Le
conseil des sages
Chapitre 1
Le
regard perdu sur l'âtre de la cheminée, assis confortablement au fond d'un
siège, mon esprit remonte le courant du fleuve de la vie. Vague à l'âme, une
douce nostalgie envahie mon coeur. Aux frontières de mon champ de vision, une
silhouette passant furtivement me fait sursauter. Etrange impression de voir un
fantôme du passé ressurgir d'outre tombe, mais non, ce n'est que l'ombre du
chat qui joue avec une petite boulle... Tiens, tiens... une petite boulle de...
Revenant au fond du siège, une petite larme se mets à couler sur ma joue, je
commence à combler la pièce de son vide.
Elle
se peuple d'abord d'atmosphère émotive, sensitive, pour arriver aux personnes.
Je revois dans cette pièce, il y a à peines quelques décennies, mes amis,
elfes, humains, orcs, et nains, je les revois,
palabrer ici et là, longuement sur différentes affaires soumises au conseil des
8 sages (2 sages par race).
L'odeur
qui s'émanait du bois de Forêdhil embrasé, les jeux
de flammes dans la pénombre, l'odeur et le goût des mets, liqueurs, visitent en
corps la mémoire de mes sens. Dans une de ces soirées inoubliables, je vois MichoNokren, le nain à la hache bleuté comme emblème, venu
des contrées de Kretadhil, en train de lever son
verre en l'honneur d'un traité de paix que nous avions fait signer entre deux
peuplades. Neldanine, sa compagne naine, seigneur des
grottes de Montadhil, lève à son tour son verre, tout
en finissant de polémiquer avec Psy Krelimn, elfe
maître de Forêdhil, à propos d'un point de recette du
Troll à l'hydroboise.
Ulkmakr, Shaman incontesté de Mamouthdhil,
et Nephron Ka'yl Kraaka, Grullll en chef de K-Krandhil, les deux orques du conseil, jouent sur la
petite table en Mythrill, devant le feu, à l'oschec de Primotaure. La table
était assez solide pour résister à leur coup de massue lorsque ceux-ci
faisaient part de leur mécontentement ou de leur joie, ce qui était aussi
fréquent que leur perte de pièces. Lilou Savie, elfe s'occupant de Coruscdhil,
assise sur le grand fauteuil, essaye de croquer avec un morceau de charbon,
cuit puis compressé par un dragon, Findrob
Flibustier, humain président de Tatoondhil, qui avait
bien du mal à rester en place. De mon côté, nommé alors Thorgalt
Pasy le conteur, magicien d'Opladhil,
j'essayais tant bien que mal d'attirer l'attention sur le travail que nous
avions à boucler avant la fin de la soirée. Ce travail nous avait été donné par
notre mentor à tous, un grand elfe mage bien
mystérieux, nommé Findelion. Celui-ci s'occupait de
maintes choses qu'il tenait secret, d'expériences et de livre, dont une encyclopédie
pour laquelle il nous demandait certains récits, observations.
C'est
lui qui avait été à l'initiative du conseil des 8 sages, lui qui nous avait
tous réuni en ce lieu.
Thorgalt Pasy : "hum... Hum
! Puis je avoir votre attention s'il vous plait ?"
Personne
n'avait bougé d'un pouce de ses occupations. Du regard je faisais le tour de la
salle, il n'y avait que Psy Krelimn qui avait bougé,
mais c'était pour allé chercher un livre de recettes. Je décidais de m'approcher de Ulkmakr et Nephron Ka'yl Kraaka pour leur confisquer
momentanément leur jeu.
Ulkmakr : Ggggggggggrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrruuuuuuuuuuullllllllllllll
!!!!
Nephron Ka'yl Kraaka : BBBBBBBBRrrrrrrrraaaaaaaaaaaaaaaaa
!!!!! si toi pas rendre jeu, toi casse croûte pour squigs.
Thorgalt Pasy :
:o euh, vi, mais non, nous devons discuter
d'un point important.
Intérieurement
je rigolais plus qu'autre chose. Nous formions un sacré groupe de sage. Aux
yeux de certains nous serions certainement passé pour des fous, des
saltimbanques de Cirquedhil, mais notre efficacité
n'était plus à prouver, et surtout, il était vraiment agréable d’en faire
partie.
Lilou Savie : Voyons, enfants
de Grullll, laissez vos enfantillages de côtés, vous
ne voyez pas que notre cher Thorgalt est à bout de souffle
depuis tout à l'heure ?
Je
sentais un brin d'ironie autant dans sa voix, que dans le contenu de sa phrase.
Elle avait parlé après avoir déposé son attirail d'artiste et pris une coupe de
rhum à base d'abricots.
Je
lui souris puis repris la parole, après m'être assuré de l'écoute de chacun des
sages.
Thorgalt Pasy : Vous n'êtes pas
dans l'ignorance que certaines créatures écartées du conseil des sages que nous
formons, sont en train de faire des remous dans les contrées éloignées de Kaodhil. La révolte serait soulevée et organisée par un
certain sir Faulkeuneur, du clan des Elfes noir.
Neldanine qui s'était assise sur les genoux de MichoNokren pris une feuille de parchemin en papyrus séché
pour y noter quelque chose.
Findrob Flibustier : Envoyons y des paladins et des eluros comme médiateurs, avec la même approche que nous
avions mise en place pour régler le conflit qui opposait les chasseurs de géant
aux danseurs de guerre de la grande vallée de Forêdhil.
Findrob avait parlé en s'assouplissant, afin d'évacuer
les fourmis qui étaient venues le "visiter", lors de sa
"pause". Sa réflexion lança le sempiternel débat, à propos de l'issus
que nous avions donné à ce conflit, chacun y mettant des intérêt de sa race
dans son discours,
il ne pouvait y avoir d'issus et d'accord quand au
bon droit que nous avions pris, celui de forcer les chasseurs de géants à s'en
aller, vers leurs grottes natale de Naincodhil.
Bbbbbbbbbbouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuouououououououououoummmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm
ssssssssssssccccccccrrrrrrraaaaatch
Un
éclair vint clore le débat. Un gros orage avait éclaté sur nos têtes,
accompagné d’une forte pluie.
Clop, cataclop, clop, clop...
Il
était difficile de faire abstraction du fracas que faisaient les gouttes en
s'étalant sur le toit, sur le sol.
Lilou Savie avait sursauté à
l'éclair et s'était retrouvé dans les bras d'Ulkmakr,
qui ne semblait pas mécontent... Je ne pouvais m'empêcher d’être jaloux,
sûrement parce qu’elle me faisait penser à sa sœur, Aarimie
avec qui j’avais déjà fait un peu connaissance lors d’une rencontre fortuite.
Il fallait que je tourne mes pensées sur autre chose. Psy Krelimn
devança mon intention de clore le cas Faulkeuneur
pour la soirée.
Psy
Krelimn : je propose que nous laissions de côté les
affaires du conseil pour ce soir, et que nous commencions une partie de cludo Daifenien.
Tout
le monde fut d'accord, c'était une bonne occasion de nous changer les idées. Si
vous ne savez pas ce qu’est le Cludo Daifenien, c’est un jeu d’énigme, où chaque seigneur se
mets dans un rôle tiré au hasard, et où les joueurs sont plongés dans une
histoire de crime, ou de vol. Souvent cela donne lieu à une sorte de pièce de
théâtre, qui amuse même ceux qui n’ont pris part au jeu. Ce soir là, Nephron Ka'yl Kraaka,
la main « innocente », tira au sort le
scénario de l’histoire « A la recherche de la pomme perdue ». La suite se
troubla, la soirée avait été excellente, mais le temps errodeur
de souvenir semble avoir gardé la suite pour lui. Le film qui se déroule devant
moi, m’amène directement au petit matin.
Chapitre 2.
Au
petit matin, je me revois, me lever le premier, descendre les escaliers, après
avoir jeter un coup d'oeil aux portes des autres chambres, pour voir si
certains avaient déjà entendu l'appel de la boulle de feu. Je tire les rideaux
et ouvre les fracas en bois (dans un langue moderne il semblerait que le terme
" volet " est plus usité), me dirige vers le buffet pour y prendre 8
verres que je dépose sur plateau. Les rayons du soleil s'insinuant dans les
pièces, forment un léger filet d'or, qui, par la magie du filtre des verres, se
divise en plusieurs petits arc-en-ciel qui dansent au
rythme du déplacement de leur source. Trop fatigué pour porter le plateau, une
fois n'est pas coutume, j'use de ma magie pour le faire se déplacer tout seul,
vers la table de la cuisine. En pénétrant dans celle-ci, des mêmes gestes mous,
mais fermes, je laisse la lumière, les
couleurs éveillées les objets de la pièce. Je prends soin de laisser quelques
sièges à l'ombre, surtout pour les deux orcs qui
l'affectionnaient. Puis je mets la table, en répartissant la nourriture, en
fonction des goûts de chacun : du lait de chèvre pour tous, du pain de maïs
fermenté à le levure de bière de roche pour les nains et les humains, de la
mélasse à l'orange pour les humains, et de la chauve souris chocolaté pour les
nains, allait accompagné les tartines,
les orcs eux, allaient avoir droit à des
galettes de lézard séché, et les elfes
des racines imbibées de jus de citrons, qu'ils allaient tremper dans une sorte
de fromage liquide. Ainsi, réunis autour de la table, pas encore tout à fait
remis de la nuit que nous avions passée, tout en prenant le petit déjeuner,
nous devions finir de prendre les décisions qui nous incombaient.
En
attendant la venue des premiers réveillés, je m'étais mis à contempler les
merveilles de la nature par la fenêtre. Avec une certaine stupeur, je vis les
ravages de l'orage. Un arbre avait été coupé en deux par un éclair, une
importante épaisseur de boue recouvrait les chemins traçaient par les bons
soins des gobelins et adeptes, qui une fois n'est pas coutumes, avaient
travaillé main dans la main pour aplanir les routes, faciliter la circulation
des charrettes dragonnes et bovines.
C'est alors que me regard s'éloignait vers l'horizons, qu'elle me fit
sursauter. Je n'oublierai jamais cette entrée. Comme un poète sait le faire, je
m'étais fragilisé toute la nuit, afin de mieux m'imprégner de ce que nous
vivions, de n'en perdre goutte. J'étais plongé au fond de moi, comme je suis en
train de le faire en cet instant, et sa venue surprise traversa les parcelles
les plus profondes de mon âme, dénudée.
Fraaaaaachristruccccccccccccccccccccccccc badoummmmmmm
!!!
Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzuououououououououououom !!!
A
ces deux bruits que je n'ai oublié, je me retourne. La douce sœur de Lilou Savie, Aarimie,
se trouve juste derrière moi, à genoux. L'aidant à se relever, plongeant mon
regard dans la profondeur de ses yeux, je ne peux m'empêcher de rougir.
Aarimie : merci mon bon Thorgalt,
vous avez mérité une petite bise.
Aarimie se met sur la pointe des pieds, et m'embrasse
tendrement sur la joue droite. Inutile de vous dire qu'à ce moment j'étais dans
tous mes états. Seule une silhouette qui faisait les 100 pas dans le salon, me
sortit de transe. C'était Findelion. Le premier bruit
qui m'avait fait sursauté était le déchirement des atomes du bois du plancher à
l'ouverture d'une porte pluri dimensionnelle, que les deux arrivants avaient
emprunté, et le second était dû à la fermeture.
