Le Buveur


Des tables, aux arbres découpés flottent
Dans l’atmosphère lourde, loin des parasites
Leurs moulures merveilleuses sourdent grotesques.

Toujours à courir à perdre haleine, presque idiots,
De longs amis éclaboussent de leur joli sang
Les vastes avenues du monde sans miel.

Ecrasés sur la surface veinée, les grands oiseaux
De poussière laissent à la dérive leurs verres.
Voilà qui demande, pour les finir, à s’infléchir
Tel un vieillard à la ramure trop lourde.

Quand la rondeur du monde me reviendra en mémoire.
Quand mon captif intérieur mourra aviné,
Les yeux fermés à mi-hauteur des rêves éveillés,
Couché sur un nuage , apaisé de rouges caresses
Alors, dans les volatiles rayons solaires, je sombrerai.



© joel Kerdraon
jolkero@tiscali.fr

 

 

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