Paroles d'une terre blessée

Elle s'était levée un matin,

La déesse de nos vies,

Dans une douleur perçante.

Un mal avait atteint

Les profondeurs de sa nuit,

De son âme servante.

L'origine était lointaine,

Mais insoutenable était-ce,

Et longtemps encore,

Elle sera en haleine.

"Oh, pourquoi, Pourquoi? Que cela cesse !

Me soutire t on un peu de mon corps,

Pour m'en rendre du noirci

A l'encre atomique...

Oh pourquoi, pourquoi? Cela me blesse !

Du tréfonds, avec le cristal tous je nourris,

Et vous, les hommes, vous répondez plastique,

Répandez pollution, destruction,

Sans trop d'effort pour le recyclage, la substitution.

Oh, pourquoi, Pourquoi? Même si j'encaisse !

Je souffre et mes eaux baignent d'incompréhension.

Et vous? Entre vous?

Pourquoi tant d'obsession à la destruction?

Où est passé votre amour pour votre prochain?

Avec votre compte en banque?

Que deviendront vos enfants

Et la beauté des sentiments?...

Pourquoi tant de haine, tant de guerre?

J'entends encore le son du canon,

J'ai encore le goût du bleu cresson !

N'avez vous point d'âme pour comprendre

Et prendre soin de ceux qui vous est chère?

Avez vous perdu dans des méandres

Le sens profond de votre cœur?

De tous les côtés, pour vous,

A cause de vous, je souffre,

Vous avec, alors que nous pourrions faire pousser le bonheur !

Sortez donc vos consciences de leur tombe,

Vos coeurs de leur moule de pierre !

Et, regardez, réparez,

Ce qui vous incombe...

Et marchez, construisez, sans vous trompez de combat, de gouffre...

Et coeurez, apprenez à aimer,

Suivez le chemin des moments éternels,

Là où prend sa source l'amour toujours et ses ailes...

Pourquoi, pourquoi tant de mal ?

Moi la terre,

Votre nourricière,

Vous l'aviez

Oublié?

Que cela cesse!"

Le chant douloureux de cette déesse

Avait retenti dans mes profondeurs.

Je ne sais si il arrivera dans vos heures,

Si son cri chavirera votre cœur,

Mais je le sens, et vous le savez,

Bien des choses doivent changer...