Nephron Ka'yl Kraaka : Tu nous prépare notre Kaskroute
?
Nephron Ka'yl réveillé par
l'odeur de la chaire fraîche d'elfe se trouve en haut de l'escalier. Sa voix
caverneuse réveilla le reste du conseil.
Thorgalt : Euh… non,
non ! Le petit déjeuner t'attends dans…
Aarimie : C'est moi que tu assimiles à un mets ? Je suis
trop raf…
Nephron Ka'yl :
BBBBBBBBBBBBBBBBBBBBRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!!! …
ah ! De bon matin keske ça fait du bien ! Jeune
jouvencelle j'aime la poigne, cela vous rend encore plus appétissante.
Nephron Ka'yl plaisantait bien
sur, à sa façon. Quoi que le doute subsiste encore en moi, mes aventures m'ont
appris que les orcs ont, pour la plupart, une raison
de manger bien plus simple que les questions existentielles qui peuvent
titiller le cerveau vide d'un troll. Toujours est il que Findelion
vint mettre fin à la discussion.
Findelion : Je vous attend au salon, allez manger,
vous habiller, mais quand vous viendrez dans le salon, il faudra que vous soyez
prêt à partir à l'instant.
Il
s'en retourna aussitôt au salon, pour allumer le feu de cheminée avec une
boulle de feu, et s'installer confortablement dans le grand fauteuil,
feuilletant le dernier exemplaire du pigeon éclairé.
Lilou : Que se passe t'il mon ptit
Nephron, c'est qui que tu veux manger ? Ô ! C'est
maître Findelion dans le salon, quel bon vent de Coruscdhil le ramène à nous ? Ô ! euh…
Lilou, en tenue légère est venue se placer derrière Nephron et lui donne un coup de pieds dans le tibia.
Nephron Ka'yl : GGggggggggggrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaîîîî
!!!!
Ulkmakr : Grulou grullllllllllllllllou ?
Nephron Ka'yl : Brrrrrrrrrrraaaaaaaaakkkkkkkkk pas bien !!!
Lilou : C'est sur ma petite sœur que ton ventre d'orc mal nourri est en train de saliver.
Ulkmakr se trouvant à côté de Lilou
lui susurra quelques mots…
Lilou : Excusez moi, je reviens. Ptite
sœur, à tout de suite !
Au
moment où Lilou
se retourne, Neldanine et Michnokren,
de leur petite taille, apparaissent à ma vue. Je les salut d'un petit sourire,
puis Aarimie ré attire toute mon attention
Thorgalt : Vous, euh, tu as faim ?
Aarimie : Oui, assez, j'ai fait route depuis Alcadhil jusqu'aux frontières de Kaodhil,
ou sir Findelion est venu me chercher, pour m'amener
ici.
Michonokren descendant les escaliers : C'était donc
toi la personne en charge de… (Descendant plusieurs marches)… relever les
informations, les mouvements des troupes de Kaodhil.
(nous ayant rejoint avec Neldanine)… j'ai lu dans le
dossier que des primotaures et des hommes lézard,
sous le commandement d'un elfe noir, se réunissaient pour saccager les bâtisses
isolées, et qu'ils commençaient à s'en prendre au grande ville…
Aarimie : La situation est en effet assez grave mais…
La
suite de la conversation se passa de mon écoute. Buvant ses paroles comme un
nain qui bois un tonneau de bière, je
regarde Aarimie, son sourire, ses mains, ses cheveux
ondulant, la profondeur étoilée de ses yeux. Sans trop savoir comment, je me
retrouve à table, à côté d'elle, le conseil réunit, chacun se servant sa
nourriture.
Psy
: Thorgalt ? Tu en penses quoi ?
Thorgatl : hein ? quoi ? euh… ehm… question délicate…
Findrob : Tu es sur que tu as suivi ? Nous nous demandions si nous devions soumettre une proposition à
Findelion pour régler le conflit de Kaodhil.
Lilou avec un petit sourire malicieux : Ne serait-ce
pas ma sœur qui trouble tes pensées mon Thorgalt ?
Thorgalt : euh…
Là
je ne su plus où me mettre. Je rougis, confus, ne sachant comment sortir de
cette situation.
Aarimie me regardant : Voyons, laissez le ! Thorgalt, ne soyez pas gêné, votre présence me trouble
autant que la mienne semble vous troubler…
Michonkren : Oh ! Oh ! si ça
c'est pas de la déclaration !
Neldanine : Micho d'amour,
n'en rajoute pas, tu sais ce que c'est…
Thorgalt : Hem, bon… euh…
Là,
si mes souvenirs sont bon, ce fut trop pour mon petit cœur, trop d'émotions en
un coup, je ne savais plus où me mettre. A ben si ! C'est à ce moment où je
pris la main d'Aarimie, pour lui embrasser la paume,
où elle mis sa tête sur mon épaule.
Ulkmakr : Un kassage de Faulkeuneur me semble le mieux, puiske
c'est lui le chef.
Nephron Ka'yl : Braaaaaaaaaa assez d'accord, mais au vu de l'importance
annoncé de l'armée, je pense que quelques puissant médiateurs, persuasif,
devraient d'abord y aller…
Findrob : mmm… ma foi je pense
que ce serait le mieux, mais de combien de personnes doivent être composées
l'équipe ? Qui parmi nous irait ?
Psy
: Chacune de nos aptitudes seront peut être nécessaire, je propose que nous y
allions tous…
Thorgalt : Nous pourrions aussi inviter Golengiles, le héros d'Iglooton, Boomzam le conquérant d'Amidaldhil,
Ractorpayeux le paladin général de l'armée de Findelion, et Ristourdor,
l'apprenti lumineux, qui a déjà fait ses preuves dans cette même armée ?
Nephron Ka'yl : emh, euh, pour Ristourdor,
j'aurai du mal à ne pas casser son ampoule, mais cela me semble un sacrée bonne
idée, non d'un krane brisé… à nous… euh… on sera
combien en tout ?
Lilou : ne cherche pas à compter ! Tes neurones vont
griller, quoi que cela te déplairait peut être pas … nous serons 12. 12 "
vaillants " seigneurs à partir à l'aventure.
Aarimie : Euh, non, 13, je serai des votres.
Je ne vais pas laisser tomber ma mission ainsi…
Lilou faisant un clin d'œil à sa sœur : Tu es sur que
c'est pour cela ?
Psy
: Michonokren, Meldanine ?
Michonokren, Meldanine :
oui, cela semble la solution la mieux adapté, et cela nous permettra de
dérouiller nos haches.
Psy
: Bon, à la majorité, nous op…
Ulkmakr : GGGGGGGGRRRRRRRRRUUUUUUUUUUUULLLLLLLLLLLLL !!!
Tu ne m'as pas demandé mon avis !!!!
Psy
posant la racine qu'il s'apprêtait à tremper dans du lait : Oui, excuse moi…
Ulkmakr : une chose importante a été omise, il s'agit de
ce que nous allons manger, ne pas oublier les vivres…
Lilou : Mon Orquinou Grulllleux a les pieds sur terre…
Aarimie : Ton orqui quoi ?
Lilou : euh… je te raconterai tout à l'heure soeurette
…
C'est
ce jour là que nous avions pris la décision qui scellerait le sort du conseil
des sages, et ce jour là que main dans la main, avec Aarimie
nous avions commencé à forger notre complicité, lier nos destins. Chacun avait
fait ses affaires. Je me rappel surtout du moment où nous étions rentré les uns
après les autres dans le salon, où nous formions un groupe unit autour de Findelion. Je regarde Aarimie et
Psy lui exposer le plan que nous étions prêt à suivre, le grand elfe mage
acquiescer notre décision, proposant de se charger de réunir les 4 autres
membres au port de Cretadhil, nous précisant que pour
la suite, il ne pourra en rien nous aider, devant s'occuper d'autres affaires,
et disparaître par un des tours dont il était le seul à avoir le secret. Ainsi
les dés étaient jetés…
Chapitre 3
Les
dés étaient jetés, comme si des forces supérieures s’étaient jouées de nous,
connaissant à l’avance notre manière
d’agir, prévoyant nos actions, posant ça et là des obstacles pour s’amuser et
nous pousser là où ils voulaient conduire le cheminement de nos vies. Avec du
recul, c’est en tout cas l’impression que j’en ai.
Après
le discours de Findelion, chacun de nous avait réuni
le nécessaire pour partir dans cette aventure dans le hall d’entrée, et nous
étions tous réunis autour d’un tas de baluchons, sacs de voyage en imitation de
peau de lézard.
Lilou : Personne n’a rien oublié ?
Nephron Ka’yl : euh, si j’ai
oublié ma massue…
Findrob : ra la la, pas
croyable, si nous avions pas si peu dormi, je n’en croirai pas un mot, même si
c’était un prêtre de l’ordre de la vérité qui me le contait.
Ulkmakr regardant
d’un œil complice à demi assoupi Lilou : A ki le dis tu…
Moi-même
fatigué, et dans la hâte de sortir, sans plus m’occuper de ce qui se passait,
je franchis avec Aarimie la grande porte en fer de la
bâtisse, ravi de pouvoir respirer l’air frais matinale, emprunt de l’atmosphère
orageuse. Les nuages maussades sortaient déjà de l’horizon, devant nous des
gobelins étaient déjà en train de déblayer le chemin, des chasseurs de géant de
mettre dans les charrettes les arbres saccagés. Une douce mélodie s’émanait de
la grande forêt : des oiseaux qui chantaient leur plaisir de voir à nouveau des
rayons s’infiltrer entre les branches, égayant leur habitat, aux petits cris de
farfadets égorgés par des Squigs trop gourmand pour
attendre leur repas de midi, chacun être vivant y mettait de ses notes.
Psy
: j’espère que notre route ne va pas dans la même direction que l’orage.
Findrob : mmm… je
crois que ton intuition ne t’as pas
trompé, il me semble que la route maritime que nous allons emprunté va en plein
dans la direction qu’a pris l’orage. Il nous suffirait d’attendre un ou deux
jours pour être sur de ne pas être dérangé sur la mer.
Ulkmakr : n’en sois pas si sur, mes osselets de bras de
paladins arrachés à la hache trempé dans du sans de troll, m’indiquent ke le temps restera incertain là où nous allons allé.
Lilou : Il faudra donc que personne n’ai
le mal de mer… quelqu’un a pensé à prendre des racines de mandragore, je
pourrai faire un antidote pour que le voyage se passe mieux.
Meldanine : euh, j’en avais, mais je crois que je
les ai laissé dans la cuisine.
Nephron Ka'yl : bas, si y en a ki on le mal de mer, on pourra les aider à sauter
par-dessus bord !
Michonokren répondant à Meldanine
: Non ma puce, je les ai prise dans mon sac. Normalement, en les mélangeant
avec d’autres racines, et de la poudre d’os d’ours, j’ai lu qu’elles pouvaient
avoir des effets aphrodisiaques. Je me suis dit que cela pourrait être utile
pour certains.
Sortit
les uns après les autres, chacun avait sortit sa tirade, et mon ami Michonokren avait sortit la sienne, en me donnant une
petite tape dans le dos à la fin.
