Un
matin d’automne Sylvain se réveille à la chaleur du soleil. Il est allongé
dans l’herbe, prêt d’un arbre, en lisière d’une clairière, une
bouteille de Vodka à côté de lui. Il tourne la tête, de droite à gauche,
prit d’une mauvaise impression. Il ne sait comment il s’est retrouvé ici,
et se demande s’il n’est pas encore sous les effets de l’alcool. Il se lève
et tente de reprendre ses esprits. A la vue du banc au loin, il comprend
qu’il est dans le parc municipal de sa ville.
Il marche en direction de celui-ci, et alors qu’il arrive à sa hauteur, un
passant vêtu comme un clochard entre dans son champ de vision. Il lève la tête
vers le ciel afin d’essayer de lire l’heure de la journée par la position
de la fleur de feu. N’arrivant à résonner, il s’adresse à l’homme
maintenant proche de lui.
Sylvain encore un peu dans les limbes : "Euh, excusez-moi monsieur, vous
pouvez me dire l’heure qu’il est ?"
L’homme, la quarantaine bien sonnée, s’allonge sans répondre. Quelque
peu interloqué et vexé, Sylvain décide de continuer son chemin, mais au
lieu de prendre celui conduisant à une fontaine, puis à la sortie, il décide
de couper à travers les « bois ». Après quelques pas, il arrive dans un
sous bois où il surprend un couple à demi nu, en pleins ébats. Sylvain
marche sur une branche, mais, oh ! soulagement, aucun bruit ne se fait
entendre. Ne voulant se faire remarquer, il reprend son chemin en faisant
attention au parvis forestier. Le chant des hiboux semble saluer son passage,
et lorsqu’il arrive prêt de la sortie, le ciel se vide de nuages, une lumière
intense jaillie, le forçant à fermer les yeux.
Lorsqu’il les rouvre, il se trouve dans une pièce assez sombre, étendu sur
un lit, posé contre un mur. Il repousse les draps, et se demande s’il
n’avait pas rêvé. La pièce n’est pas à proprement dit une chambre. Une
table est dressée non loin, et une kitchenette se trouve au fond vers la
gauche. Les volets sont fermés sur la porte-fenêtre, et l’obscurité se
fait nuit noire dans le petit couloir en face. Il se sent comme paralysé,
bien qu’il ne ressente pas de peur, juste de l’incompréhension. Il décide
de se rallonger sur le lit, en essayant de se souvenir de ce qui a bien pu lui
arriver. C’est à ce moment là que nos « chemins » vont se croiser, pour
lui. J’étais dans la salle de bain, utilisant les dents d’un vieux peigne
comme objet test de mes pouvoirs, quand il s’était réveillé, mais
j’avais décidé de lui laisser un laps de temps conséquent avant mon entrée,
qu’il puisse se sentir à l’aise dans la pièce. Et puis, je devais
prendre le temps de sortir de ma transe… Ainsi, après avoir ouvert la
porte, fait rentrer un filet de lumière dans le couloir, en arrivant prêt de
la table, je le retrouve les yeux ouverts. Cependant, bien qu’il ait les
yeux ouverts, il me semble alors s’être déconnecté du monde extérieur.
Ses yeux me semblent comme deux orbites vidés de leur substance, deux trous
noirs tenant dans ses noisettes. Pensant comprendre sa situation, je décide
de m’adresser à lui, m’efforçant de parler le plus clairement et
doucement possible.
De ma bouche un murmure s’extirpe : "Bonjour vous... N’ayez pas peur,
je ne vous veux aucun mal. Je m’appelle Yves. Vous êtes tombé inconscient
et j’ai dû vous amener chez moi."
