Entre l'écho lointain
Et l'autre rapproché
Mouvements lents
Et des rameurs
Et des avirons.
Et l'anonymat d'un tic-tac
Monocorde comme un arc vétuste
D'une ancienne montre conservée
Dans l'écrin gardé jalousement
Par un antiquaire.
Je suis à l'écoute
De cette nature mille fois visitée
Dans l'écoulement des saisons
Et l'effacement imperceptible de la vie
Tout est sublimation
Et profonde piété.
D'un cour longtemps altéré
Et d'une âme à la dérive de l'errance
Je ressemble à ce platane solitaire
Entre les deux pôles
De la caducité hivernale
Et le rajeunissement espéré.
Je suis un pont en oscillation
Une simple passerelle instable
Je vis entre continuer
Franchir et attendre
Rester et s'enraciner
Le moindre vent de passage
Une simple note aussi légère
Permet à ma plume d'immigrer
De prendre la voie de l'air
Ou celle de la mer
De la nostalgie d'être versatile
Le ciel assombri s'illumine
Et doucement comme dans un rêve
Où des séquences au ralenti
D'une très belle randonnée pastorale
Furtivement. la neige tombe
Des perles aux couleurs du lever du jour
De cette aube absente/présente
Elles tissent de fines mailles
Des filaments d'argent et de coton
Des milliers de gouttes de rosée
Silencieusement la scène se remplit
Et sous le clavier du vent
J'assiste à une danse féerique
Une écriture majestueuse
Où les arbres muets fleurissent
Où l'horizon se perd, disparaît
Sous le voile blanc qui descend du ciel
La neige continue sa valse du temps
S'emballe, grandit, s'expose.
Comme une belle fée sous sa parure
Nuit de noce pour la mariée.
Robe de noce pour la nature reconvertie
Et le tout m'emporte
Me laisse dans une béatitude innommable
J'écoute le frémissement des arbres
La pénétration de cette sève nourricière
Et je rêve comme rêvent les enfants.
Qui se jettent sur la piste
En enlaçant l'espoir de la vie
Je sors de ma taverne
Quitte la demeure de l'isolement
Un pas en avant, deux en arrière.
Et je souffle le froid de mes membres
Tout pousse, tout grandit
Et l'espace s'étend à l'infini
Linceul blanc ou nappe laiteuse
Tout est charme et envoûtement.
Je sors de mon égarement
Reprend un siège abandonné
Et les oiseaux qui étaient nichés
Entament un chant coordonné
Eloge à cette ultime chasteté
Ce berceau qui est la vraie vie
Mes yeux embrumés
Mes membres alourdis
Retrouvent de nouveau la sérénité


Samedi 1 mars 2003


© Kacem Loubay - Khenifra (Maroc)

 

 

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