Thorgalt : ehm… merci Nephron Ka'yl de ta proposition,
mais euh, ehm… j’essayerai de faire quelques
incantations, sinon, euh… attendez… je dois allé chercher quelque chose…
Je
me revois en train d’aller chercher des sacs en peau de lapin. J’aurai aussi pu
attendre d’être au port pour en prendre, mais il me fallait aussi prendre du
recul sur notre décision, sur toutes les émotions qui m’animaient. Si je me
souviens bien, je commençais à sentir tout s’écrouler autour de moi, j’avais
l’impression de perdre le contrôle… j’avais besoin de graver chaque instant, de
les repenser tous après, mais tout allé si vite, je me sentais perdu. D’un
autre côté, c’est justement ce qu’il me fallait. La présence d’Aarimie, la
sensation grisante de l’aventure, me redonna du baume au coeur. Je me vois allé
prendre les sacs dans le placard du salon, regarder par la fenêtre le groupe
discuter dehors, faire un coucou à ma rose des îles d’Alcadhil.
J’en souris encore. Hem… pourquoi suis-je allé prendre des sacs ? Ben, quand on
a le mal de mer, il est bien connu que parfois… vous avez compris ? Je vous
passe les détails :D…
De
retour à l’air libre, il ne nous restait plus qu’à charger nos montures, des chevaux-dragons, croisement entre des chevaux et des
dragons, ne sachant pas voler, mais ayant une peau imperméable aux crocs des orcs. Cette particularité a été mise au point pour confier
un moyen de locomotion commun à toutes les créatures, tel que nos bons amis Nephron Ka'y et Ulkmakr. Pour la petite explication, certaines espèces, ont
un goût prononcé pour tout ce qui a du sang, et les chevaux-dragons,
même si leur « maître » tente d’approcher un peu trop prêt leur bouche de leur
nuque, leur peau ne peut être percé, de surcroît, ils n’en ressentent aucun
mal. Ainsi nous pouvions faire route vers le port de Cretadhil.
Aarimie monta derrière moi, sur Mel
Derulmor, la fidèle monture qui m’avait accompagné
sur tant déjà tant de chemin. Au moment où je la sens se poser derrière moi, je
me souviens d’une étrange impression, que je n’avais su comprendre sur le
moment, mais c’était le dernier voyage que j’allais faire avec lui... ehm… Excusez moi, mais il faut que j’aille boire un verre
et prendre un mouchoir avant de replonger à cette journée, et vous conter la
suite…
Reprenons…
J’étais
sur Mel Derulmor avec Aarimie.
Thorgalt : ça va ? Tu te sens en sécurité ?
Aarimie : Ne t’en fais pas pour mon Thorgaltinou,
je suis en de bonne main…
Fallait
que je sois sot pour ne pas comprendre que ce compliment m’était adressé…
Thorgalt : oui, c’est vrai que tu peux avoir confiance en
ce brave Mel, il sent quand les personnes qui sont
sur lui sont prêtes à tomber…
Lilou : Bon, c’est pas tout ça, mais il serait peut
être temps que nous y allions ?
Psy
: oui, je propose que Thorgalt se place en premier de
la file, puis que c’est lui le plus chargé, ensuite Nephron
Ka'yl, Ulkmakr, toi, Findrob moi, Meldanine et Michonokren pour
fermer la marche.
Michonokren : Advienne que pourra, on fait comme cela…
Michonokren dit ces dernières paroles en mettant la
main sur la hache qu’il avait mise à ses côtés. Il faut dire que chacun avait
mis ses armes favorites à un emplacement prévu à cet effet sur les chevaux-dragons. Les routes ne sont pas sures, et il
fallait à tous moments que les voyageurs puissent avoir de quoi riposter ou
attaquer.
Donnant
l’ordre à Mel de bouger, je sens les mains d’Aarimie s’agripper autour de ma taille, et sa tête se poser
sur mon dos. Cet effet grise mon cœur, qui fait moults
bonds…
Thorgalt : Youououououououououo
!!! Faulkeuneur n’a qu’à bien se tenir… de ses
ténèbres, nous allons le dessaisir, le conseil des sages une fois de plus
donnera à la paix son ramage.
Prenant
soin de me mettre bien à droite, je me retourne avant d’accélérer, pour voir si
tous le monde est bien placé, prêt à passer à la vitesse supérieur. Non sans
surprise, comme ils l’avaient fait à l’allé, j’aperçois Nephron
Ka'yl et Ulkmakr en train
d’essayer de goûter leur monture, sans succès.
Findrob : Allez vous deux, avancez, laissez vos chevaux-dragons tranquilles, ils n’ont pas de goût et en
plus, si vous leur faite du mal vous serez obliger de faire le trajet à pieds.
Ulkmakr : Même pas un petit bout
de Kaskroute ?
Findrob et Psy en chœur : NON !!!!
La
scène fit rire Aarimie. Lilou
pris en contagion le rire, puis tous le monde rentra
dans la ronde du fou rire… A cet instant j’eux le poids de la citation que je
n’ai de cesse encore de me répéter : « si on rêve seul, il ne s'agit que d'un
rêve, si on rêve à plusieurs, c'est le
début de la réalité … » Cet instant m’est encore magique…
Devant
les regards intrigués des courageux travailleurs, une fois le fou rire passé,
la file que nous formions, s’évada à toute vitesse du lieu du conseil. Le
premier faubourg passé, dans mon esprit, je me dis, enfin, la grande aventure
est réellement commencé…
Chapitre 4
La
grande aventure est réellement commencée… bien que j’avais déjà vécu des
épopées, des batailles épiques, conquises avec l’aide de valeureux seigneurs,
comme Michonokren, les plaines d’Opladhil,
chevauché sur les plateaux escarpés de Naincodhil
pour repousser une ordre de Troll dont le seul plaisir était de manger des
nains crus, j’avais surtout passé mon temps à donner des ordres, à établir des
plans de batailles, et mes faits d’armes, les moments où j’avais mis ma vie en
danger, étaient réduit à quelques squigs découpés en
rondelles, un troll rendu unijambiste pour avoir goutté à mes talents d’archer
(j’avais alors utilisé une flèche coupante de mon cru). Le petit nombre de
notre armée médiatrice, la circonstance incongrue par laquelle nous avions pris
la décision de partir, et peut être surtout la présence de tout ces seigneurs,
me grisait.
Sur les chevaux-dragons, les cheveux au vent,
Bénis par le soleil
levant, nos cœurs étaient élancés
Au chemin d’espoir de paix et d’amitiés,
Vers l’utopie qu’un jours
les enfants de nos enfants
Naîtront sur une planète
où l’entente sera de mise
Entre tous, où nulle âme
n’aura à subir les temps de crise
C’est
dans cet esprit que nous étions partis, et que nous « galopions » (ou « dragonions » au choix)
en direction du port. Pendant que nos montures travaillaient pour nous,
nous devions prendre soin de nous allonger par l’avant sur eux, afin d’éviter
les insectes et tout autre bestiole volante. Pour anecdote, à mon baptême de cheval-dragon, j’avais fait fi des consignes, et j’eux tôt
fait d’avoir le visage flagellé par les moustiques des marais jonchant le lieu
de promenade. En informations complémentaires, je ne sais si vous savez à
quelle vitesse va un cheval-dragon, comment il est
équipé, ni comment il est dirigé, mais essayé d’imaginer un cheval à la peau et
à la tête d’un dragon, le corps plus allongé qu’un cheval, arçonné de la même
manière, vous auriez en tête ce que n’est pas un cheval-dragon.
Non ! Un cheval-dragon, au-delà de la brève
description que je vous en avais fait, à une corpulence allongée, des écailles
blanchâtres ou brunâtres suivant son espèce, crache parfois un peu de feu pour
évacuer les gaz issus de la consommation d’énergie de ses poumons, il a la tête
d’un cheval, des dents de dragons, des sabots épais avec trois griffes en
prolongement (pour en savoir plus, cf l’encyclopédie Daifenienne des créatures).
Ne
pouvant communiquer une fois lancé, nous avions
convenu d’un point d’arrêt, une auberge pour ripailler, reposer toutes la
troupe. Tout en ayant la tête contre le coup de mon Mel,
j’essayais de garder un œil ouvert sur ce qui se profilait, chose rendue ardue
par le chemin boueux, soulevé à chaque foulée, éclaboussant parfois nos
visages.
Au
bout d’un moment, sentant Aarimie faire pression sur
mon torse, je décidais de ralentir. Une fois revenu au pas, je me retournais,
et c’est non sans surprise que je vis les visages des uns et des autres, a
commencé par celui de ma douce qui semblait se retenir pour ne pas se moquer de
moi. Son minois était le seul à avoir été épargné, nous avions tous des masques
verdâtres sur nos joues, jusque sur nos cheveux. Nous éclatâmes tous de rire.
Lilou : Aaaaaaaaaaaaaaa, Psy,
tu as l’air d’un artichaut trop cuit…
Psy
: hé hé hé, et toi d’un
choux de Forêtdhil plongé dans la sauce au poivre
vert
Nephron Ka'yl : c bizarre, j’ai
pas l’impression que la couleur de ma peau est beaucoup changé, et pourtant…
Neldanine : oh oh oh, cela va très bien au teint de nos orcs
d’amour, une vraie cure de jouvence…
La bonne humeur retombée, plus très loin de
l’auberge « Au Tuck Soufflé », 15 arbres indiquaient un panneau, nous
parlâmes du temps, de tout le travail que cela allé demandé, de l’intensité de
l’orage… des nuages en larmes et de la boulle étincelante comme dirait certain,
ou de tout et de rien si vous préférez.
Findrob : hem, heureusement que nous ne somme plus très
loin, vous m’avez ouvert l’apétit.
Psy
: j’espère qu’ils font le Troll à l’hydroboise comme
je l’aime
Neldanine : Mon pauvre, tu as beau être elfe, tu ne
sais même pas faire la différence entre un verre de vinaigre et un verre d’hydroboise porté à ébullition, la beauté culinaire de tes
forêts resteront un grand mystère tant que tu n’auras pas écouté mes conseils
Psy
: C’est cela oui ! Est-ce que j’ai critiqué ton goût douteux sur l’esthétique
de ton accoutrement, de ton arme ?
Neldanine : Danseur de guerre mal rasé… apprend à
faire la différence entre une tenue d’aventure, et une tenue de soirée, et puis
je n’ai que faire de ton avis vestimentaire.
Ulkmakr : Grrrrrrrrruuuuuuuuuuulllllllll
!!! réglez vos différents à la hache et n’en parlons
plus… Y en a ki ont faim et ki
sont pressés de sentir le goût du sang frais, la chaire tendre, juteuse, bien
croquante lorsque les os ont été laissés…
Nephron Ka'yl : mmm… Braaaaaaaaa de bonheur… toi
tu sais parlé… et si vous deviez perdre un petit membre au passage, nous
pourrions le manger, non ?
Thorgalt : ehm, euh, voilà l’auberge !!!
Aarimie : Mon Thorgaltinou,
c’est toujours comme ça entre vous ?
