le sosie de Japsus Cinton, Ninon. Il est parmi nous pour son savoir, et aussi en tant que “ gérant ”, ambassadeur. C’est une des parties des fonds de mister Cinton qui nous a permis d’ériger ce complexe, de mener à bien notre projet. Ninon, je te présente Sémie. La jeune femme dont nous t’avons parler. ”
Sémie : “ Ah, je me disais bien avoir vu ce visage quelque part. Enchantée monsieur Ninon ”
Ninon clignant des yeux : “ De même ms’elle. Par contre je vais devoir écourter notre entretien. Je suis en liaison infra-neuronique avec Japsus, et il vient de se passer aussi quelque chose là où il était allé. Je dois l’aider, et il me faut aller derrière un des Superordinateurs. A tout à l’heure peut être… ”
Sémie : “ Oh ? J’espère que ce n’est pas trop grave. A tout à l’heure ! ”.

Suvao quitte aussi le petit groupe. Il accompagne Ninon vers une des seules sales visibles, ou plutôt émergées, à la ronde. L’ensemble du complexe semble avoir une forme plus ou moins sphérique. Des détails qui avaient échappaient à Sémie, lui sautent maintenant aux yeux. Des rails partent des quatre coins, prêt de docks, s’incrustant sur les parois, pour aller vers les ouvertures du haut uniquement. Un faux plafond en textile ultra fin, à mi hauteur du plus haut point, draine la vapeur d’eau, des gouttelettes issues des pluies, de l’humidité du lieu, vers un tuyau en granite. Une petite flaque se débattant avec la gravitée lui a permis de le remarquer.

Dragon mettant sa main sur l’épaule de Sémie : “ Excuse moi de te sortir de ton tour d’horizon, ou de tes songes, mais je dois aller voir Groumpo pour me faire enlever l’attirail qui commence à me peser sérieusement ”.
Sémie souriant : “ Oh, euh, oui… vas y, ne te dérange pas pour moi… ”
Dragon commençant à marcher vers une protubérance en forme de cheminée : “ J’espérais que tu viennes avec moi. Je vais te faire visiter un peu… ”
Sémie emboîtant le pas : “ Bonne idée… euh, au faite, tu peux m’expliquer comment marche exactement la liaison infra-neuronique dont a parlé Ninon ? ”
Dragon se retournant : “ C’est une technologie officiellement encore à l’état d’expérimentation. Mais elle est très bien maîtrisée par certains scientifiques. Elle fonctionne à partir d’un micro ordinateur organique, branché sur les neurones, et le lobe cérébrale du langage. Il envoi une longueur d’onde spécifique, que son jumeau réceptionne, traduit, et offre au cerveau de son possesseur, de tel sorte que c’est comme si l’organisme récepteur entendait parler l’émetteur. L’émetteur et le récepteur peuvent s’échanger les rôles quand ils veulent, et ainsi avoir de véritables conversations à des milliers de kilomètre. Cela à l’inconvénient d’une lourde opération, mais cela à l’avantage de pouvoir être coupé avec télécommande conçue à cet effet, afin de respecter un peu d’intimité, d’avoir des conversations sans être entendu, c’est indétectable… bref, c’est le luxe des espions. ”

Dragon appui sa main sur une plaque opaque, et aussitôt une porte coulisse. Derrière, un deux mètres sur trois, avec comme ameublement seulement un panneau lumineux à chiffre, laisse deviner la fonction ascenseur. Une fois la porte refermée, plus aucun son ne se fait entendre, si ce n’est le bruit de la touche qui s’allume sous le poids de l’index de son utilisateur.

Sémie ayant du mal à contenir son émotion, rigolant à moitié : “ Et bien, vous savez insonoriser… Je ne cesse d’être impressionnée ici. Je dirai même que je vais de surprise en surprise. D’ailleurs, j’ai une autre question… ”
Dragon flamboyant : “ Si tu veux de la musique peut être diffusée dans la pièce en attendant notre descente, bien qu’elle ne durera pas plus de deux minutes. Une vidéo en 3 D peut mètre être diffusée sur les murs. Pour la question je t’écoute… ”.
Sémie baissant un peu la tête : “ Non, merci ça ira. Ta charmante compagnie me suffit… ”
Dragon grand sourire aux lèvres : “ Mer… merci… de même… Je suis vraiment content que tu puisses venir avec nous ”
Sémie : “ hmmm… Pour revenir à ma question, que je n’ai d’ailleurs pas encore commencée, j’ai remarqué tout à l’heure, à travers les ouvertures du plafond, une lumière que je qualifierais de surnaturelle, tout en se mélangeant avec des crins de feu, autour d’une sorte de tapis de poussières suspendu dans le vide. ”

