A l'aube d'un jour de fin d'été, dans un petit village appelé "Dramond", au bord de la grande "Caritanée", un heureux événement se préparait. La femme du chef du village allait accoucher d'une princesse aux cieux océans, et au cœur de cristal, par une tendresse infinie assiégée.

Semblant être bénie par les dieux, sur le lit de la maison "Coergotum", Les contractions de la douce Suline s'accéléraient. Dehors, sur la vie encore endormie, l'astre solaire "Fleur de feu", déversait ses premiers rayons arc-en-ciel sur la tête des chaumières. Toute âme possédant des yeux éveillés sur ce monde, ne pouvait que s'émerveiller à ce spectacle, certains allaient jusqu'à se lever avant les premières lueurs d'arc-en-ciel, pour le voir, cet éveille qui donnait couleurs autant aux nuages que sur le lit d'eau des grandes étendues. 

C'est ce qu'avait d'ailleurs fait Jisal, le futur père de Flaurorie. Le regard perdu dans le reflet de l'astre qui entrait dans l'heure de l'or violet, il essayait de décompresser. Il n'oubliera jamais ce moment où les gémissements des son aimée Suline se terminèrent dans un dernier râle, suivi d'un petit cri divin, le tout synchronisé avec les envolées, d’habitudes rares, des Angeleurs, volatiles aux ailes d'anges, au corps de cigogne et au chant d'Euterpe. Jisal qui s'en voulait de ne pas avoir été là au moment de la délivrance, accouru en la demeure.

Nous sommes en l'an 4567, sur la planète "L'or des passages" appelé ainsi pour les propriétés conférées par son astre aux métaux qu'elle contient, et pour les couleurs qui imprègnent certains paysages suivant les heures de l'ovale (comme chacun des habitants le sait depuis des millénaires, depuis que la science des étoiles n'est plus un secret, la planète n'est pas carré, mais bien ovale). Cette planète se trouve à quelques millions de milliard galaxies lumières de notre bleue, mais la fresque a traversé le continuum espace-temps, afin de vous être contée…

Odeline empressée : Sir Jisal, c'est une merveilleuse princesse qui nous à fait l'honneur de sa naissance en ce foyer.
Axion : Elle a des yeux en forme de "noisette de Caritanée"
Linéa : Choui, mais elle a une petite bedaine
Axion : Tu dis ça parce que t'es jalouse, grande sœur, tu m'fais de la peine...
Linéa : C'est pas vrai, j'faisais juste la remarque, et puis avec moi t'es pas aussi citron gentil
Suline : Calmez vous les enfants, dites plutôt bonjour à notre Flaurorie.
Jisal entrant dans la chambre : Douce Suline, voilà donc la fleur né de notre nuit sur les monts Sigromour
Suline en souriant : Un peu plus de discrétion devant les enfants tendre Jisal. Prend plutôt dans tes bras le fruit de notre amour.
Linéa : Moi aussi j'pourrai la prendre dans mes bras ?
Axion : Pour quoi faire ? Pour la laissé tomber ou la donner aux oies* ?
Linéa : T'es vraiment noir méchant. Si tu continus je vais te transformer en grenouille.
Flaurorie : Ouin, Ouin in in in !!! ... Ouin, Ouin in in in...
Jisal la berçant : Tout doux ma belle, ne pleur pas. c'est juste tes deux aînés qui se chamaillent...
Flaurorie : Ouin, Ouin in in in !!! ... Ouin, Ouin in in in...
Odeline : Je crois que la princesse a une grande faim, ou alors peut être ses besoins?
Jisal déposant Flaurorie dans les bras : Je crois qu'elle a besoin de sa maman. Mais Axion et Linéa vous devriez sortir.
Linéa : Elle fait peut être semblant de pleurer ? 
Axion : Mais qui m'a donné une grande sœur pareille... Par ta jalousie tu es aveuglée.
Flaurorie : Ouin, Ouin in in in !!! ... Ouin, Ouin in in in...
Odeline emboîtant le pas : Allons les enfants, venez avec moi, et l'on se dépêche de sortir.
Jisal : Et n'oubliez pas que vos cours de sorcellerie commencent dans à peine deux arc-en-ciels.
Axion et Linéa en chœur ironique : Voui, voui, vous savez que nous attendons cela avec un immense plaisir.
Les tendres gardiens du souffle de vie se retrouvèrent seuls avec leur nouvelle âme qui s'était calmée en buvant à la source de sa mère du lait.