Lilou : Ma chtite soeur tu
t’y feras, c’est une bande de joyeux lurons au fond…
Arrivé
à l’auberge, la dispute finie, nous avions confié nos affaires à l’aubergiste,
laissé brouter nos montures dans l’enclos prévus à cet effet (le cheval-dragon mange des herkirouges,
sortes de plantes, faites de sève et de sang), puis pris notre repas. L’auberge
était très conviviale, assez rustique, décorée comme toutes les auberges de Daifen, avec des peintures de choppes sur les murs. Les
tables et les chaises faisaient corps avec la plancher, pour éviter qu’ils
servent d’objet de lancer lors des disputes. Dans le hall d’entrées, des
armoiries de haches naines rouges étaient encadrées et bien mises en évidence.
Une mention « au plus grand buveur de bières de Daifen
» signé : Le comité des Kranes d’or, se trouvé en
dessous… Un serveur nous indiqua une table de libre, puis nous fîmes servi
assez rapidement… Le repas nous permis d’éclaircir la situation, d’établir un
plan d’approche. A vrai dire, nous n’avions pas encore assez d’éléments pour
savoir ce que nous devrions faire une fois arrivée sur le terrain, mais il nous
fallait en discuté, de manière à imaginer le plus de situations possibles. Findrob fut le premier à proposer une situation concrète et
raisonnable. Il proposait que nous enlevions tout simplement Faulkneureu en
faisant diversion. Lilou s’apprêtait à faire part
d’une de ses pensées, lorsque l’aubergiste, un nain barbu et assez baraqué,
nous adressa la parole, en maugréant quelques peu dans sa barbe :
Haalaprogn : Ce repas vous est offert par la maison,
mais vous allé devoir partir…
Ulkmakr : De koi ? Tu veux k’on
te mange ?
Haalaprogn en mettant la main dans son dos, ou une
petite hache se trouvait attachée à un brettelle : Je n’ai encore jamais fait
l’expérience de ma hache sur un orc, et je ne t’avise
pas de vouloir y goutté… mais je n’ai point d’intentions belliqueuses, ni de
vous enlever la galette de troll de la bouche… je viens de recevoir un pigeon
d’un certain Findelion, qui vous est adressé. Il vous
attends au port de Cretadhil, vous demande de faire
le plus vite possible. Il a mis un petit sac d’or, et un mot à mon nom, pour me
dire de tout faire pour vous presser, alors c’est ce que je fais, ni plus, ni
moins… si vous voulez, je peux vous indiquer le chemin le plus court pour y
allé ?
Nephron Ka'yl : Komment il a sur que nous étions ici ? et…
euh… On peut manger le pigeon en compensation ?
Aarimie : Cela fait parti des dons de Findelion,
savoir retrouver les personnes, où qu’elles soient… ce n’est pas votre
vénérable maître, ni un mage pour rien…
Haalaprogn : Pour le pigeon vous n’avez pas le temps…
vous m’excuserez, mais je dois m’occuper d’autres clients…
Quelques
peu surpris par cette nouvelle, peu habitué à être brusqué de la sorte, nous
dûmes néanmoins nous plier, et même Nephron Ka'yl, le plus gourmand de nous tous, ne broncha pas plus
que cela… Nous sortîmes, reprîmes nos montures, et partîmes plus vites que nous
étions arrivé, en direction du port.
Chapitre 5
Aucun
événement nuisible ne venant nous troubler, tel qu’un troupeau ou une embuscade
de brigands des forêts, le chemin menant vers notre destination étant plus
dégagé, nous arrivâmes rapidement aux portes de Cretadhil.
Cretadhil, ville riche d’histoires, à remplir Cretadhil dit la magnifique, la lumineuse, la sirène au
charme ambrée, sertie de soie, des surnoms non usurpés. A chaque fois que l’on
s’y trouvait, nous ne pouvions nous empêcher d’être ébahi par l’architecture,
par l’atmosphère s’émanant de ce lieu. Les bâtiments étaient fait d’un savant
mariage entre la pierre, le bois et les étoffes, étaient pour la plupart
couronnés par un diamant phosphorescent, emmagasinant la lumière du jour pour
la restituer la nuit, reflétant aussi les lueurs écarlates des deux lunes. La
nuit la cité devenait ainsi un phare géant, dont les lueurs transperçait les
brouillards les plus épais, les orages les plus violents, veillant sur la mer
d’un œil sur, guidant les bateaux en détresse vers des côtes sans danger. L’air
marin amené par des vents assez tumultueux en cette journée, mélangé aux
fragrances de la nourriture des cuisines, du grand marché, faisait saliver nos
estomacs pas tout à fait rassasiés.
Nephron Ka'yl : Brrrrrrrrraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa j’ai faim !!!!!!! Je
pourrais pas kasskrouter mon cheval-dragon
puisque on est arrivé ?
Lilou : Pour ma part je n’y verrai aucun objection,
mais cela risque d’effrayer les gens que nous croisons, et nous voir refuser
l’entrée…
Ulkmakr : Grrrrrrrrrrrruuuuuuuuuuuullllllll
!! z’ont aucun sens de ce ki
est bien…
Psy
: Voui, mais bien sur, et c’est Grulll
qui mets la chaire fraîche dans la crâne reconstitué de Lady Gargantura ?
Thorgalt : Bon... euh, je ne dis pas, mais il faudrait que
nous avancions…
Findrob : Ben alors pourquoi tu dis, si tu dis pas ?
Micho : Ah ah ah !! T’en rattes pas une toi…
Aarimie : Cela suffit les enfantillages !!! Allez en
rang, nous avons un bateau à prendre…
Nephron Ka'yl : Braaaaaa pas content…
Lilou : Waou ! Soeurette… ça
c’est de l’autorité… allez orquounet d’amour ne
pleurez pas, il y aura de quoi manger sur le bateau…
Quand
au surnom de sirène, il venait tout simplement de la nature des premiers
habitants de Cretadhil, qui n’était autre que des
sirènes, au chant mélodieux, faisant vibrer, envoûtant l’âme dans son entier.
De par là, et de par la célébrité de leur chorale, de leur incantatrice, elles
étaient devenu l’emblème de la cité, mis sur les proues des bateaux, jusqu’aux
statues qui ornèrent les portes d’entrée.
La
cité étant interdite aux montures, nous devions laisser nos fidèles chevaux-dragons aux bons soins des pages à l’extérieur de
la ville. Ils disposaient non loin des portes, d’un enclos et d’une
infrastructure adaptée à toutes les créatures amies des Daifeniens.
Pendant que nous approchions de ceux-ci, j’entamais la discussion avec Aarimie, avec qui j’avais jusque là peut parlé…
Thorgalt : Aarimie ?
Aarimie troublante, me regardant dans les yeux : Oui Thorgaltounet ?
D’habitude
je n’aimais pas trop qu’on m’appelle de ce sobriquet, mais là, la façon dont
elle l’avait dit, dans sa voix, les monts de ses sourires, il y avait un je ne
sais quoi de plus envoûtant que des sirènes, qui fit fondre mon cœur… et me fit
rougir comme un tomate…
Thorgal : J’ai du mal à imaginer comment un elfe noir
arrive à diriger des hommes-lézards et des primautores, les mener au combat sous le même drapeau,
surtout que leur système de communication est très différent, et que les hommes-lézards préfèrent vivre dans des réseau de cavernes
naturelles…
Aarimie : Tu sais, avec un peu de magie noir, et en
subvenant à leurs besoins vitaux, ils mettent facilement leur soif de tueries
au service d’un chef. Faulkeuneur a très bien cerné
leurs attentes, et je n’ai d’ailleurs pas décelé d’utilisations de magies
lorsqu’il leur donnait des ordres. Par contre…
Aarimie s’était arrêtée de parler, ses yeux rétrécis,
perdus dans le vide, son visage exprimait une douleur
intérieure, une petite larme pointait le bout de son nez, prête à perler le
long de ses petites rivières. Comprenant qu’elle avait du assister au massacre
de personnes sans pouvoir agir, je la pris dans mes bras, essayant de faire de
mon mieux pour la réconforter.
Findrob : oh, oh ! Mais c’est que qu’il devient
entreprenant notre cher Thorgalt…
Lilou : Tais toi
non d’un barde sans voix ! Laisse les tranquille, et vient plutôt
m’aider à désangler le Mel…
Aarimie mis sa tête contre mon épaule, se serra contre
mon torse, fermis les yeux, pris une longue inspiration, puis repris ses distances
en souriant…
Aarimie en passant sa main sur ses yeux : Merci, ça va
mieux… ces derniers jours ont été assez éprouvant et…
Thorgal : Te justifies pas, c’est humain, ou devrais je
dire « elfique »… c’est normal d’avoir des émotions
et de pas toujours être tout souriant… et surtout, là je parle pour moi, il ne
faut pas refouler tout ce qui bout de l’intérieur… il ne faut pas avoir honte
d’exprimer ce que l’on ressens…
A ces dernières paroles, j’avais le regard
embué, empli d’étoiles, et une envie irrésistible depuis tout à l’heure me
torturait. Aarimie se rapprocha de moi, devança mon
élan en me donnant la main.
Alors
que nos chevaux-dragons allaient être pris en main
par des pages, un Eluros en colère s’approcha de
nous. Il semblait avoir été refoulé aux portes de Cretadhil,
balançait dangereusement une massue, brasser l’air qui l’entourait, au point de
provoquer des minis tourbillons autour de lui, disparaissant aussi rapidement
qu’ils étaient apparus.
L’Eluros Arkirion en rage : RRRrrrrrrrraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!! Ke des impies, de la boustifaille à gobelins, c’est tout ce
qu’ils mériteraient d’être…
Il
s’approchait de nous dangereusement, je tournais la tête. Le groupe semblait
être aussi effrayait que moi, hormis Ulkmakr et Nephron Ka’yl, qui souriait
béatement. Un page tenta de le dérouter, d’essayer de le faire comprendre qu’il
allait faire s’affoler les animaux, mais celui-ci semblait ne rien vouloir
entendre. Il fit valdinguer sur le côté le malheureux page qui eu de la peine à
se relever. Le bruit du balancement de sa massue, commença à effrayer nos chevaux-dragons. Mon Mel se
cabra, et réussi à se détacher de l’emprise du Cretadhilien
qui le menait dans un boxe. Les autres commencèrent aussi à s’affoler, mais
furent maintenu à leur place. Seul Mel, libre de tout
mouvement, fonça sur Arkirion. Celui-ci, sans aucun
scrupule, donner un coup de massue sur lui, dans une rage qui transperça la
peau écailleuse…
Thorgal : Non
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je
pris une épée du Foureau de Findrob, à mon tour en
rage, prêt à aller fracasser un membre d’Eluros, mais
Aarimie me retins. Nephron Ka’yl et Ulkmakr, point effrayé
par Arkirion, allèrent à sa rencontre, et dans un
sang froid totale, lui ôtèrent sa massue, le repoussèrent comme un fétu de
paille, le ramenèrent à la raison. Ne demandant pas son reste, Arkirion s’en alla la tête baissée sur le chemin que nous
avions pris pour venir. Me ruant sur Mel pour essayé de le soigner, de faire quelques tours de magie afin
de lui redonner des forces vitales, je me rendis compte de mon impuissance. Ulkmakr ne pu rien non plus. Mel
rendit son dernier souffle de vie quand Aarimie
s’était approchée de nous, posant sa main sur mon épaule. J’avais les yeux en
larmes, et alla lui rendre les funérailles auxquelles il avait droit. Les pages
nous aidèrent, s’excusant de leur impuissance. J’avais traversé tellement
d’aventure, de péripétie avec lui, que j’avais du mal à accepter que son destin
se termine ici.
