LA CANICULE...



... J'oublie la combinaison des mots
Quand mes veines souffrent de dilatation
Je perds les notions des couleurs
Le mariage des teintes puisées de l'arc-en-ciel
L'aube catapulte ses lances de boules de feu
C'est une forge aux vannes rompues
Délaissant la fraîcheur de ses montures
Celles du vent de nord ... du sud
Pour chevaucher le dos courbé de la mousson...
J'oublie dans le grenier mon horloge intérieure
Quand mon corps hybride se liquéfie
Cherche une purge dans l'onde du fleuve
Pour reprendre la température initiale
... Et je me sens comme un débris
Emporté hors de mes frontières
Comme les eaux en évaporation ascendante
Qui dévient du centre de gravité
Et perdent l'axe de tous les appuis
Mon sang versatile oublie sa mémoire
Se détourne de l'embouchure de son port
Il se transforme en eau en ébullition
Une effusion qui monte, monte toujours
Un volcan aux milliers de mini cratères
Où le magma dégouline de chaque pore
L'été est en guerre déclarée... !
Paré de tout son arsenal invisible
Continue la conquête d'un monde assiégé
Le soleil zénithal fronce ses sourcils
Reste suspendu au-dessus de ma tête
Il sonde le fond de mes membres
Il investit chaque organe, chaque fibre
La veinule la plus intime...
Même les arbres perdent leur identité
Ils sont là : debout, sans force, sans accents...
Je regarde ces structures impuissantes
Et pense à ces milliers de sèves asséchées
Le soleil de la désolation culmine
Quand il désertifie les terres fertiles
Restreint l'écoulement des eaux cristallines...
... Et je ressemble à ces mille plantes
Dans l'inertie des efforts, des appels
Mon corps d'antan n'est plus mon corps
Mes membres ne sont plus mes membres
Mes yeux quittent la caverne de la tête
Mes mains pendent dans le jour : désarticulées...
Je crie, mes cris s'étranglent dans le gosier
Dans la sécheresse de la langue...
L'écho devient un étrange gémissement
Dans une demeure qui vit l'isolement
Le soleil zénithal reste suspendu
Mille siècles de rage accumulée
La canicule règne partout, s'étend...
Plus le moindre chant d'oiseaux
Plus de valses envoûtantes des arbres
Plus de cascades de rire des enfants
Tout semble évanoui dans le four du jour
Un cri pousse quelque part
Un pleur suivi d'un autre...
Une rumeur gagne les toits...
On commence à jouir de la vie : ailleurs...
Le soleil décide de baisser les stores
Il détourne son oeil de cyclope de la scène
Comme à regret il s'éloigne
... Et tout renaît dans la mouvance délaissée
Les chants d'oiseaux s'accouplent à ceux des grillons...
Dans la dimension d'un après midi
Où les aiguilles du temps se démarquent
L'ombre d'alentour croît davantage
Les arbres frémissent d'allégresse
Dans une danse lente, puis fougueuse
Sous l'assaut du vent qui fait pousser les ailes
Des cris de joie se font entendre
Et la canicule vaincue décline le ton
... D'une main lourde j'essuie la suée
Qui sort de l'estuaire de mes ... prunelles



© kacem loubay
Mercredi 14 Juillet 2004
Khénifra / maeoc
Loubay_k@yahoo.fr

Le poète de l'autre rive

 

 

Envoyer cette page à un(e) ami(e)

Envoyer un poème pour parution

Mettre le poème du jour sur votre site

Liste des sites qui ont mis le service en place

Archive poèmes du jour

 



© 2000 Bruce DeBoer


00033964
textes des auteurs protégés

 

 

 


Membre de ClickFR, Reseau francophone Paie-Par-Click

Hit-Parade Positionnement et Statistiques Gratuites

<Classement de sites - Inscrivez le vôtre! L'ABC du Gratuit...Pour trouver les meilleurs sites gratuit de l'Internet !!!

Planete-Virtuelle