* (les oies sur cette planète sont des oiseaux omnivores, avec un bec muni de 12 petites dents, et d'ailes proches de celles des aigles)

Jisal s'allongea à côté de Suline, un bras au dessus de lui, l'autre sur le ventre de sa bien aimée, l'enlaçant, tout en posant son regard attendri sur Flaurorie.

Jisal : Elle est née en même temps que le vol des angeleurs et à l'heure violette. Tu crois que c'est le souffle de vie dont parle le mage de la légende des or à venir ?
Suline : Nous verrons bien. Odeline m'a glissée à l'oreille ce matin qu'elle avait senti les ondes qui s'émanaient de mon ventre s'emplissait à l'infini de l'or violette... et tu sais ce que cela signifie.
Jisal : Oui, il est donc déjà certain qu'Flaurorie possède de grand pouvoir et un destin qui ne sera pas facile à porter pour ses frêles épaules, mais nous serons là pour la soutenir.
Suline avec un grand sourire : Il ne faut tout de même pas que nous négligions nos deux autres enfants, ni celle à qui nous n'avons pas encore donné la vie.
Flaurorie : Areureu... reu reu reu... areu reu ?
Suline : areu ? reu... reu reu areu ?... 

De leur côté Odeline, Axion et Linéa étaient allés dans le jardin. Odeline essayait d'apaiser les deux aînés qui étaient bien agité et qui s'amusaient à faire danser des grenouilles argentées.
Odeline : Voyons les enfants vous devraient avoir honte. Vous êtes tomate méchant avec ces pauvres petites.
Axion : On s'entraîne juste pour le concours de danse magique. C'est  l'ormaitresse qui nous a dit d'observer attentivement des zanimaux en piste.
Linéa : Pour une fois Axion n'invente pas de cobrilets. Et il faut bien que nous défoulions un peu, nous sommes encore que des enfants. Et puis nous n'oserions pas leur faire de mal.
Axion : Non, point du tout. D'ailleurs si tu en doutes, nous pouvons les faire parler. Elles te diront même que ça les rend joviales.
Odeline : Ah ! Tiens donc ? Je serai curieuse de voir ça... Si vous ne deviez pas allé à vos cours dans moins d'un demi arc-en-ciel, je vous l'aurai demandé...

Après leur petite expérience ils s'en allèrent à l'école. Les jours suivant tout continua pour le mieux. L'harmonie en la demeure s'était depuis fort longtemps installée, et la venue d'Flaurorie ne fit que la consolider. Lorsqu'en l'honneur de sa naissance un banquet fut organisé, tous les habitants vinrent avec bonheur offrir leur cadeau aux parents et à la nouvelle princesse. Les cadeaux ordinaires qu'ils offrirent étaient tous emprunt d'une magie spéciale. A nos yeux ils seraient divins, mais pour eux, ces petits jouets étaient tout à fait ordinaires. Pour que vous compreniez mieux de quoi il s'agit, leur description vous sera faite plus loin dans l'histoire, au moment opportun.

Les arcs-en-ciel, les jours, les semaines, défilèrent, les saisons, les étoiles avec leurs différentes robes, et les premières années passèrent, durant lesquelles Flaurorie appris tout assez vite. Mais les résultats de ses progrès n'étaient pas tous visibles à l'œil des êtres pensant de la grande vallée de Dramond d'eau. Sa force intérieur, celle la même qui sert à capter et à émettre les ondes du spectre de magie, avait grandit d'une manière très surprenante. Cette croissance allait de paire avec sa sensibilité, que ses parents et Odeline, ses premiers maîtres magiciens, lui apprirent à canaliser.

Le jour de ses trois ans, alors que sa famille était en train de lui préparer son anniversaire, elle était allée se promener le long de la crique que dominait leur maison. Mais penchons nous donc d'un peu plus près sur les instants qu'elle va vivre en ce jour...