“ Bruit d’arrêt de l’ascenseur, suivit du ploc de la porte qui coulisse ”

Sémie faisant un premiers pas en dehors, tout en ayant le buste tourner vers son interlocuteur : “ J’en ai déduit que cela avait un rapport avec le lieu où nous sommes… Quel est le lien ? ”.
Dragon : “ Groumpo va vous expliquer pendant que j’enlève tout mon attirail. Mais regardez plutôt notre sous sol caché ! ”.
Sémie tournant la tête : “ oh ! Encore une merveille… ” 

Une vaste caverne traversée par une rivière offre son atmosphère, dénuée aux premiers abords de technologie, si ce n’est la source lumineuse qui éclaire la roche et les protubérances calcaires. Quelques coins ont été aménagés ça et là, recueillant des coussins, sur lesquels sont en train de se prélasser quelques personnes. Vers le fond, à gauche du cours qui s’engouffre plus profondément, le “ cocon ” de la déesse repose. La lumière et la nuit étoilé qu’elle diffuse semble comme se mélanger, se suspendre en filets de poussières juste au dessus des remous de l’eau. Des filets que Groumpo vient perturber, en marchant sur le lit de la rivière pour aller aux deux arrivants. Il manque de glisser sur une pierre humide, se rattrapant de justesse grâce au moulinet de ses bras géant, ce qui ne manque pas d’amuser Sémie.

Dragon s’assoit sur le côté : “ Groumpo ! Content de te retrouver, malgré la fraîcheur du lieu, j’ai encore l’impression d’étouffer sous ce tas de ferraille. ”
Groumpo, petit sourire gêné : “ Bonjour ms’elle Sémie. J’espère que vous allez bien… ”
Sémie : “ C’est un plaisir pour moi que d’être ici parmi vous tous. Mais où sommes nous exactement ? J’ai remarqué tout à l’heure des reflets étrange par les lucarnes, si je puis dire… ”
Groumpo commençant à aider dragon à enlever son équipement : “ Et ben, vous avez l’œil ! Il s’agit d’un camouflage holographique. Nous nous sommes servis du développement de la technologie holographique pour créer des applications de notre cru. Nous sommes ici au creux d’une montagne, que nous avons vidé, désintégré serait plus juste, en parti de sa substance. Le système mis en place, unit à tout une batterie d’autres technologies, nous a permis de nous cacher du monde, de développer ce complexe sans être perçu par les satellites, les robots milices. ”
Sémie : “ Vous ne cesserez de me surprendre… mais, en parlant du monde extérieur, j’espère que les échauffourées vont arrêtés. ”
Groumpo le regard inquiet : “ Que s’est il exactement passé ? Nous avons été informé de rixes, mais dans la débandade du transfert, j’ai été trop occupé ! ”
Sémie : “ Des attentats, et des bagarres dans tous les coins de rues. Dragon est venu me chercher juste après une grosse explosion, une navette détournée ”.

Une fois que Groumpo l’a délesté, Sémie part une fois de plus à la découverte des lieux, avec Dragon comme guide. Il lui explique les propriétés conférées par le Tungstène et compagnie, l’arrivée de l’eau filtrée à l’étage qui s’écoule dans des tuyaux jusqu’à déboucher sous la terre de la rivière souterraine, se mélangeant ainsi au cours naturel, il lui explique la richesse des matières à disposition pour leur projet de l’espace, l’extraction par des machines “ aspirateur ”, avant de la représenter à Ysev et Odie. Tous deux lui expliquent plus en détail leur rôle, le projet de la mission, et lui explicite le travail qu’elle aura sur la navette.

A l’air libre les désastres, attentats se sont enchaînés. Du côté du colloque des grands pontes, Samdan, Elone, Frin, quelques conseillers, employés et célébrités gisent à terre, inconscient. La fumée s’est dissipée, laissant entrevoir des dégâts dans l’ordinateur centrale de la pièce. Les vitres ont résistés aux chocs, mais par endroit l’effet des cristaux s’est effrité, où miroite l’eau et des “ museaux ” de poissons. De la porte principale, quelques androïdes plus ou moins sophistiqués commencent à rentrer. Hormis Japsus tapi dans un coin, feignant le choque, John et les autres épargnés par le souffle acéré, tente de faire le point sur l’état matériel et humain. Au bout de quelques minutes, durant lesquels les premiers sont prodigués, les conversations et postulats vont bon train. L’enquête préliminaire suppose que l’explosif n’avait certainement été introduit que pendant la phase de construction du bâtiment. Mais bien vite, d’autres préoccupations urgentes viennent s’amonceler. Le code rouge s’affiche sur tous les écrans. Des usines sont attaqués. Frin qui a été réanimé n’a plus qu’une seule alternative, mettre en marche le super générateur d’ondes electro-magnétique (emp : impulsion electro-magnétique, à très basse fréquence, micro-onde de 300 à 3 000 Mhz, rayons UHF), celui qui diffuse sur toute la planète comme un message subliminal au cerveau, lui intimant de stopper toute activité musculaire.

