© 2000 Bruce DeBoer
La
chrysalide
Elle était devant moi, là, comme une enfant sage.
Les jambes sans mollets, et les bras émaciés ;
Le fessier et le dos platement exposés.
Ses grands yeux lui prenaient la moitié du visage.
Elle n’était plus enfant. Pas encore une femme.
La nature activait les prémices sensuelles.
On voyait dans ses yeux briller une étincelle.
Avec les jeunes gens, ils brillaient d’une flamme.
Elle savait de la vie ce qu’elle a entendu.
Elle était innocente comme une jeune agnelle.
Avec ses cheveux flous elle était moins que belle.
Timide, craintive, elle était ingénue.
Comme deux œufs sur le plat, sa poitrine menue,
De dessous son corsage pointant on ne peut moins
Elle n’était pas jolie. J’en étais le témoin.
Je n’aurais pas aimé de la voir toute nue.
Toutefois elle était de mes fidèles amies,
Que j’aimais comme on aime une petite sœur.
Je partis pour ailleurs, pour un monde meilleur.
Après plusieurs années, revins dans ma famille,
Et retrouvais heureux, chaque chose à sa place.
Mes parents, mes amis et ma chère maison.
Et je cherchais des yeux par tous les horizons,
Ma chère petite amie et ses cheveux filasse.
Je ne puis retenir un cri d’étonnement.
Elle est là, devant moi, tanagra magnifique.
Ses yeux bleus me consument d’une passion magique,
Et mon cœur capricant, accentue mon tourment !
Est-elle encore libre ? Mariée le serait-elle ?
Ses lèvres empourprées se posent sur mes joues ;
Je vois dans sont corsage le bronzage d’août
Et mon esprit vacille, de son odeur charnelle.
Elle fait jouer ses hanches et mon trouble augmente.
Sa taille si féline et ses jambes de gazelle,
M’achèvent tout de bon. Je suis amoureux d’elle.
Je vois ma petite sœur, plutôt comme une amante.
« --- Tu n’es plus comme avant…. Tu es devenue belle »
« --- Il y a bien longtemps que j’attendais ce jour.
Tu ne me voyais pas ni me parlais d’amour »
Ma petite chrysalide a de très jolies ailes.
© Tolliac
tolliac1@tiscali.fr
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