Après avoir fermé la porte de sa maison, Flaurorie s'était dirigé vers la seule crique que comptait le village de Dramond. Marchant à petit pas, elle admirait les lueurs du ciel qui ondulaient entre le violet et le bleu, jusqu'à son arrivée sur le lit d'or friable. Lorsque la texture du sol changea, elle porta son attention sur celui-ci, s'émerveillant une fois de plus de la diversité du monde qui l'entourait. Elle s'agenouilla pour toucher le sable et sentir une fleur océane qui lui arrivait à la taille. Après s'être enivrée, elle continua sa marche, allant jusqu'à dépasser la crique. Avec ses menus pieds, elle traçait sur le sable doré des ornements sortis tout droit de son imagination. A l'approche de la limite du village, Flaurorie décida de se poser sur un grand rocher… Elle laissa dériver son regard, jusqu'à ce que celui-ci l'amène à quelques brasses, d'un pic sortant de l'eau, lui permettant de suivre l'envolée des gobelians de la vallée de l'encre. Majestueusement, les uns après les autres, après avoir battu des ailes, ils prennent leur élan puis montent vers le ciel (il est bon de préciser que ces étranges oiseaux ne quittent la terre jamais en même temps). A l'envol du dernier, elle se mis en oraison, s'imaginant voler avec lui. Elle se concentra, rentrant au plus profond d'elle même, cherchant le point de bascule qui sépare les âmes, pour se mettre dans la peau de cet oiseau. Cet oiseau aux battements gracieux semblait danser à l'horizon, à moins que cela ne soit l'horizon qui dansait à ses battements d'ailes. A côté les danseurs oriens, même ceux pourvu de pouvoir ailés, sont de pales imitateurs. Mais revenons à Flaurorie. Lorsqu'elle se mis en bascule, il se produisit quelque chose d'extraordinaire, même pour un orien. Son âme accompagna véritablement l'oiseau. Elle pu voir ce que l'oiseau voyait, la grande Caritanée flamboyante en l'heure blanche, les grands calbinétions, et des espèces d'oiseaux qui n'avaient jamais visité son chant de vision. Elle pu sentir ce que l'oiseau sentait, sentir sur ses longues plumes houppées, les murmures de la brassière au vent. Elle pu humer les odeurs, et entendre l'assemblée marine, avoir le plaisir de virevolter, de rester suspendue dans le vide sans être éprise de panique.

Un frisson intense naquit en elle lorsque cet oiseau finit par atteindre le rivage d'un autre continent. Il ne se doutait pas qu'il était en train d'accoster avec une voyageuse clandestine dans son souffle de vie. Le lieu vers lequel il se laissait tomber, était un pays très lointain du pays d'Flaurorie, avec un paysage assez différent. Plus la terre se rapprochait, puis le mal d'oiseau grandissait. Lorsqu'une silhouette d'enfant se dessina à l'horizon, notre douce princesse paniqua quelque peu, se demandant comment elle allé faire pour retourner en son corps...

Pas moins d'une fraction d'arc-en-ciel plus tard, elle pu ouvrir les yeux, voir ses mains et ses pieds, sentir son visage, la douceur satinée de ses vêtements. Elle s'habitait de nouveau. De ses dernières frayeurs, une larme naquit. Elle est en train de l'essuyer tout en se baissant pour se regarder dans l'eau.

"Tiens ma grande, je t'ai apporté un mouchoir d'or pour te sécher les larmes"
Flaurorie tourne toute surprise sa tête : "Oh, Odeline, citron merci, mais comment as tu su que j'avais un mal à l'âme ?"

Odeline tendant le mouchoir: "A l'heure bleue mes pouvoirs me permettent de joindre les fils des autres âmes qui se déroulent sur la grande toile du monde."
Odeline souriant à Flaurorie : "En tout cas tu m'as épaté. Mais c'était quand même un peu dangereux. Je t'ai aidé à revenir. Sans cela, tu fatiguais grandement ta flamme."
Flaurorie : "Snif, merci. Tu m'avais déjà dit que je n'étais pas encore assez grande pour faire des expériences. Mais comment aurai je pu savoir qu'en faisait parti le jeu des ondes ?
Odeline : "Viens dans mes bras va. Si je dis ça c'est que j'ai eu une grande peur pour toi, mais tu as des pouvoirs vraiment extraordinaire. Je vais t'amener aux grands tamtam"...

Pendant ce temps, de l'autre côté, le Gobelian se pose, non loin de la silhouette qu'Flaurorie avait aperçue. Elle, ou plutôt il, puisqu'il s'agis d'un jeune garçon, est assis sur un banc vivant, lui même assis près d'un arbre. Le jeune garçon a au bout du doigt, une petite mine qui le prolonge, lui permettant d'écrire sur la plaque de papier posé sur ses genoux. 