Il me parait évident que je ne pouvais pas lui dire toute la vérité. Depuis
la première fois que j’eus à faire ce genre de révélation, j’optais
pour une demie vérité. J’avais trop peur que leurs âmes rejoignent le néant,
sans même savoir ce qui leur arrive. Enfin, je me demande moi-même parfois
quelle est cette vérité, dans quel monde nous vivons. Comment se fait-il
qu’une partie de la population ne voie pas l’autre ? Je me suis posé
nombres de questions comme celle-ci qui sont restées sans réponses, et ce
malgré les années écoulées, peut être même que mes années dans notre
nouvelle condition, m’ont ramolli l’esprit, s’emplissant de jus de pensées
sans réelle consistance. Je me suis demandé plusieurs fois quel effet cela
fait d’avoir des pensées en moins, mais peut être le vivais-je déjà, que
mon esprit était comme une pastèque pourrie, regorgeant d’eau. Le doute
qui ne cessait de m’habiter de mon « vivant », est toujours présent, ne
cesse de l’être.
Revenons à Sylvain… Il m’apparaît plus troublé que les autres. Le
regard hagard, il ne dit mot. Il donne l’air d’être plongé dans ses rêves,
un peu comme la statue du penseur de Rodin, en version allongée. Je ne sais
quel chemin il a suivi, mais il l’a amené ici, dans cette pièce, et je
n’en serai pas plus si cet hurluberlu ne se décide à parler. Je déplace
un tabouret de la table à 1 m 50 du lit et je m’assois dessus. J’essaye
d’accrocher son regard, en vain. Quelques secondes s’écoulent sans
qu’un murmure ne se fasse entendre. Un bruit de voiture s’insinuant par
les espaces creux arrive jusqu’à nous. Dans son regard une lueur de pensée
se fait de plus en plus présente. Je continue le monologue aux aurores du
soliloque :
Yves : "Rassure-toi, il ne t’est rien arrivé de grave. Je ne suis ni
un ravisseur, ni un pervers. Tu dois être encore un peu sous le choc de la
surprise, et tu dois te poser pleins de questions, peut être as tu cette
mauvaise impression d’avoir perdu le fil d’une pensée importante,
l’intuition que ta vie ne sera jamais comment avant, que quelque chose
t’as été emputé. Ne te laisse pas pénétrer par les ombres qui
t’entourent. Si tu veux, je peux laisser s’infiltrer plus franchement au cœur
de cette pièce la lumière du jour."
Sans dire mot, Sylvain écarte les draps, met ses jambes au bord du lit
C’est à ce moment que Cristelle « choisie » de rentrer en scène. Elle était
allée « acheter », emprunter serait plus juste, des bouteilles d’eau, et
quelques vivres. Le bruit de la clé tournant dans la serrure, arrive jusqu’à
nous à dos de courant d’air, tel une petite note sortant d’une trompette
par un souffle sans maître.
Sylvain sursautant, encore mal à l’aise : "Suis-je mort ?"
Sa question me glace le sang. Là où beaucoup de consciences se voilent
l’esprit, il avait choisi celle de la clairvoyance, enfin, disons qu’il ne
se fermait à aucune éventualité.
Avant de lui répondre, je tourne la tête pour voir Cristelle, belle, vif
d’esprit, un grand cœur sauvage empli de douceur, qui s’est accoudée
derrière le mur, juste après la porte de l’appartement (Yves à le pouvoir
de voir à travers les murs, dans une limite qui se chiffre en dizaine de mètres).
N’entendant de signes de ma part comme nous l’avions convenu, elle ferme
la porte, déambule dans le couloir. Lorsqu’elle est à l’entrée de la pièce,
de la tête, je lui demande de rester où elle est. Elle comprend le geste et
m’en retourne un entend, puis pose les sacs qu’elle portait au sol.
Yves à Sylvain: "Ta réflexion suit un cheminement somme toute sûrement
logique. Je ne sais trop comment tu es devenu des nôtres, mais grand dieu,
paix à ce bon monsieur et à ceux chargés des faux, non, tu n’es pas mort.
Métaphoriquement parlant, peut être, mais tu es encore de la réalité de ce
monde, enfin, d’une partie."
Sylvain : "Je ne suis pas sûr d’avoir tout saisi. Une partie de ce
monde vous dites ? Et surtout, que fais-je ici ? La dernière fois que mes
deux pieds servaient de reposoir et véhicule au reste de mon corps, j’étais
dans un parc. Une lumière intense m’obligea à fermer les yeux. Je devais
être à moitié saoul, ou alors dans un rêve ? Il ne me semble cependant pas
être tombé dans l’inconscience. Même dans un état second j’aurai senti
mon corps tomber. A moins que… vous êtes des extra-terrestres ?"