Une
fois que tout fut réglé, les pages payés, nous entrâmes dans Cretadhil, prenant soin de suivre sur les panneaux la
direction du port. Mon instinct me prévenait que les mésaventures ne faisaient
que commencer, et j’avais un mauvais pressentiment quand à la traversée qui
nous attendait.
Chapitre 6
La
mauvaise impression se dissipa aussitôt que nous déambulions à travers les
ruelles escarpées. Nous avions chargés des bonnes fées de mener nos affaires au
port à coup de baguette magique. C’était assez drôle de les voir manipuler des
affaires que même un orc avait du mal à porter. De
notre coté nous devions nous presser pour y arriver le plus vite possible, mais
chacun de nous, pour ses propres raisons, avait du mal à avancer. Nephron Ka’yl et Ulkmakr, nos deux gourmands de service, s’arrêtaient
presque à chaque étalage de viande, de poiscaille fraîche, Psy et Finrob admiraient l’architecture, discutaient sur
l’histoire de certains bâtiments, Michonokren et Meldanine admiraient les haches et les boucliers. Le plus
dure fut de les décrocher des étalages des marchés, des belles paroles et
démonstration des marchants ambulants.
Quand
à moi, toutes ces merveilles, cette ambiance, commençaient à m’inspirer
quelques proses :
« Cretadhil,
élégante dame sertie d’étoffes et de diamants
Les pieds sur la grande
étendue d’eau saline, ton chant
Est fait de l’essence
divine qui subjugue tout au fond les étoiles
Du cœur, qui transporte
par delà, fait des battements joviales… »
Ne
pouvait m’arrêter pour les écrire, je me promettais de les retenir, et d’en
faire quelques poèmes à bord…
Malgré
la bonne humeur qui faisait contagion, l’inspiration qui m’habitait, j’avais
toujours les yeux embués. Aarimie et Lilou réussirent à me faire penser à autre chose,
consciente de la tristesse qui m’habitait.
Aarimie : Mon Thorgaltounet,
est-ce que Lilou t’as déjà dit quel surnom nous lui
avions donné alors que nous barbotions encore sur les plages d’Alcadhil ?
Thorgalt : Euh, non… d’ailleurs, elle ne m’a jamais
réellement parlé des plages, du paysage de votre enfance.
Lilou : ehm, euh, pour le
surnom, c’est pas la peine d’en parler soeurette… sinon, je t’ai déjà un peu
parlé de Coruscdhil, parlé de ses plaines
verdoyantes, des ses chutes d’eau, de la faune et la flore assez comment dire, grulllllesquement sombre, avec les nuages grisâtres
gravitant au dessus de nos têtes, pris entre un cercle de montagnes ?
Thorgalt : oui, j’imagine à peu prêt, mais j’ai du mal à
voir le rapport avec des îles…
Lilou souriant : eh bien justement, il n’y en a aucun.
C’est presque l’opposé. Alcadhil est faite
d’archipels volcaniques, avec peu de plaines verdoyantes, des plages en
bordure, mais une faune et flore, délicieuse autant à regarder qu’à goutter, de
mémoire d’elfe, je crois que…
Aarimie : oui… d’ailleurs, il faudra qu’un jour je te
montre ces beautés. Il y fait malheureusement assez froid, mais un couché de
soleil, ou même une aube, le jeu de lumière sur l’eau, la couleurs du ciel
lorsque la boulle de feu commence à dépasser la hauteur des volcans, quand on
est assis sur le sable, c’est… J’en perds les mots en y repensant. Pour tout te
dire, j’avais même fait une nuit blanche pour admirer l’aube naissante….enfin
essayé… ha ha… je m’étais malheureusement endormie...
Lilou : ah, oui, je me souviens, c’est ce jour là où je
t’ai retrouvé sur la plage, assoupi, les cheveux titillés par un crabe, qui
était soi dit en passant, très bon à manger.
Aarimie : tu ne m’avais pas dit pour le crabe ? Je
comprends mieux mon rêve du crabe géant…
Elles
continuèrent à me parler de leurs petites aventures, de leurs anecdotes jusqu’à
l’arrivée devant le port. Leurs histoires m’avaient définitivement rendu le
sourire.
Encore
aujourd’hui, j’ai du mal à trouver la meilleur façon de vous décrire ce port, à
quel point il était différent de tous les ports de Daifen,
autant par les docks, que par la construction de murs à plusieurs niveaux dans
l’eau pour briser les vagues, la mise en place de matelas de mousse le long des
digues pour faciliter l’échouage des bateaux en temps de tempêtes, que par
l’ambiance donnaient par les équipages aguerris, que par l’ergonomie des
étranges bateaux navettes amenant les voyageurs sur les petites îles isolés
visible à l’horizon.
Devant
le port, comme prévu Findelion nous attendait, en
compagnie des 4 seigneurs, Golengiles, Boomzam, Ractorpayeux, Ristourdor, avec semble t’il le commandant du bateau, et le
cuistot du bord.
Findelion : Bon, vous voilà enfin tous réunis prêt à
rentrer dans une aventure, dont l’issus est importante
pour tous… Je ne vous présente pas les 4 seigneurs que vous connaissez déjà,
mais voici celui qui conduira votre bateau à bon port, Manumilitarius
(un humain vêtu comme tout capitaine), et celui qui aura la tache ardue de tous
vous nourrir tous le long, Kryst Karn
Rool (orc, fin gourmet,
portant un drôle de tablier orné de crânes) à la taille. Je lui ai déjà donné
des directives quand à vos préférences culinaires, et les réserves de
nourriture ont déjà été mises dans la cale. Je vous souhaite bon courage, que
les vents vous soient favorables…
Sur
ces dernières paroles, Findelion ne nous laissa pas
le temps de lui poser quelques questions, disparaissant aussitôt… Il ne nous
restait plus qu’à aller saluer nos nouveaux compagnons, et à monter à bord.
Golengiles : c’est un honneur de vous rencontrer
seigneurs du conseil des sages…
Ristourdor : Par le grand lumineux, je partage cet
avis. Je suis sur que notre noble cause trouvera une issus des plus favorable,
sans trop d’effusions inutiles.
Boomzam : Oui, par contre, en parlant de cause, Findelion a été peu bavard à propos de ce qui nous
attendait, de la situation sur Kaodhil.
Ractorpayeux : Sans vouloir vous matraquer de
questions, j’aurai aussi voulu en savoir plus sur les agissements du conseil
des sages, sur vos réunions, ce qu’il fallait faire pour vous rejoindre…
Ristourdor : Compagnon, Ractorpayeux
avez-vous envie de quitter la lumière ? n’êtes vous
pas encore un peu inexpérimenté pour les rejoindre ?
Ractorpayeux : quoi ? je…
Psy
: Allons, ne nous encensez pas trop. Vous êtes ici aujourd’hui, car vous avez
autant de valeurs que nous, si ce n’est plus. Mais montons à bord, je crois que
notre capitaine s’impatiente…
Toutes
nos affaires furent montées à bord… Psy s’était trompé, le capitaine était
surtout pressé d’aller boire une chopine dans la taverne la plus proche. Il
nous offrit même une tournée. Cela nous permis de faire plus ample connaissance
avec ces nouvelles têtes. Je faisais de mon mieux pour garder le sourire, mais
je n’avais de cesse de penser à ce qui était arrivé, de penser au danger qui
nous attendait, à commencer par un possible orage à essuyer. Lilou et Nephron Ka’yl surveillaient à la fois le bateau et les passants
devant la taverne, faisant attention à tout comportement suspect.
De
temps à autres Aarimie avec sa douce main me ramenait
au bonheur présent, mais l’horizon grisâtre occupait trop mes pensées,
m’empêchait de profiter pleinement de la pause accordée, d’écouter, de prendre
part aux conversations. Je tournais assez souvent mon regard vers les remous
des vagues, les rameaux des arbres de plages qui se pliaient. Lorsque tous le
monde se fut exprimé, que les choppes étaient vide, nous repartîmes vers le
bateau. Toujours l’esprit vide, et peut être surtout fatigué, je restais à
contempler les quelques vaguelettes qui s’échouaient, clapotaient sur le
bateau, pendant que tous le monde montait.
Aarimie : Thorgaltounet ? Nous
allons lever la grande voile… Tu montes ?
Thorgalt : euh, oui… attends, je viens de réaliser que
j’ai oublié de faire mon ode à Mel... j’ai besoin de
cela pour le laisser partir en paix, et vider mon esprit de toute tristesse…
Aarimie : Je peux rester avec toi pendant que tu le fais
?
Thorgalt : Biens sur…
Arimie se mis à mes côtés, me pris par la taille, et
posa son regard vers l’horizon. Le vent soulevé ses cheveux en batailles,
faisait larmoyer ses yeux en faisant pression sur ses paupières, mais son
visage semblait si paisible… les bons sentiments qu’elle me portait
transparaissaient aussi clairement que le reflet de la lumière à travers une
loupe…
Michonokrem : C’est pas tout ça, les deux zamoureux, mais le captaine est
prêt à partir… nous n’attendons plus que vous…
Thorgalt : « oui, oui… deux minutes encore et nous
arrivons…
Ô mon fidèle Mel Derulmor
Toi qui m’a sauvé sur les
monts d’or
Toi qui m’a accompagné
Sur les chemins escarpés,
Périlleux, par présence
tant donné,
Ton sang à injustement était versé…
Au nom des Daifeniens des excuses je te fais,
Tu seras à jamais dans mes
pensées,
Puisses tu au paradis des chevaux-dragons
La paix temps que tu
mérites à ton âme trouver,
Puisses tu t’embellir à
travers la cinquième saison… »
A
ses dernières paroles je fis le signe si particulier aux magiciens, en forme de
crois de mer… Dans ma tête le dernier ver raisonné… « oui,
puisses tu trouver le bonheur, comme un ami pour moi tu as été… ». Aarimie me regarda en souriant, puis approcha son visage
petit à petit du mien, faisant fi du vent qui nous poussait en arrière… Elle
finit par m’embrasser sur le bout des lèvres…
Kryst Karn Rool : ehm, désolé de déranger,
mais si vous ne montez pas de suite, vous allez sois rester là, sois finir en
nourriture pour nos amis orcs…
Nous
montâmes sans mot dire à bord, rejoindre toute la troupe.
Manumilitarius : enfin, nous voilà au
complet… lever les amarres, hissez la grande voile !!!!
Les
manœuvres commençaient, nous étions tous invité à choisir des cabines, pour
nous reposer ensuite dans la grande « salle des voyageurs ». Le bateau, malgré
son gabarit manœuvra assez vite. Ce dernier « pas », marquait notre engagement
définitif dans l’histoire des événements de Kaodhil.
Chapitre 7
Nous
ne savions pas encore comment nous allions nous y prendre pour mettre fin au
règne de Faulkeuneur. Alors que nous étions dans la
salle des voyageurs, somme toute assez sobre, autour d’une table à discuter de
nos aventures, de ce que nous pouvions faire, d’autres passagers vinrent se
joindre à nous.