"Il était une fois Thalie et Uranie
Qui jouait dans le jardin de Zeus.
Thalie cherchait à convaincre sa sœur
De fomenter une douce comédie
Pour la fête des milles feux,
En l'honneur de la création de l'heure,
Celle la même qui donna naissance à la vie.

Le jardin divin était composé de fragrances,
De couleurs, de plantes, d'oiseaux, de mélodies,
Et autres merveilles à damner les sens des saints…

En longeant la fontaine de Jouvence,
Se laissant chatoyer par la pensée d'un bain
En compagnie de son bel apollon,
La muse de la comédie exposa ses plans à l'astronomie,
En un chuchotement qui ne laissa s'échapper d'autres sons
Qu'un filet de mots incompréhensible, inaudible
A toutes âmes qui auraient pu les surprendre en leur parvis […]

Même Zeus rien ne pouvait plus, à ces volontés inamovibles,
Lorsque le chuchotement mourut aux bruits...
Car, pour qui les connaissaient, comprenaient
Qu’une fois ces deux lancées…"


Est ce qu'il y a d'inscrit sur cette plaque. 

A l'arrivée du Gobelian, celui-ci s'était arrêté d'écrire. Un frisson l'avait parcouru peu avant qu'un petit éclair naisse de l'oiseau, et l'emporte avec lui. 
Cet enfant à l'âge de 7 ans et des boucles d'arc-en-ciel, se prénomme Esinoé. A l'âme d'orépioétique, il laisse le flux de son souffle visiter toutes les dimensions qui croisent son cœur. Ces cheveux lui arrivent presque au coup, flottant à l'air frais Caritanéen, titillant ses frêles épaules. Sa peau est blanche et clair comme une endive de Grivalou (Grivalou sa ville natale), et ses yeux pénétrant sont noisettes citronnées. Dans son blanc se reflète l'oiseau, qui maintenant sautille sur la terre brune en direction d'une petite grotte. 

Ce tableau animé, se déroule sur une petite parcelle de terre, suspendue au dessus de l'eau, et rattachée au continent des or rouges. Pour plus de précision, cette parcelle que ses menus pieds foulent, est le jardin de sa famille, échafaudé par la magie de ses ancêtres, afin de protéger certaines espèces et se rapprocher des sens de la nature. Derrière ce lopin, une forêt s’étend, et le sépare des frontières du village, et surtout de sa maison qui est à la lisière.

Au moment où le volatile disparaît dans la grotte, Esinoé décide d'aller le voir évoluer. A petit pas il se dirige vers l'entrée. Les bourrasques maritimes font la valse, avivent sa mine de jeune oripoète, réattirent son attention quelques instants. Avant de braver la pénombre, il tourne la tête pour admirer le paysage et humer les divinités marines. 

"Petite boule de feu,
Toi qui te reflètes dans le bleu
Bleu de la grande étendue,
Bleu des nouveaux yeux,
Tu es en mon coeur
Guide de mon intérieur,
Restes près de moi,
A titiller de tes écrins joie.

Et toi ma Caritanée,
Gardienne de tant de vie,
Toi aux murmures secrets,
Toi qui écume tant d'or
Poussé hors de ton lit,
L'écume de tes pensées
Orvert graveront en rouleau de sort,
En moi, de l'encre à la volée..."

Ayant chantonné de ses bonds ces quelques proses, ses jambes reprirent leur fonction de bipède. Chacune essayant de prendre les devants, sans trop avoir fait attention à ce qu'il y avait sur les parois, et surtout trop occupé à se fermer aux peurs qui tentaient de s'insinuer en son esprit, il arriva assez vite devant une lumière rouge-violette, lumière diffusée par le Gobelian. Il découvrait ce que ses livres lui avaient expliqué à propos des propriétés de certaines espèces réputées et adorées par les oréclairateurs, l'orphotoluminescence. Ces livres expliquaient que l'orphotoluminescence s'émanant d'une créature, dépendait de plusieurs paramètres, le nombre d'arc-en-ciel restés à l'air libre, la position de la peau par rapport à ceux-ci, la teneur dans l'atmosphère en hydror, et bien d'autres paramètres, passés sous silence, pour ne point vous perdre dans tout ces détails qui finalement vous gâcherez la magie du spectacle. 

