Défoulement



Tout est fausse transparence
La main tendue est aussi raide
Que la colonne de marbre d'un regard
Et je glisse sur cette froideur
Suivant un certain iceberg
Qui longe de toute sa stature
Le fond d'un décor monotone
Où le soleil se meut lourdement
Derrière une tempête de glace
On ne cesse de m'apprendre
Qu'il faut sourire à la vie
Et je souris sans relâche…
Essayer de jouer de mes sentiments
Masquer d'ouate le ton réel de ma voix
Changer la structure initiale de mes mots
Rire à la face du monde de la complexité
Quand au fond de mon être martyrisé
Une tige brûlante s’engage chaque fois
A mettre à vif mes blessures…
Mes désirs ne sont pas des excroissances
Des tumeurs à enlever radicalement
L’opération est profondément intérieure
Elle demeure comme le dernier vestige
Gardé à jamais dans un musée ambulant
Dans un cercueil scellé avant terme
Qui laisse s’aventurer de temps en temps
Une cicatrice ouverte et suppurante
Sur le visage indéfinissable de mon corps
Je lacère une fois de plus une nouvelle page
Et je m’engage sur le chemin de la solitude
L’étroitesse de ma vision quotidienne
Me pousse à la dernière escapade
Avec des pas sûrs et feutrés
De peur d’éveiller l’esprit des âmes…décédées



© Kacem Loubay
Khenifra - Maroc : Jeudi 9 Mai 2002
loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre… rive

 

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