Le quai solitaire souffle la canicule
Les murs hâlés s'étouffent
Les wagons vivent la déperdition
L'unique train ne sifflera point
Les rails désaxés prennent une autre voie
Que faire de ma simple valise ?
De mes mains alourdies par les sels...
De mon corps vouté avant terme...
Et de ma démarche déséquilibrée...
Le train, le dernier n'existe plus
Sur le quai solitaire, je suis l'égarement
Ni arbres, ni chants d'oiseaux
Ni le moindre chien errant
Sur le quai désolé je suis l'extrême passager
Le soleil cogne des poings
Forgés à la limite de l'angoisse
Un homme, une valise, le long chemin
A la solitude se joint l'éternelle attente
Au soleil qui perd sa mouvance
Un corps qui chute lourdement
Une main qui s'accroche encore à la vie
Tire le rideau d'un autre acte
Sur le quai solitaire... où gît un homme
Cet homme qui me ressemble
Ecrit une nouvelle page saignante
De son indéfinissable passage
Sur cette galère qui est ... la vie
A : XAVIER TACCHELLA
Khenifra (Maroc) : Samedi 30 Mars 2002 |