Elinoé s'assit contre une paroi, à même le sol, froid et humide, où jonchaient quelques plantes moussues. Il resta là, fasciné par le jeu de couleurs, laissant ses mains glisser. Les yeux portés sur le volatile qui se déplacé vers des halos multicolorifères, il laissa la muse lui souffler quelques mots…

"Majestueux souffle de vie,
Toi qui de multitude colorifis,
Ô joie ! Vas t'en prendre cœur
Corps et âme, jusqu'à beauté
Qui entrouvre le sens des profondeurs,
Que ces Gobelians ancestraux,
Qui au jour se sont arrachés,
Perpétuent en leur fin les joyaux
Qui leur a été donné, celui d'exister
Dans des parades à en transcender
Et enluminer tout autre spectateur,
Tel que moi, humble et jeune conteur…

Ô divinité de l'univers, des myrtilles gravez
En moi la piste des essences, des sens,
Que le chemin vienne, s'insinue, frissonne
En ces parois de la conscience,
Que la chamade à l'instant du tout claironne.
Que coeurais-je ? S’embrase, se passionne… "


Sans le savoir il avait comprit que de nombreux gobelians au seuil des passages se trouvaient dans le pénombre, passant leur dernier souffle loin des écrins de la fleur de feu. Lorsqu'il sorti de son intense méditation il s'aperçut que quelque chose lui piquait les doigts. Imprudemment, il avait laissé ses mains toucher la végétation sombre, réputée pour être en majorité toxique. Il se voyait déjà grondé par ses parents, se faire traité de tête en l'aire. "Bas, après tout, je suis toujours en vie…" se dit-il en toute logique. Il se leva et décida de rentrer au plus vite, au cas où il aurait été vraiment empoisonné, se promettant de revenir visiter la peuplade des gobelians plus tard. 
Pendant qu'Elinoe était allé se faire soigner chez lui, empruntant le chemin semi-suspendu qui passait à travers la forêt, Odeline amenait Flaurorie voir le grand Tamtam…
Odeline : Tu vas voir ma chérie, ils vont te mettre au centre d’une sphère de cristal,
Tout autour de toi, jusqu’en toi, un halos d’éther va se former, se diffuser,
Une douce mélodie va s’élever, s’harmoniser aux rythmes de tes battements,
Les sages du grand Tamtam, son essence, vont capturer, puis dans dédales
Placer, observer les jeux de couleurs, la teneur en lumière d’or mesurer,
Apparaîtra alors la puissance de ta magie, sa bonté ou mal au firmament…
Flaurorie : Bonté ou mal ? Je ne… Je ne suis pourtant pas… Je… pure, comme une larme...
Odeline : Quand la magie est trop forte, elle prend parfois possession de l’âme…

Vu l’âge peu avancé de « son élève », Odeline avait hésité à tout lui dire, mais elle s’était dite qu’il fallait que Flaurorie sache. Qu’elle sache le poids de son destin, qu’elle sache que rien ne lui était acquis de par la puissance de ses pouvoirs, qu’elle comprenne qu’elle devra apprendre à la maîtriser.
Les deux grandes ormagiciennes, étaient repassées par le village, montées sur le lieu dit des bosquets, avaient croisé quelques Dramondiens, des loufors (apparenté à des or-passagiens verts, à quatre pattes, avec une bouche de loup) et quelques grenouilles danseuses, pour enfin voir apparaître le grand monument officiel de mesure magique (il existe certaines méthodes non officialisées, qu’utilisent des écoles de magie, mais celles-ci tendent vers les adeptes de la magie sans couleurs). 

Le grand Tam Tam, d'architecture concentrique, au toit plat en peau de parache (des sortes de vache avec des petites ailes) mortes à l'heure de l'or rouge, et marinaient dans une marmite d'or rouge, dominait la vallée, dont la vue était brouillée par les effluves magiques, générées, concentrées par les apprentis magiciens de l'école de Dramond. Les effluves dansaient, ondulaient jusqu'à l'horizon.

Odeline et Flaurorie faisait face au grand Tam Tam et à un "mur" de brume magique qui le précédait.

Odeline : Ca, mon petit sucre de Dramond citroné, c'est infranchissable par les non-initiés,
Il est question de magie, mais surtout de connaissance du rituel pour y ouvrir une brèche.

Flaurorie : Pourquoi tant de précautions ? Il n'y a pourtant rien qui pourrait les mettre en danger
Dans tout ce qui nous entoure, sauf si pour me les cacher vous vous êtes mis de mèche.