Yves souriant : "Hum… dans un certain sens, parfois on se le demande,
mais…"
Cristelle voyant que je pataugeais prend la parole et s’avance : "Tu
vois, c’est un phénomène difficilement compréhensible, mais ce que tu as
absorbé, et suivant d’autres conditions propices, ton corps s’est ouvert
à la dimension astrale, à la magie, tu es devenu invisible aux yeux de ceux
qui n’y ont les yeux ouvert."
Sylvain : "Vous êtes sûr que vous ne tissez pas un conte pour enfant
juste histoire d’égayer le futur de ce que je suis devenu ? Vous savez,
j’ai passé l’âge de ces enfantillages… et euh, à proprement parlé,
c’est un peu comme si mon corps était mort ?"
Yves : "Non, non… tu vois ce qu’a ramené Cristelle ? si nous étions
des fantômes, tu crois que nous en aurions besoin ?"
Sylvain émeu : "Et bien… nous avons peut être de notre vivant une
vision erroné de ce qui se passe…"
Cristelle souriante : "Dans un sens tu as raison. Tout n’est cependant
pas une question de mot. Il est vrai qu’il est difficile d’être certain
de ce qui nous attend une fois notre corps mort. Pour ma part, je ne crois pas
à la vie après la mort. Je pense qu’une fois que l’étincelle de notre
cerveau s’éteint…"
Yves la coupant : "Hem… l’heure n’est pas au débat. Je ne suis pas
d’accord, et peut importe nos croyances, cela ne changera rien à ce qui
arrivera… malgré ce que veulent nous faire croire certaines religions.
L’important est d’avoir foi en la « vie », le tout, l’existence,
l’univers…"
Cristelle : "Hem ! Hem… tu t’égares là aussi…toujours est il que
(elle se met juste derrière Yves, mettant les mains sur ses épaules), nous
avons certains pouvoirs, « hors de la norme » que nous connaissions. Ou
disons, que la norme a changé de camps. L’invisibilité n’est pas tout,
certains d’entre nous peuvent déplacer des objets par la pensée, voir même
(prend un ton de reproche envers Yves) influé sur les pensées des
autres…"
Sylvain médite quelques instants tout ce qu’il vient d’entendre, puis
nous fait part son envie de prendre l’air.
Yves : "Attends encore un peu, nous devons te présenter à l’une des nôtres,
qui est aussi arrivé ici récemment…"
Sur ces bonnes paroles, Cristelle fait place nette, ouvre la fenêtre, et fait
rentrer des écrins, lumineux, lumineux pour le commun des mortels. Sylvain
s’aperçoit à peine qu’il n’y a pas de nuages à l’horizon. La pièce
baigne toujours dans la pénombre pour lui.
Yves : "Bon, si tu veux bien te lever, nous allons te conduire à l’étage
du dessous ?"
Cristelle prenant un ton malicieux : "Non, en fait, Ianilie nous attend
dans le couloir. En revenant je suis passée la voir, et j’ais promis que
nous allions faire un tour pour qu’elle puisse apprécier son « nouvel état
»."
Yves se tournant vers Sylvain : "Ah… oui… Sylvain, tu n’en as peut
être pas pris conscience, mais toutes les personnes que tu avais connu, tout
ton entourage, n’est plus, enfin, dans le sens où tu ne pourras pas leur
parler, te faire entendre, vivre avec eux dans « l’état » où ils
sont."
Je les invite à quitter la pièce, et je prend mon chapeau melon qui
m’attendait sagement sur le guéridon. Ianilie nous attendait juste devant
l’entrée. Elle sourie à Sylvain, sans pour autant lui adresser la parole.
Il ne dit non plus mots. Cristelle était bien décidée à détendre
l’atmosphère et à les rassurer.