Golengiles : alors que je faisais siffler mon épée
autour de ma tête, un squig était venu s’empaler
contre la pointe. Je ne l’avais même pas vu arrivé, trop occupé par le Firmir qu’il y avait devant moi…
Michonokren : Ca me rappelle la fois ou «
malencontreusement », dans un mouvement de poigner maladroit j’ai planté ma
hache dans le pied d’un danseur de guerre qui était dans mon dos. Deux elfes noir attiraient notre attention par devant, pendant que
d’autres nous avaient contourné à la sortie de notre grotte. Tu te souviens Meldanine ?
Meldanine : Oui, mon grand dadet
d’amour. Tu as été épatant…
Aliondra : euh, excusez nous de vous couper dans vos
contes, mais nous aimerions nous joindre à vous…
Psy
: oh, mais… ne nous sommes nous pas déjà croisé sur les plaines de… euh… oui…
Si
mes souvenirs sont bons, ils furent 5 à prendre part à notre discussion. Nous
avions déjà croisé certains d’entre eux dans des établissements ou lors
d’aventures. Ces valeureux compagnons de route étaient deux couples, Aliondra et Gimlou, Sakshu et Azihiron, et une jeune
demoiselle, Esperante, en partance vers les terres où
des seigneurs, ses prétendants, allaient jouter pour ses beaux yeux. Trop
occupé à regarder Aarimie, et plongé dans mes
pensées, le fil de la discussion passa encore d’un bout à l’autre de mes
oreilles, sans passer par la case cerveau.
Au
bout d’un moment, alors que la pénombre commençait à s’installer, que les
bougies avaient été allumées, les tangages du bateau s’intensifiait au point
de…
Lilou : Thorgalt ? Ça va ? Tu
as l’air tout blanc… Aarimie, tu devrais le sortir
dehors…
Et
je crois que tu vas avoir droit à une bonne dose de mandragore…
Thorgalt : Non ça va allé, c’est juste un maux de ventre
passage qui…
Sakshu regardant par le hublot : Dehors, vous avez vu ? je viens de voir un éclair…
Bbbbbbbbbbouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuouououououououououoummmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm
Nous
étions tout proche de l’orage, et le bateau semblait presque faire de sauts, au
point que les chandeliers furent renversés à terre. Cela affola quelque peu
notre ami Ristourdor. A contrario, Nephron Ka'yl et Ulkmakr semblaient satisfait de l’atmosphère sombre qui
s’étaient installés. Lilou aussi semblait très toute
souriante.
Thorgalt : Excusez, je vais devoir vous laisser, une affaire
urgente à régler. Aarimie, inutile de m’accompagner…
Malgré
mes protestations elle m’accompagna jusqu’à notre cabine, où elle sortit un sac
en peau de lapin, et me toucha par la sollicitude et la compréhension dont elle
fit preuve.
Aarimie : A ces hommes, quelque soit leur race, tous les
mêmes. Ce genre de situation est toujours gênant, mais je n’allais pas te
laisser, ce n’est pas ta faute si ton estomac est fragile.
Assis
sur le hamac double, je mis le sac contre ma bouche, fermis les yeux, et pris
quelques fortes inspirations. Les maux ne passant pas, s’intensifiant même avec
l’intensité croissante de l’orage, je m’allongeais, essayant en vain quelques
tours de magie blanche. Aarimie après s’être allongé
avec moi, me sentant devenir de plus en plus froid, décida d’aller chercher sa
sœur.
Aarimie : Tiens bon mon amour, je vais chercher Lilou, et peut être qu’ Ulkmakr
sera faire quelque chose pour te redonner bonne mine.
Aarimie sortit de la pièce en silence. Je voulais lui
dire quelque chose, voir par le hublot l’état de la tempête, mais je me sentais
totalement impuissant, une véritable loque même. Cependant, je ne sais si c’est
l’altération de mon état, l’orage
tonnait de plus en plus fort à mes oreilles, raisonnait dans mon esprit, au
point de faire se fracasser les atomes de magie qui gravitaient autour de mon
aura. Soudain un trou de silence total semblait s’être installé.
Aarimie : Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
!!!!!!!!! Bas, mais c’est immonde !!!
Lilou : Voyons, je voulais attendre le bon moment pour
t’en parler, puis tu devais t’en douter… et puis ne sois pas si prude, il n’y a
aucun mal…
Aarimie : mais… mais une elfe et un orc,
c’est c’est……. Baaaaaaaaaaaaaaaaaaasssss…
Esperante : c’est ça l’amour ma chérie. Les temps
change, ouvre ton esprit…
Aarimie : mais... Ô et puis je n’ai pas de temps à perdre
en discussions inutiles. Après tout tu es assez grande pour savoir ce que tu
fais… ehm Thorgalt a
d’ailleurs besoin de petits soins…
Lilou : Va le rejoindre, je finis la partie de pokedaifen, et j’arrive…
Aarimie : Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
!!!!
Lilou : Quoi encore ? Aarimie
? AAAarrimmie !!!!!
Un
homme lézard shamanique, au rictus baveusement hideux
avait pris Aarimie entre ses griffes, prêt à
l’égorger. Par ses menaces il maintenait tout le monde à distance. D’autres
sortirent derrière lui, semble t’il de la cale, ou d’un des grands hublots. Je
pouvais voir tout cela car j’étais hors de mon corps. Non ! Je n’étais pas
mort, sinon il n’y aurait personne pour vous raconter tout cela. En tant que Daifenien, vous devais déjà avoir expérimenté au moins une
fois dans votre sommeil, le prolongement astrale. Pendant un court laps de
temps, votre esprit coupe les liens de premiers degrés avec votre corps, et peut ainsi voyagé à
travers un monde en 4 dimensions. Couper les liens du second degré amènerait à
l’errance, à la mort de votre corps. Il fallait que je fasse quelque chose.
Alerter le capitaine et l’équipage ? Je devais faire au plus vite. L’homme
lézard sans s’en rendre vraiment compte, de son étreinte trop serré, faisait
couler quelques gouttes de sang d’Aarimie. Lilou, Nephron Ka’yl, Azihiron et Ristourdor avaient du mal à se retenir, les armes à la
main, ils peinaient à obéir aux gestes de ces saletés pour les déposer. Il
fallait absolument que je fasse quelque chose… Mais quoi ? J’étais beau être
devenu en cet instant, un pur esprit, mon pouvoir d’action était limité… Et
lorsque je réussi à lire dans son esprit primitif, le sentiment d’impuissance
s’intensifia, poussa jusqu’à l’effroi qui envahit mon âme, au point que j’en
frissonne à chaque fois que j’y repense. Il avait une soif de destruction,
tellement absurde, tellement haineuse…
En
moins de deux éclairs j’étais revenu en moi. Mon corps frigorifié, toujours mal
à l’aise, avait sollicité d’urgence ma présence. Je concentrais toute ma
volonté pour me lever.
«
Scratch, booommmmmm, badabbbbbbbbbboooooooooooooommmmmmmmmmmmmmm
»
Aarimie : Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
!!!
Thorgalt : Nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnoooooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnnnnnnn
!!!
Aarimie : Thorgal ?
Nous
parlions par couloir interposée.
Thorgalt : euh, tu n’as rien ? J’avais cru un instant…
Aarimie : Oui, oui… j’ai juste un homme-lézard
qui s’est vautré sur moi, sinon, tout va bien.
Kryst Karn Rool, arrivé en silence derrière l’homme lézard qui
maintenait Aarimie en otage l’avait violement frappé à la tête de sa
massue spatule, au point de faire valdinguer sa tête à l’autre bout de la
pièce. Tous les aventuriers en possession ou proche d’une arme, en avait
profité pour faire gicler le sang, pourfendre, briser, trouer, déchiqueter,
couper en morceau, décapiter les autres hommes-lézards.
Kryst Karn Rool : je crois que nous avons notre repas de ce soir…
L’ordre
rétablit, le bateau fouillé de fond en comble, tout danger présent était
écarté. L’orage été toujours présent, mais l’adrénaline était redescendu, et
nous fumes soulagé. Au moment où ils se réunirent à nouveau dans la grande
salle :
Aarimie : Oups, je crois que
dans toutes ces émotions fortes, nous avons oublié de soigner mon Thorgaltounet
Lilou : C’est malin ça, et tu voulais me donner des
leçons de morale sur l’amour ?
Aarimie ne répondit pas et alla sans plus tarder à mon «
chevet ». Tous la suivirent. Lilou me fit avaler une
décoction, Ulkmakr en transe posa ses mains sur mon
estomac, fit une de ces incantations qui vous blinde contre le mal de mer, et
d’autres maux étranges dont la traduction orc m’échappent
encore. Nous discutâmes ensuite de ce qui était arrivé, l’esprit « tranquille
».
Après
quelques tours de table, tergiversation, nous conclûmes qu’ils avaient dû
emprunter à leur tour la porte magique de Findelion. Faulkeuneur, grâce à ses pouvoirs magiques dont l’ampleur
nous était encore inconnu, avait dû sentir la présence d’Aarimie
en son royaume, et envoyé un régiment d’hommes-lézards
à ses bottes, ou plutôt ses bottines, espionnant l’espion. Ils avaient dû
ensuite nous suivre jusqu’au bateau, se faisant discret, usant de leur pouvoir
de caméléon pour rester dans l’ombre de nos regards. Nous ne savions qu’elles
avaient été leur directive, mais une chose nous paraissait certaine, nous
étions attendu sur Kaodhil.
Chapitre 8
Kaodhil devait être encore à 3 ou 4 jours de navigation,
mais les intempéries jouaient en notre « faveur », nous poussant vers ses
rives, ainsi nous tablions sur deux jours et demis de navigation, et préparions
nos plans en conséquence. La nuit tombée de cette première journée pleine
d’émotions, après un bon repas, une soirée animée par les récits de chacun,
nous étions retourné dans nos cabines. Aarimie
s’était allongée, et me parlait de ses aventures, de ses faits d’armes. Je
l’écoutais, fasciné et troublé. J’essayais de rebondir sur ce qu’elle me
racontait, de lui poser quelques questions. Quand elle eu finit, elle me
demanda de lui parler de moi. A notre première rencontre, je lui en avais déjà
un peu parlé, mais nous n’étions pas dans les conditions adéquates pour parler
entre quatre yeux. A vrai dire, nous avions plutôt été dans des conditions
extrêmes. Elle avait été en charge de surveiller un peuple d’humains en
friction avec des orcs, et j’étais venu régler le
conflit, accompagné par les troupes de paladins de Findelion.
Aarimie souriante : Ce n’est pas tout ça, mais j’aimerai
en savoir plus sur toi mon Thorltinou… Tu ne m’as pas
encore parlé de ton enfance, tu n’as pas toujours été une épée ou une plume à
la main ?
Thorgalt : ah, ah… mmm… je ne
suis pas vraiment un sujet de conversation intéressante… enfin, euh, ça dépend,
mais je sais pas trop par quoi je pourrai commencé… tu veux que je commence
l’histoire depuis le jour de ma naissance ?
Aarimie s’esclaffant : Remonte aussi loin que tu voudras.
Parle moi de toi, tout simplement !