Odeline : C'est le contraire, c'est pour protéger les habitants d'ici et d'ailleurs, par extension de l'univers,
Que cette brume est présente. A l'intérieur, sous les effets des incantations, il arrive que des erreurs
De la nature soient produites, qui, bien qu'ayant une durée de vie infime, ont un grand pouvoir de destruction.

A ces quelques mots Flaurorie fit la moue, et se mit à frissonner à l'effleurement de son imagination qui formait les pires immondices.
Odeline lui prit la main, et de l'autre dessina une étoile. La brume s'écarta, et elles se frayèrent un chemin sans plus attendre vers la grande porte d'entrée.
Le signe de l'étoile dû néanmoins être répété plusieurs fois avant d'avoir définitivement traversé l'épais manteau de brume. Par contre, elles n'eurent à faire aucun geste pour ouvrir la porte.
Celle-ci, lorsque les deux magiciennes avaient monté les quelques marches, avait commencé à s'ouvrir. Flaurorie regarda Odeline d'un air songeur, au moment où elles franchirent les portes.
Odeline : Ils ont installés un système de détection d'âmes magiques, c'est pour cela que nous n'avons rien eu à faire...
Flaurorie : J'ai que 3 ans, mais j'ai la tête qui tourne, j'avais compris, c'est juste que... j'ai le coeur
Qui entend des bruits de Tam Tam. Il n'y a pourtant encore que le son de nos voix, et je n'ai de bonds en pression.
Odeline : Tu sais maintenant pourquoi on l'appelle ainsi, ça le fait à tous le monde la première fois,
C'est une façon qu'a la magie de te saluer. Si tu le souhaites cela s'arrêtera d'un simple claquement de doigts.

Flaurorie n'en fit rien, bien décidée à s'accommoder de ces bruits de Tam Tam qui l'amusaient plus qu'autre chose. Ils lui procuraient même une certaine compagnie, déroutaient son affectif concentré jusqu'alors sur la frayeur.
Devant la porte, s'ouvrait un long couloir aussi blanc que peut l'être l'intérieur de l'oeuf d'une palas (l'équivalent de nos poules, mais avec la particularité d'avoir des pattes plus longues, se terminant par 2 "épines", et devenant invisible, au moment de la ponte), avec des ouvertures ovales, fermaient par des portes de la même forme, plaçaient étrangement à mi-hauteur.

Flaurorie : Pourquoi avoir placé l'entrée des pièces en hauteur ? et comment on y accède ? c'est citron pas gentil
De pas avoir pensé aux plus petits. Ont ils fait cela par ce qu'ils savaient pas quoi faire de leur fantaisie ?

Odeline ne répondit pas à sa question, elle lui fit signe de regarder à droite, à quelques mètres, là où une porte s'entrouvrait.
Un magicien, qui ressemblait pour Flaurorie, plus à une magicienne, empaquetée dans une grande robe qui lui cachait la chevelure et une grande partie du visage, en sortit, s'avança en lévitation vers elles. Le petiote, apprentie magicienne, était toute admirative devant ce qui lui semblait être un tour de force. Elle attendit que celui-ci pose les pieds sur le sol, avant de lui demander comment il avait fait.

Flaurorie émerveillée : Bon... Bonjour ! Comment avez-vous fait pour voler comme les oiseaux mais sans bouger les bras ?

Le mage : Petite curieuse, tu le seras bien assez tôt. (se tourne vers Odeline) Mes hommages Dame Odeline ! Vous avez amené une bien
Jeune petite Fille. J'en conclu qu'elle a de grands talents. Nous allons sonder son âme et ses pouvoir de ce pas...

Flaurorie : Je proteste, je ne suis...
Odeline mettant sa main sur la bouche de Flaurorie : Chut ! Tiens toi bien...
Odeline au mage : Cela faisait longtemps mon ami 
Ixon que nous nous étions vu, des filantes en nombre sont tombées depuis le dernier jour.

Ixon : Flaurorie, c'est bien comme cela que tu t'appelles ?
Flaurorie épatée : Comment ? Vous... vous pouvez lire dans... peut on vous rendre sourd ? 
Ixon riant : Tu as des idées tarabiscotées pour une aussi frêle...
euh pardon... je veux dire, tu as des idées assez originale. 
Mais trève de bavardage, nous allons sonder ton cristal.

(A suivre)

 

 

(Copyright Pascal Lamachère - Novembre 2001)

 

 

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