L'hiver,
cachés...
Dehors bien fort il neigera ;
Le son des flocons sur l'ardoise
Remplacera celui des pas
Des chats espions d'heures d'extase.
Nous serons tous deux sur le lit :
Deux âmes et corps de passage
Frissonnant du froid de la nuit,
Désireux de n'être pas sages.
Les bois du sommier craqueront :
Ce seront nos bûches ardentes.
Nous nous glisserons sous les ponts
Que forment les draps, sous la tente.
Et sous ce petit chapiteau
(Rejailli tout droit de l'enfance)
Le spectacle sera si beau
Que déjà j'en pleure à l'avance.
Le sommeil nous viendra fort tard ;
Dormant dans les bras l'un de l'autre
Nous aurons honoré Ronsard,
Nous aurons été ses apôtres.
J'aurai vu passer dans ces yeux
-Qui sont la réelle importance-
L'éclair fugitif et radieux :
Le fantôme de la jouissance.
10 septembre 1983
© Hervé Michel Gillen
h.m.gillen@voila.fr
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