Japsus qui avait finit par sortir de son coin, s’approchant de Frin, retourné devant sa console : Excusez moi d’intervenir, mais en faisant cela, vous prenez un risque incalculable. Ne serait-ce qu’en comptant les véhicules en mouvement qui pourraient entrer en collision.
Frin mettant sa main droite sur une plaque de fer : N’ayez pas peur. Tout est prévu, ou presque tout, dans le message qui va être envoyé…

Au moment même où Frin enfonce la plaque de fer, une nouvelle explosion retentit, visible de l'extérieur. A "l'intérieur", devenu un gouffre infernal, une ouverture sur le dernier cercle démoniaque, seul le signal radio a pu être transmis, s'échapper. Les corps des éminents membres du conseil, des employés, se sont mélangés aux installations en fusion. En une fraction de seconde, le site est devenu un œuf volcanique. Il ne reste même plus trace de la roche de l’île. Le souffle, la rougeoyante colonne meurtrière retombée, là où il y avait terre, minéraux, et main des noiriens, il ne reste qu’une crêpe mal cuite, où des vagues de feu s’écument, s’entrechoquent avec celles de l’eau, en jets de vapeur.

Un satellite gravitant dans l’océan stellaire faisant face à cette tragédie, vient de transmettre le signal d’activation du super générateur d’ondes électro-magnétiques. Le signal parcourt les airs, passe à travers les nuages, les navettes détournées, avant d’être happé et introduit dans le récepteur radio situé en haut d’un immeuble. Le mécanisme informatique déclenché par ce stimulus rendu au coeur d’un laboratoire sous terrain, actionne un générateur jusque là silencieux. Des turbines vrombissent, des émetteurs se déplient, et les impulsions électro-magnétiques sont diffusées à des milliers de kilomètres à la ronde. Instantanément, les véhicules en mouvement s’arrêtent sans heurt pour la plupart, percutant pour certaines, par mégarde, diverses créatures malheureuses. Les navettes se posent en douceur, les gens en train de courir prennent des poses dignes des statues des sportifs renommés des temps anciens. Seul les machines autonomes poursuivent leur route. Cette scène est reproduite partout ailleurs sur la planète. Partout, excepté dans le centre de nos amis.

Alors qu’Odie explique à Sémie, dans un coin de la grotte, le moyen qu’ils ont trouvé pour traverser des années lumière en l’espace d’une oscillation, Suvao arrive vers eux le souffle coupé. 

Suvao : « Je… c’est horrible. Japsus, tous, dans un tombeau de feu. Une explosion horrible. On ne sait pas comment c’est arrivé, et encore moins comment se sont activés les centres d’emp, peut être était-ce un processus automatique… Toujours est il qu’à leur actuelle la planète est dans un état de chaos figé. Seuls les robots peuvent encore agir. Certains chargés de veiller à l’ordre, emportent des gens, les considérant en infraction suivant leur code. D’ici un jour ou deux, les effets de l’emp devraient s’estomper, puis disparaître totalement, en attendant… c’est… catastrophique. Et je ne vois même pas à qui tout ceci pourra bien profiter… ».

Odie, peinée : « Seul le mal profite au mal… Quand la lumière s’assoupie, les yeux de l’âme deviennent pierre, sommes-nous donc maudits, ô ! Fleur des espoirs ?... Il faudrait interroger ta belle, Suvao…»
Ysev maugréant : « Si tout se passe bien, d’ici une semaine nous pourrons partir d’ici, et trouver la solution… nous allons devoir faire du travail intensif… »

Suvao acquiesce aux paroles de ses comparses. Sur un ton solennel Ysev a exprimé ce qui se passerait, un travail intensif. Suvao ne rebondit par contre pas sur la suggestion d’Odie, préoccupé par autre chose…