Parler
de moi, était une chose que j’avais peu l’habitude de faire, et que j’aimais
assez peu. A vrai dire, avant de rencontrer Aarimie,
mon ange brune aux yeux profond comme un océan d’étoile, mon chemin n’avait de
cesse de me paraître trouble, autant mes péripéties que mes récits m’étaient
fades, sans saveur, ou tout simplement trop triste. Je me sentais maudit, comme
toute âme qui subissait le destin sanglant des guerres, le cœur ballotté par
une palette d’émotion allant d’un extrême à l’autre.
Thorgalt : La bougie arrive bientôt à sa fin, j’écris
quelque chose, puis je viendrais t’en parler.
Aarimie tout sourire : ehm,
nous aurons peut être mieux à faire, tu crois pas ?
Thorgal : tiens, pendant que j’y pense, on a beau avoir
passé en revu tous les cas de figure, j’ai encore du mal à comprendre comment
les hommes-lézards sont arrivés ici, parce que même
si ils t’avaient suivis, puis nous avait suivi, cela semble un peu tiré par les
cheveux…
Aarimie : Sur ce point, je n’ai pas donné mon avis tout à
l’heure, pour ne pas effrayer les autres, mais je pense que c’est autre chose. Findelion lui-même avait l’air assez soucieux tout à
l’heure. Il m’avait donné comme directive, avant que nous vous rejoignions, de
me méfier de tout le monde, même de toi. Je crois que Faulkeuneur
a quelque pouvoir magique comme la manipulation mentale, qu’il est capable de
parasiter un esprit, d’entendre toute ses pensées.
Thorgalt : Oui. Mais cela n’explique pas tout. Pour faire
venir des hommes-lézards ici, en grand nombre, aussi
grand magicien qu’il soit, cela remonte de l’impossible si il l’a fait par un
système de portes multidimensionnelles.
Aarimie s’étirant : C’est peut être plus complexe… nous
verrons...
Sur
ces dernières paroles, à la faible lueur de bougie, je me mis à écrire un petit
poème. Enfin, écrire par la pensée, avec un crayon de songe, parce qu’à chaque
fois que ma plume se posait sur le papier, que le bateau rencontrait des
vagues, au rythme d’un battement d’aile de vampire, je faisais des grands
gestes qui rendaient chaque lettre plus proche d’un signe d’art abstrait.
Ô ! Vent diabolique, tu
secoues tout sur ton passage,
Du poumon, du cœur, des
tripes, tu les envois valser,
Valdinguer, se noyer,
errer, dans un océan de douleur
Ô ! Vent diabolique, tu
nous a amené sombres nuages,
Jusqu’à l’orage, jusqu’à
de mon âme la faire frissonner,
Jusqu’à larme soutirer, de
nous placer dans la torpeur
Main dans la main avec les
petits chemins sanglants
Tu t’en vas nous pousser
par delà toute souffrance,
Nous faire accoster sur
les rives d’un ancien continent
Où approche de son apogée
le chaos, le mal en puissance
Ô ! Vent diabolique, Ô !
Ténèbres, esprits chaotiques !
Par la force de l’amour
nous essayerons de la raison
Du bon Daifenien
vous faire entendre, cendres épique
Faire que soit la saison
de ceux à la mort pour mission…
Thorgalt en l’an – 132
A
la fin de ces dernières proses, j’éteignis la bougie, qui arrivait au bout de
sa vie. La cire avait dégoulinée à mes pieds sans que je m’en rende compte. Je
me rabaissais pour l’ôter, la remettre sur la table. En me retournant je vis Aarimie, assoupie, le visage éclairé par la faible lueur
des deux lunes, qui transperçait l’orage, était filtrée par le hublot. Ses cheveux
avaient une couleur beauté, elle semblait être sereine, malgré les mouvements
brusques que faisait le hamac. Je mourrais d’envie de m’allonger à ses côtés,
mais je ne me sentais pas encore très bien. Je décidais de sortir prendre
l’air. En ouvrant la porte j’eus la surprise de voir Kryst
Karn Rool penché prêt de la
porte d’ Esperante. Il semblait ne pas encore avoir
eu conscience de ma présence. Il tournait en rond. S’approchait aussi de la
porte de Lilou et d’Ulkmakr.
Thorgalt : ehm ! ehm !
Kryst Karn Rool : oh, je ne vous avez pas vu,
bonsoir ! Vous avez aimé votre repas ? Vous ne dormez pas encore après cette
journée mouvementée ?
Thorgalt : Vous avez très bien cerné nos goût culinaire,
et je ne vous remercierai jamais assez d’avoir sauvé Aarimie,
par contre, ma question va vous paraître un peu indirect, déplacé, mais que
faites vous là ? Qu’attendez vous ?
Kryst Karn Rool : euh, j’étais en train de monter la garde, au cas où
le danger ne serait pas totalement écarté.
Thorgalt : Bon, alors je vous laisse. Mais tout danger est
normalement écarté. A moins que vous n’ayez pas confiance en tous les voyageurs
?
Kryst Karn Rool : Il y a de cela… bonne promenade…
Kryst Karn Rool m’intriguait de plus en plus. Autant par sa présence
dans ce couloir, que par sa parfaite maîtrise du langage humain. J’essayais de
chasser néanmoins tout soupçon de mon esprit. N’avait il pas sauvé ma douce Aarimie ? Je continuais ma marche, espérant trouver un
compagnon de fortune pour discutailler, taper un brin de causette. Quelque peu
déçu, j’arrivais seul à la porte du ponton. Le vent claquait, la pluie
cinglante brouillait ma vue. A la faible lueur lunaire, je pouvais à peine
percevoir Manumilitarius à une longueur de corde,
discuter avec un de ses matelots, à moins que cela ne soit… Une odeur bizarre,
proche de celle d’un homme-lézard arrivait à mes
narines. Le capitaine discutait il avait l’ennemi, les avait il hébergé
sciemment dans ses cales ? J’avais essayé pendant quelques instants de me
concentrer, de sonder les pensées, mais un mur semblait s’être établit. Ne
voulant pas prendre de risque, je décidais de m’en retourner dormir.
Lilou : Thorgalt ?
Thorgalt murmurant: chut!
Je
mis aussitôt mon doigt sur la bouche de Lilou, lui
faisant signe de descendre l’escalier. En bas, nous vîmes Kryst
Karn Rool toujours en train de faire ses allés et
venues.
Thorgalt murmurant : Je t’expliquerai demain, j’espère
qu’en haut la tempête à brouillée ta voix. Je crains que nous ne soyons pas en
sécurité, reste sur tes gardes cette nuit.
Lilou acquiesça,
salua KKR, me fit une grosse bise, puis s’en alla rejoindre son Ulkmakr. Au moment où j’allais aussi saluer KKR, un
mouvement brusque de notre maison des eaux me fit perdre pieds, tomber contre
le mur opposé.
Thorgalt : « Oucht !...>
Kryst Karn Rool : Vous allez bien ? Rien de casser ?
J’avais
mal aux côtés, mais je lui répondis que tout allé bien, le saluant avec un
rictus de douleur.
Kryst Karn Rool : Je vous conseil un baume à base d’ongles d’homme-lézards, j’en ai justement récupéré. Si vous voulez,
je vous en ferai demain
Thorgalt : Merci, vous êtes bien aimable, bonne nuitée…
En
entrant dans « la chambrée », je pu voir Aarimie qui
dormait encore. Quel délice. La voir dormir ainsi me fit oublier la douleur. Je
fermis la porte, puis, après avoir couvert le hublot, alla m’allonger à ses
côtés... La douceur de son visage, de sa peau, le parfum de ses cheveux,
l’amour qui s’émanait d’elle m’enivrait… je ne serais jamais si c’est ma venue
qui l’avait réveillé, ou si elle avait fait semblant de dormir, mais après
m’être allongé à ses côtés, avoir enlacé mon bras autour de sa taille, elle
avait ouvert les yeux, m’avait à son tour enlacé, et nous restâmes ainsi,
jusqu’à ce que le sommeil s’empare définitivement de nous... Il n’y avait plus
qu’elle et moi qui comptions et ce moment, cette nuit, ainsi que « toutes »
celles qui ont suivies, restera sûrement gravé jusqu’à mon dernier
battement…
Chapitre 9
Mes
battements, je les sens, en cet instant où je vous conte cette tranche de vie,
s’emballer comme un troupeau de Tropales morfale
(apparenté a des Kangourous des déserts d’Arid-dhil,
mais au teint plus ou moins écarlate) que l’on aurait intentionnellement affamé
pendant plusieurs jours, me cœur frappant sur sa cage, comme si il voulait s’en
évader. J’avais alors ressentit la même chose, les jours suivants. Ces jours
suivants tout m’est plus fou. J’ai sûrement dû effacer une partie de ma
mémoire, où la garder bloquée pour ne point à avoir d’incessants souvenir
déplaisant. De toute façon, il n’y a pas grand-chose d’intéressant à raconter.
Les 2 derniers jours de la traversée, tournèrent surtout autour de la
suspicion. Après avoir fait part des événements, du danger que l’on courait à
tout le monde au petit matin, nous avions essayé de pousser nos investigations,
d’interroger le capitaine, en vain, de tenter d’intercepter des volatiles qui
devaient certainement servir de messagers. Manquant d’action, comme le faisait
souvent remarquer Lilou, nous avions essayé de nous
entraîner, de faire des passes autant armées que magique, de mettre au point un
plans. Nous projetions, après avoir accosté, d’agir le plus rapidement
possible, de nous servir des cartes d’Aarimie, de son
rapport d’espionnage, d’enlever mort ou vif le sir Faulkeuneur,
les chefs armées des hommes-lézards et des primotaures. Ah, si seulement nous savions…
La
mer était restée agitée jusqu’au bout, et nous offrit du répit que lorsque Kaodhil fut en vue. Malgré les petits soins que j’avais
reçu, j’étais toujours sensible aux mouvements du bateau. Les seuls dégâts de
la tempête qu’essuya le bateau, furent un mat foudroyé et une voile
déchirée. Quand aux voyageurs extérieurs
à la mission qui nous accompagnait, ils avaient prévu, de prendre un autre bateau sur Kaodhil, pour
les amener à leur destination.
Manumilitarius : Terre, terre de kaodhil en vue. Tous les passagers de la mission Faulkeuneur son priés de rejoindre leur cabine…
Kryst Karn Rool : Rejoindre les cabines ? C’est nouveau captaine. Pourquoi ?
Ristourdor, et Finrob :
Pourquoi voulez-vous que nous rejoignons nos cabines ?
Manumilitarius : Nous risquons d’avoir
un comité d’accueil qui inspectera les premiers atours du bateau. J’ai reçu des
nouvelles d’amis navigateurs qui m’ont informé de la situation sur les derniers
événements. Il semblerait qu’ils aient mis en place un nouveau règlement, sous
l’égide du triste sir que vous devez arrêter à tout prix. Il serait en passe
d’étendre son emprise sur tout le continent.
Aarimie : Vous ne pouviez pas nous en informer plus tôt ?
Ulkmak :GGGGGGRRRRRRRRRRRRRUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUULLL
!!!
Manumilitarius se voulait rassurant,
mais ses paroles n’en restaient pas moins douteuses à mon égard. J’avais tenté
de sonder son esprit, mais le même mur, infranchissable, était présent.
