VALSE
A 4 TEMPS
Il y a très très, très longtemps, alors que les terres étaient à peines
immergées,
Gaia qui s'ennuyait, avant d'accueillir ses amis, parcourait de long en large sa
chambrée.
Le jour elle voyait le soleil de ses écrins chatoyant, la caresser d'une douce
aubade,
La nuit, l'oriflamme des cieux dansaient avec elle, le silence n'était pas, en
elle la chamade,
Mais elle ne savait que faire de tout ce qui était à sa portée, le dessin que
lui réservait
Les dieux... Un jour elle alla voir ce bon monsieur Temps, afin d'éclaircir son
éternité.
Celui-ci, dans sa suite douillette, méditait depuis bientôt, oh !... depuis la
nuit de la nuit,
Il s'était gavé dans la source originelle, empiffré de tablettes de big-bang
et d'expansion
A en faire des trous noirs, comme une sourie fromagère qui fait avec soin son
gruyère, sa position
N'était pour autant si confortable que cela, puisqu'elle l'avait emplie de
solitude sans vie;
A quoi bon, tant d'infini s'il n'est pas partagé ? Faire le tour de l'univers
sans se perdre ?
Ainsi lorsque la dame toute nature vint secouer le sablier de sa porte, il en
fut tout émoustillé,
D'autant plus lorsqu'il aperçu la visiteuse, après quelques grains avoir enlevé
et s'être changé,
Il l'a fit entrer, la salua d'une pluie printanière, lui fit visiter de sa
demeure les méandres.
Ils entamèrent ensuite la discussion autour de leur fonction, leur destiné,
leur préoccupation,
Et Gaia arriva au vif du sujet, le pourquoi de sa venue. Le Temps compris de sa
visiteuse la déconvenue,
Pris de compassion, il l'invita à danser, pour se changer les idées, lui
promettant de trouver solution.
Le Temps : Venez danser ma dame, les fées filantes joueront pour nous la
symphonie de la nuit des temps,
Je vous emmènerai valser jusqu'à votre ronde, où si envie vous avez, nous
mettrons pensées à nu.
Gaia : Mon âme-Temps, vous m'envoyez devenir verte d'autant de prévenance, à
en faire frémir mon sang.
Je ne puis qu'accepter, et je vous montrerai les atours et intérieur de la planète
qui fait mon sens.
Le Temps et Gaia s'en allèrent aussitôt, enlacé l'un à l'autre. Pour leur
faire hommage, la fleur de feu
A leur venue, pris par les envolées de la symphonie, monta plus haut, et les
fit baigner dans sa lumière,
Les nuages se mirent tantôt à gronder, tantôt à s'évaporer en rythme, le
vent se fit brise et tempête,
La Vie, amie et enfant de la Dame, qui était arrivée et avait posé ses
bagages, s'accommoda avec la terre,
Puis, pour laisser intimité à la valse des deux joyeux enlacés, avec des
notes plus tempérées, les cieux
Se couvrirent, la fleur se courba pour aller au lieu où elle ne les dérangerait,
amie qui toujours s'agitait,
Se préparait avec son cortège à s'assoupir : les feuilles tombèrent pour préparer
leur couche, en quête
Des chatoiements, des oiseaux s'envolèrent vers un ailleurs, les manteaux de
chacun en harmonie se mettaient.
Quand la musique se fit murmure, prêt à s'éteindre, Temps enlaça la dame,
l'embrassa de son entier, en ailes,
Elle lui répondit en accord, dans l'immensité de leur plaisir de s'être trouvé,
des anges de cristal vinrent,
Les recouvrant d'un manteau d'hermine, afin qu'ils puissent jouir de leur
plaisir en totale impunité, pour que dieux
N'est à mots dire, à jalouser, et la vie qui avait fait Hommes, des arbres
devenus chaumières, ils rentrèrent, frêles
Devenus face aux actions de monsieur température, qui pour faire vivre
l'immobilité, s'était assoupi avec le feu.
Quand nos deux amants universels, eurent consommé leur bonheur, du grain s'écoulant,
les fées firent
Rejaillir la symphonie, Gaia se changea pour mettre un manteau de verdure, son
amie Vie fit des bourgeons,
Le Temps revint en sa suite pour admirer tout le travail des astres de la nuit
et du jour qui y découvrir leur passion.
Depuis ce moment circulaire, où le sablier à fait faire un tour à la terre,
Gaia et le Temps ne cessent de s'offrir
Cette escapade, cortège de se fondre en la symphonie, et notre Dame guillerette
en sa chambre, d'arborer un grand sourire...
© Pascal Lamachère - 2002
p.h.l.31@hotmail.fr
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