Cristelle : "Ianilie, je te présente Sylvain, qui vient juste de nous
rejoindre. Il est dans la même tranche d’âge que toi. Il vient de nous
faire part de ses pensées. Vous avez presque les mêmes théories…"
Ianilie d’une voix douce : "Mêmes théories ? L’important est ce qui
est, nos paroles ne changeront rien…"
Sylvain déglutissant : "Tout à fait d’accord, mais ne penses tu pas,
que dans certains cas la raison peut nous permettre de tirer certaines
conclusions ?"
Ianilie : "Oui, et non… tu vois, la raison, se base sur des schémas,
une certaine éducation, expérience, connaissance, et quand bien même, quand
il manque des éléments, ce n’est que des hypothèses, la connaissance est
relative. Sinon, pour ma part, je pense finalement, que nous sommes peut être
en train de nous éveiller, que ce sont les autres qui sont en l’état
mortuaire."
Yves : "Si vous voulez bien, nous discuterons de tout cela au bar."
Sylvain : "Euh, je viens de réaliser quelque chose, comment ferons nous
pour commander si personne ne nous voit ?"
Yves : "L’astuce c’est qu’une petite communauté s’est formée,
et nous possédons un bar dans un endroit « désaffecté ». On y sert de très
bonne bière. Une preuve que nous ne sommes pas mort, nous l’absorbons…
"
Ianilie : "Qui a dit qu’une fois mort, nous ne pouvions pas absorber
les éléments d’une façon céleste ? Et, euh, pendant que nous « ingérons
» des aliments, nous devrions être visible aux autres ?"
Cristelle : "hi, hi, je me suis déjà amusée à tester. Il semblerait
que dés que quelque chose rentre en nous, il est capturé dans cette aura «
d’inexistence » pour les autres."
Sylvain : "Mouais, je suis déjà un peu plus convaincu là…"
Yves : "Ah ! Un point important que nous avons oublié de te dire
Sylvain. Il faut en aucun cas t’approcher trop prêt des autres animaux, des
gens, des êtres vivants. Nous ne devons pas interférer sur leur substance,
nous ne savons pas les effets qui peuvent en découler…"
Sylvain : "Heu…"
De ce « Heu », un grand débat entre Ianilie et lui découla. Nous étions
sorti au grand air. Avant d’aller au bar, il fallait que je prenne un
journal. Nous nous arrêtons à un kiosque. Même si elle m’était toujours
délicate, je ne pouvais me passer de la lecture du journal, un rite qui ne
m’avait quitté dans ce nouvel état. A chaque fois je devais faire
attention de ne pas trop attirer l’attention sur le journal que je prenais.
Trop « consciencieux », je ne pouvais me résoudre à en voler un, et pour
le lire, c’était toute une histoire. Pendant un temps, j’étais allé
jusqu’à observer les passages des clients devant le kiosque, de
l’ouverture à la fermeture, afin de définir le moment le plus propice où
je pouvais le lire. J’avais repéré un moment de la semaine où les clients
se faisaient plus rare, et où la caissière en profitait pour broder quelques
menues chaussettes, écharpes. Nous tombions bien, car cet instant étant en
train d’avoir lieu. Pendant qu’Ianilie et Sylvain continuent de débattre,
que Cristelle s’amuse avec les pigeons, je m’approche du tas de journaux,
placé juste à côté présentoir. Je manque de faire tomber quelques cartes
postales, puis je commence à feuilleter le journal…
Sylvain : "A quoi cela peut-il vous avancer de lire le journal ?"
Sylvain est venu derrière moi… Au moment où je vais lui répondre, un
bruit de voiture se fait entendre…
Bruit de pneu crissant… suivit d’un fracas, de vitre brisée…
Une voix paniquée : "A l’aide !!!"
Je fais tomber d’étonnement le journal…
Petite voix de la caissière : "Hep, monsieur ! Monsieur ! Vous ne pouvez
pas remettre le journal à sa place ?"
Je me retourne tout étonné…
Yves : "C’est à moi que vous parlez ?"
La caissière : "Faites pas semblant de pas m’avoir entendu, hein ?
