Souvenirs
saisonniers
Dis ? ! Te souviens-tu, te souviens-ti,
De ces soleils/pluies incessants, du vent frisson,
Des roses, papillons et abeilles pour l'occasion
Parés de leurs merveilles. Quand le parvis
Est ensoleillé, y reviennent les hirondelles,
D'amour s'envolent colombes, même sans ailes.
Les murmures de la terre sont pleins d'espoir,
De verts, les fleurs s'ouvrent, leurs fragrances
S'offrent par vibration des corolles. Sortent du noir
Cieux émoustillés, nuages parfois blancs. La science
Du coeur entend l'univers graver sa symphonie.
Dis ? ! Te souviens-tu, te souviens-ti,
Du temps du radieux, de l'après printemps.
Le temps de l'été qui déchausse, déshabille,
Où parfois, en voulant trop en faire, la fleur de feu
Brûle la terre, la chair, puis monte le sang
De Gaïa qui tend à se rebeller… Gaïa qui oscille,
Soumet les corps à l'orage, coupe les cieux
Avec éclairs... Puis reviennent les douces nuits
Et les journées soupirantes où lune et étoiles
Miroitent… où chamade pousse le jovial…
Où l'ombre d’un arbre est rêvée du puits.
Dis ? ! Te souviens-tu, te souviens-ti
De ce bout de vent, ce vent
Qui se balance et avec pieds grandit,
Qui tourbillonne et dépose
Les feuilles, par les branches chant
Transporte, amène à la rose,
Par terre, larmes des cieux, pour nourrir
Son cristal... Ce bout de vent qui raisonne
Avec les fruits de la saison de l’automne…
De peur de s'y perdre, partir
Ont préféré les hirondelles, ailleurs
Retrouver le calme, en harmonie de leur moeurs...
A l'aubade languissante s'ouvrent et se ferment
Les fenêtres, les ramages se font bohème.
Dis ? ! Te souviens-tu, te souviens-ti,
De ces morceaux gelés, glacés,
Sur les fils ondulés et sur les toits,
Déposés... Le vent petit à petit
A amené les étoiles du ciel givrées,
Parfois de « simples » perles d'émois
Fondues autour des fleurs assoupies,
Formant un voile nourricier, les recouvrant
Pour qu'elles s'ouvrent au printemps,
Que d'amour elles éclosent à la vie...
Mais l'hiver s'est avancé en se gardant bien
De demander à la cohorte son avis,
Infligeant son sort... Pour en faire fi,
Nos coeurs au chaud se sont couverts les mains.
Dis ? ! Te souviens tu, te souviens ti,
De ce que cela fait de voir les bourgeons
Germer de nouveau, d'humer les créations
Qui sortent de leur immobilité, la vie
Par écrins d'or inspirer la création ?
Dis ? ! Te souviens tu, te souviens-ti,
De ce que cela fait de voir les changements,
De garder au fond éveiller son coeur d'enfant,
D'avancer et de rester soi pour sourire de vie ?...
Saisons filent, souvenirs de chairs et d'esprits y font sursis...
~ Pascal Lamachère - Février 2002 ~
http://laplumette.free.fr
p.h.l.31@hotmail.fr
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