Thorgalt : Nous devrions peut être plutôt nous réunir dans
la grande salle et y rester jusqu’à ce que tout danger soit écarté ?
Manumilitarius : Non. Il es possible qu’ils y fassent un tour. Par contre les cabines
ils ne les fouillent jamais.
Psy
: Et si ils faisaient une exception ? Nous ne pouvons pas nous permettre de
prendre de risque… peut être la calle ?
Manumilitarius : La calle est toujours
fouillée. Il faut leur donner une liste de noms de voyageurs. Je leur donnerai
celle que je viens de faire, falsifiée il va de soi, leur dirait que la tempête
vous a fatigué, et que je dois vous mener à de K-Krandhil.
Lilou : Vous avez pensé à presque tout, mais je trouve
cela quand même très risqué… Il semblerait que nous n’ayons pas trop le choix,
alors soit…
De
retour dans nos cabines respectives, mon mauvais pressentiment s’intensifia. Aarimie tentait de me réconforter, mais elle avait du mal à
cacher son inquiétude.
Thorgalt : Je crains le pire. J’ai du mal à croire ce
qu’il nous a dit. Que ferons nous si il conduit tout droit les troupes sur nous
?
Aarimie : Les hublots, nous aurons les hublots pour fuir.
Et puis, concentre tes pouvoirs magiques, au cas où…
Le
ciel au dessus de Kaodhil était noir comme la suit,
baignant tout le continent dans une nuit artificielle. Avant d’accoster je me
souvient du regarde d’Aarimie, qui semblait avoir le
sens de ce qui allait arriver, du baiser langoureux qu’elle m’avait donné,
alors que nous commencions à distinguer les docks. Puis, quand le bateau toucha
les remparts du port, tout fut allé très vite. Je me souviens des cris de Sakshu et Azihiron nous disant de
fuir, ne cessant de résonner dans ma tête, l’image de Kryst
Karn Rool rentrant dans
notre cabine, le bras ensanglanté, nous invitant à le suivre, pour porter
secours, à Esperante, Aliondra,
Gimlou, Sakshu, Azihiron, menacés par une brigades de 25 primotaures armées jusqu’au dents. Meldanine
et Michonokren étaient déjà à leur côté sur le pont,
espérant donner des épées aux voyageurs démunis d’armes, et menaçant de leur
hache celui qui semblait être le chef.
Finrob, Psy, Ulkmakr, Nephron Ka'yl Kraaka,
Golengiles, Boomzam, Ractorpayeux, Lilou, Aarimie et moi arrivâmes au moment où Meldanine
recevait dans sa cuisse droite une lance. Manumilitarius
riait depuis la proue, aux côtés d’un homme-lézard Kryst Karn Rool
et Ulkmakr se portèrent au secours de Meldanine. Finrob, Psy et Boomzam foncèrent avec leur épée sur 5 primotaures
que Michonokren peinait par des mouvements de hache,
à maintenir à distance, pendant que Nephron Ka'yl Kraaka avec sa massue alla
pourfendre, brises les os des crânes des deux assaillants d’Aliondra
et Gimlou. Golengiles, Ractorpayeux et Lilou, avec leur épée-faux (épée avec une lame se terminant au bout par la
forme d’un croissant de lune, de manière à faire des blessures dans la chaire
quasi irrémédiable) foncèrent sur 6 placés en retrait, semblant attendre
béatement que leurs amis s’occupent de nous. Aarimie
avec son arc, perça, en pleins yeux, la tête de deux primautores,
et au cœur l’homme-lézard prêt de Manumilitarius
qui pris la fuite. Quand à moi, je me concentrais pour
lancer une boulle de feu sur les primautores libre de
mouvement. Esperante, Aliondra,
Gimlou, Sakshu, Azihiron, profitèrent du détournement d’attention de leurs
agresseurs pour prendre les armes qui n’attendaient que mains preneuses, et
s’attaquer chacun à un adversaire. Kryst Karn Rool porta Meldanine, dont un ruisseau de sang prenait source à la
cuisse blessée, hors de danger immédiat, Ulkmakr se
chargea de prendre à revers tout à tour les deux primotaures
qui faisaient face, leur fracassant les côtes avec sa hache massue, usant à
foison de sa magie shamanique qui permet de troubler la perception des
adversaires. En deux temps, trois mouvement, il ne restait plus que 5
immondices encore en vie sur le pont, et de notre côté seulement quelque
blessures bénignes, en décomptant Meldanine (il y
avait bien Nephron Ka'yl Kraaka dont le bras était démis pour avoir frapper trop
fort, dans l’incapacité d’attaquer à nouveau, mais cela semblait ne pas
l’affecter). Quatre d’entre eux se tournèrent tous les yeux écarquillés sur le
chef, parlant leur langue dont je ne comprenais traîtres paroles. Le meneur
semblait être dépassé par les événements. Leur hésitation leur fut fatale. Ma
concentration était arrivée à son terme. Une boulle de feu jaillie de ma main
jusqu’à eux.
Cet
instant fut aussi fatal à mon cœur. Trop occupé à me concentrer, à
m’émerveiller par l’art guerriers de mes compagnons, je n’avais senti le danger
arriver, l’aura magique de la noirceur nous entouré. Faulkeuneur
était apparu derrière nous, sûrement sorti d’une de ses portes magiques. Il
s’était porté derrière Aarimie, et au moment où ma
boulle de feu atteignit la cible…
Lilou: Thorgalt ! Aarimie ! Derrière vous ! Nnnnnnnnnnnnnooooooooooooooooooooonnn
!!!
Faulkeuneur poignardait Aarimie
dans le dos, lança un sort de désintégration moléculaire, que j’eus peine à
résorber. Lilou en rage lança sur lui son arme, qu’il
évita de peu. Ne pouvant plus rien faire contre nous tous unis, Faulkeuneur pris aussitôt la fuite. Lorsqu’il fit le sort
pour ouvrir sa porte multidimensionnelle, Ulkmakr et
moi fîmes un sort pour affaiblir ses forces. Quand il fut parti, nous primes
conscience du tragique bilan. Certes, par rapport aux pertes que l’on avait
faites encourir, cela n’était « rien », en nombre. Mais nous ne pouvons nous
réjouir en aucun point, au contraire. Kryst Karn Rool venait de nous annoncer
que Meldanine était morte, qu’il n’avait rien pu
faire, et Aarimie était en train de rendre ses
derniers souffles dans mes bras. Aucune magie ne pu rien faire.
Thorgalt : Aarimie, je, je… tu
resteras toujours avec moi, dans mes pensées…
Je
donnais un dernier baiser à Aarimie. Nous étoiles larmoyantes
se mélangèrent, firent des éclaires, j’avais envie de crier.
Aarimie : Je t’aime Thorgaltounet…
je sais que ma sœur est en de bonnes mains, mais prend soin d’elle, surtout
qu’elle attends des petits Nerlks de son orcounet… Je, je…
Elle
ne respirait plus, ses yeux étaient restés ouverts, emplie d’une paix, d’un
amour infini
Rien
qu’en y repensant, j’ai encore du mal à me replonger dans la suite. J’en ai
écrit quelques poèmes, d’elle, de tout cela, mais je ne pourrai avec vous les
partager, ayant finit par les brûler.
Des funérailles ont suivit, nous avions pris le commandement du bateau.
Quelques uns d’entre nous étaient allé réunir des preuxs
seigneurs de Kaodhil, je ne me souviens plus trop
qui. Le brouillard m’avait envahie, et je fus un zombi jusqu’à notre retour à Cretadhil.
Ce
n’est qu’une fois le deuil d’Aarimie consommé, que je
redevenais petit à petit moi-même, à nouveau conscient de ce qui se passait.
J’apprenais par la bouche de Lili que le cas Faulkeuneur,
l’avidité, les carnages, pillages des homme-lézards, primotaures, avait été résolut grâce au soulèvement de tous
les villages, la réunion des drapeaux des différents seigneurs de Kaodhil. Des bruits courrait qu’il aurait échappé à son
exécution, qu’il dirigerait un peuple sur un autre continent, je n’ai cependant
pas prêté oreille par la suite, aux événements touchant les autres continents.
Le
conseil des sages, finit par se dissoudre assez rapidement, dépité les uns et
les autres par cette tragédie que nous aurions pu éviter si nous n’avions pas
pris la décision de prendre part directement au conflit de cette façon. Bien
entendu, la véritable raison de cette dissolution, est que nous n’avions plus
le cœur à jouer aux sages, à résoudre des affaires. D’ailleurs, Michonokren, Lilou et moi, fûmes
les premiers à signifier notre désire de partir. Cette décision, les autres la
comprirent, et la suivirent.
Pour
la suite, en ce qui me concerne, j’ai un temps dirigé un groupe de Dragons,
mais Lilou après avoir rejoint clan des Grulllls
en compagnie d’Ulkmakr n’ayant eu de cesse de vouloir
faire la guerre aux membres des Dragons, peut être pour mon incapacité à avoir
sauver sa sœur, j’eu décidé de laissé tomber la coalition, de ne plus gérer de
royaumes, de voyager à travers tout Daifen, en simple
habitant. Mon voyage me conduisit à différentes aventures assez trépidantes,
mais ceci est une autre histoire, qui me conduisit de nouveau à Cretadhil, où je me suis installé, me permettant de revenir
assez souvent en la demeure du conseil Elfique.
Sur
cette épopée, cette dernière union des sages, Findelion
m’avait demandé de lui faire un rapport, me donnant le temps pour diriger tout
cela. Ce n’est qu’aujourd’hui, après ce retour dans le passé, le
rejaillissement de cette époque, que je le fais. Si vous avez en vos mains ce
manuscrit, c’est que la magie puissante de notre vénérable maître, lui a permis
de vivre très longtemps, plus longtemps que la moyenne elfique,
et qu’il a pu mener à bout son encyclopédie contemporaine, auquel il aurait
compiler cet écrit, dans le but de le faire partager aux générations présentes
et à venir.
En
ce qui concerne mes pensées quand à tout ceci, je vous demanderai de retenir
cette réflexion « il n’y a pas de raison à la mort, il y en a pas à l’amour,
mais il y en a une à la vie, l’amour »… c’est il me semble, l’essence même de
la mésaventure que nous avons vécu, et que je retiendrai. Vous l’aurez compris,
nous avions un temps, pris le destin, presque le droit de vie ou de mort sur
certaines peuplades. Si nos décisions se voulaient être au plus juste pour
chacun, nous n’avions pas à le faire, et surtout, et surtout, nous aurions dû
faire confiance à la capacité de chaque société de régler ses propres
problèmes. Nous aurions seulement dû nous contenter d’épauler, d’aider. Enfin
bref, il ne sert à rien de se noyer les regrets, qui finit par conduire à
l’amertume… que les vents de Daifen vous pousse sur
les chemins du bonheur, en harmonie avec la nature, les collines, les prairies
colorés, les monts enneigés, la richesse de la faune et la flore… que vos yeux,
toujours la nuit se portent vers nos deux lunes, vers la tapis d’étoiles semés
ça et là par la création… que les écrins d’or du jour illuminent vos sourires…
Votre
dévoué conteur,
Thorgalt
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© Pascal Lamachère Juin 2002 pour le texte et Zeria
pour les illustrations