© 2000 Bruce DeBoer
La
déesse des songes
Depuis que l'obscurité
S'est tapie de lumière
Chaque matinée de lune
Une déesse émerge du drapé,
Elle met un point d'altière
A conter les célestes dune,
A l'aide de sa harpe,
De ses mots touchés,
Sur les cordes glissés,
En mémoire de l'escarpe
De son coeur, évaporé.
Leur histoire, une tragédie,
Dans la nuit de la nuit,
Son amant était parti,
Happé par le réveille de vie,
Les séparant à tout jamais...
En effet, bien funeste fut le fait,
Alors que la passion les forgeait,
Que l'or du feu, le diamant des univers,
Ne pouvaient atteindre l'éclat étoilé
De leur amour qui en tout lieu s'écumait,
Les graines du temps prenant chaire
Avaient eu raison de leur bonheur partagé,
Le bel appolon ailleurs avait été appelé,
Sans aucun espoir de retrouvaille,
Tant que le souffle passerait la faille.
Dès lors,
En attendant
La fin des temps,
Acceptant son sort
Seulement avec compensation,
La déesse s'est engagée
Dans l'orchestre de la création,
De la harpe jouant,
Au songe donnant sang
Sur les marches de fortune
Allouées les jours de lune,
Où sur son épaule, vient se poser
Le souvenir de son compagnon d'éternité.
Dès lors,
Les fils d'éther couve,
Et elle se retrouve
En sa chimérique contré,
Spleen du for,
Chaque matinée de lune,
Les rêves à éveiller
En jouant avec les cordes
Des fils incarnés;
Les poussières d'étoiles
Transmettent l'exorde
Aux âmes de la toile,
La suite étant à songer...
© Pascal Lamachère
p.h.l.31@hotmail.fr
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