Les jours passèrent au cours desquels nul ne se préoccupa plus de ce qui se tramait à l’extérieur. La tête de la navette prit une forme de colombe. Sémie étudiait avec une grande application, voire avec avidité, les différentes sources d’énergie, les transmutations atomiques. Elle avait l’impression d’avoir une inspiration infinie, d’avoir accès à une source intarissable. Le travail ne l’empêchant cependant pas de vivre d’agréables moments de détente. Elle finit par s’intégrer totalement dans cette troupe d’aventuriers du feu de l’univers vivant dans l’ombre de leur planète. Tous l’avaient adoptés, Dragon en premier. Restait le « cocon », la déesse qui l’intriguait, le rôle qu’elle allait jouer dans l’histoire. Elle l’avait vu être placée au centre d’un étrange appareil, au cœur de la navette. Personne n’avait voulu lui en dire plus. Etrangement, après qu’elle fut dans l’appareil, Sémie eu l’impression que ses pensées furent plus prolifiques, et à la fin du 6ème jour, la navette fut en état de fonctionner, les rôles des uns et des autres rôdés, sachant même exactement où aller dans l’univers, comment se désincarner en un point, pour se réincarner sans changement de structures et d’âmes, en un autre point. Tout était chargé dans le cerveau central, prêt à délivrer le meilleur de lui-même le septième jour…

Le jour du départ, Sémie fait ses adieux à la grotte, aux cavités, à la terre, aux ruisseaux, en compagnie de Dragon qui la courtise jusqu’à un baiser furtivement volé au pas de la navette. Tous les autres déjà installés, regardent l’échange avec un grand sourire par le cockpit transparent.

Dragon rentrant dans la navette, tenant Sémie par la main : « Bon, vous avez pas fini de jouer les voyeurs ? »
Sémie : « Mon bon Dragon, ne te fâche pas, ils sont heureux pour nous… »
Suvao, souriant : « Tout à fait… Installez-vous dans vos sièges, nous allons démarrer… »

A ces derniers mots, Suvao triture une manette devant lui. L’illusion holographique du toit s’évapore, en un murmure venteux, le sol se soulève. Chacun à son poste, son écran, vérifie ses capteurs, au cas où il serait nécessaire de palier à une défaillance du cerveau de leur véhicule spatial. Et en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, une sphère de lumière apparut au dessus d’eux, ils s’y engouffrèrent et se retrouvèrent au-delà des limites de l’espace connu, loin des planètes et des trous noirs, à l’interstice entre les dimensions, d’autres univers, dépassant leurs espérances, leurs attentes, leur offrant pour toute surprise de se retrouver face à une porte, une sorte d’arceau forgé dans du cristal. Le vaisseau s’est posé de lui-même, sur une dalle incolore, impalpable. A l’intérieur, tout le monde reste bouche bée, de la déesse dans son cocon, une source éthérée sort, emplit l’air. Suspendu aux fils indolores, leur guide, leur « carte », leur suggère mentalement de la sortir et de la déposer dans un socle qui se trouve dehors, non loin de la porte. Au dessus d’eux, en dessous, sur les côtés, partout, du noir, ou plutôt du vide incolore, un peu comme un aveugle qui ne saurait pas qu’il est aveugle. Ils prennent conscience du phénomène, mais ne paniquent pas et s’exécutent. Dehors, nul besoin de scaphandre, respirent-ils ? Sont- ils toujours en vie ? Eux-mêmes ne peuvent avoir de réponse, et ne se posent guère la question. Seul Suvao ressent une inquiétude vis-à-vis de ce qui va se passer. Sera-t-il à jamais séparé de sa bien aimée ? Celle-ci lui adresse des ondes rassurantes. L’instant d’après c’est à Dragon de s’inquiéter, mais lui n’est point rassuré. Il est demandé en effet à Sémie de s’approcher de la porte et de la traversée, juste après que l’équipage ait été contraint de retourner dans la navette et de remettre les moteurs en marche. Sémie lance un dernier sourire emplit de béatitude à Dragon, avant de s’engouffrer dans le passage qui lui devient un tunnel de lumière. Elle le traverse et a l’impression d’exploser de l’intérieur, de se fondre, de se perdre, de se trouver, de s’offrir et de recevoir, de n’être plus qu’un amoncellement d’énergie incommensurable, devenant à son tour une déesse ? Sa conscience dépasse son entendement et…


Le big-bang fut,
Des quarks, des particules,
Interstellaires, gazeux,
Des nuées, un flux,
Un reflux, des bulles
Enflammée, aux creux,
Aux pleins, aux soulèvements
Des abysses, des élans
Contenant le cœur,
L’essence, les ondulations,
La surface, l’écume,
Le repli, l’ouverture en fleur,
La fin et l’éternité de la création,
Jusqu’à ce que la conscience hume…


L’esprit de Sémie à elle-même, dans une conscience supérieure à sa propre conscience : «Bienvenue chez toi…»

Fin du premier cycle

Note explicative : La fin de ce conte est volontairement abscons, chacun y verra ce qu'il veut voir, une origine d'un univers, une renaissance, un renouveau ou une continuation, une nouvelle aventure qui est à suivre, pour peut-être un retour en "arrière", qui sait ? ;D


 


©Pascal Lamachère

 

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