Tous les mêmes…"
Non, ce n’est pas à moi qu’elle parle… A un jeune homme passant assez
prêt du kiosque semble t’il. Qui ne prit pas la peine de se retourner. En
tournant la tête dans la direction du bruit, je peux voir une carrosserie de
vieille guimbarde en feu, une vitrine brisée, une marre de sang, et tout un
tas de personne s’afférant autour.
Cristelle cynique, se tournant vers nos deux jeunes : Une preuve de plus que
nous ne sommes pas mort, nous ne verrons pas apparaître la personne encastrée,
aucune nouvelle recrue ne viendra à nous aujourd’hui. En tout cas, pas
issus de cet événement.
Ianilie : "Pourquoi vous ne jouez pas aux supers héros alors ? Ou aux
antihéros ? Vous n’avez jamais été tenté de…"
Je me suis rapproché et j’allais prendre la parole, lorsque les bruits des
hélicoptères des secouristes se font entendre. En me retournant vers Ianilie
et Sylvain, je m’aperçois qu’ils se tiennent la main.
Cristelle criant : "Nous allons être obligé de passer tout prêt de la
foule, il est important de ne pas les toucher, n’oubliez pas."
Lorsque nous sommes au plus proche du lieu de l’accident, Ianilie ne peut
s’empêcher de vouloir voir d’encore plus prêt, s’assurer qu’elle ne
peut pas percevoir d’halo de lumière, ou d’ombre emporter l’âme qui
quitterait un corps. Elle s’est mise en plein milieu de la route.
Cristelle : "ATTENTION !"
Trop tard… un vélo passe à travers elle. Sa substance n’est pas altérée
comme je le pensais, mais quelque chose d’encore plus étrange en découle.
Elle est comme attachée à la conductrice du vélo, et se déplace à la même
vitesse, sans bouger ses jambes. Elle avait instinctivement lâché la main de
Sylvain, qui en resta pantois. Celui-ci, essaye ensuite de courir, ce qui le mène
à sa « perte », tout du moins à nos yeux…
Une voiture pressée, transportant à son bord une passagère arrière
(enceinte, détail non mentionné par Yves dans ses chroniques du fait qu’il
n’avait pu être au courant), passait par là, et le « happe » à son
tour. J’imaginais qu’ils avaient eu tous les deux droit à une sorte de
fusion avec d’autres corps, qu’ils cohabiteraient avec d’autres âmes.
Peut être allaient ils renvoyer dans les limbes les âmes qui habitaient les
corps auquel ils s’étaient attachés ? Je pensais n’avoir jamais la réponse,
à moins d’en faire l’expérience, mais pour rien au monde, je ne le
ferai, Cristelle était trop importante pour moi, ainsi que la petite vie que
nous avions construite…
Quelques jours plus tard, nous vîmes Ianilie, revenir, un peu plus pâle. Je
pensais qu’elle nous apportait au moins une réponse de par sa non
disparition. Je pensais mal. Elle avait juste été happée dans un sorte de
courant astrale, mais elle n’avait pas été « assez » proche de la
conductrice du vélo pour s’y fondre. Quand à Sylvain, plus de nouvelle…
… De son côté, Sylvain s’éveilla après ce qui lui sembla une éternité…
Il se sent assez mou, faible. Il se touche et sent des joues toutes potelées.
Il veut se lever pour aller se regarder dans la glace, mais en faisant le
point visuel, il s’aperçoit qu’il est pris dans une grande cage, que le
plafond, est immensément haut. Quand pourrait il revoir Ianilie ? Comment
pouvait il sortir ? Ces deux questions l’obsèdent. Il n’est pourtant pas
claustrophobe, mais il n’a d’horizon devant lui et ne se sent plus le même…
Ce drôle d’édifice était bien muni d’une lucarne, mais elle était trop
haute pour lui… L’inquiétude l’envahie de plus en plus… il ne
comprend plus rien, il a l’impression de devenir fou, il cri… une douce mélodie
féminine arrive à ses oreilles… Il essaye de crier encore plus fort, en
vain… il s’arrête, la mélodie aussi…
Sage femme : "Voilà, tout doux mon bébé, soit sage… je vais laisser
la veilleuse allumer pour que tu n’es pas peur dans le noir…"
©
Pascal Lamachere
- 19/11/2002