C’est le babil de l’aurore sur les larmes de la nuit,
La rosée s’arc-en-cielle,
L’espoir nouveau s’élabore sur un Paradis enfui ;
C’est un vol d’hirondelles*
Joueuses,
Ivres de parfums, de terres, de plantes*,
Charmeuses,
Elfes du festin de l’aube naissante ;
C’est une vague où s’enlumine le printemps ;
La musique est un appel, un guide, un onguent
Et roule la mer…
C’est l’hymne de la cigale pour son amant aux doigts d’or*,
Ciel et terre s’embrasent,
Le vent déploie ses rafales pour voiler leurs corps à corps ;
Des colombes* qui jasent
Vigiles
D’un sanctuaire paré de fleurs mauves*,
Tranquilles,
Une source éclatante pour alcôve ;
C’est la vague où l’été se voluptuose ;
La musique est un feu, une île, une rose*
Et roule la mer…
C’est le murmure du cyprès en un doux mirologue,
Le jour s’enchrysalide,
Tout abjure en de noirs apprêts pour un morne épilogue ;
Le rossignol candide,
Obstiné,
En ses trilles module sa souffrance,
Forcené,
Il ranime la torche* d’espérance ;
C’est une vague où l’hiver vif s’apaisante* ;
La musique est un seuil, de la myrrhe*, l’acanthe*
Et roule la mer…
Juillet 1990, Mai 1993.
Saint Nizier, Lyon.
* : l’hirondelle est la messagère du printemps.
* : les plantes, attributs de Perséphone, premiers degrés de la vie,
symbolisent la naissance perpétuelle, le flux incessant de l’énergie vitale.
* : le soleil, attribut d’Apollon