La renaissance de féerique




Une fée se retrouva au dessus du grondement des eaux,
Par une nuit obscure. Passé le flash accompagnant sa venue,
Dû à la distorsion des dimensions, il n'y avait que les éclats
De ses ailes dans l'air, la poudre de ses voeux, du haut
De ses clochettes sortant, les feux follets montant aux nues,
Dansant à l'horizon, pour éclairer les formes du corporel état.



La fée fit le point sur la vision Karmique, afin de profiter
Du paysage que le sort lui offrait : une cascade, une forêt,
Un dôme étoilé, où la lune et le funeste la place guerroyait,
Et toute la cohorte de la vie en place, se dessinèrent à ses sens.



La fée suivit les remous, de l'essence
De la nature s'émoustilla jusqu'aux rochers.
Après une oraison, à l'écoute, elle laissa
L'écume qui rejoignait les abîmes,
(Aux poissons le soin de les goutter).
Prenant le fil du souffle qui montait, 
Au dessus d'un arbre elle se posa,
Suintant la tristesse qui gisait
Dans la forêt, et elle interpella
Un écureuil, un acrobate des cimes :

"Bonjour, bel athlète. Peux tu me dire
Sur quel planète est-ce que je me trouve ?"

"Je n'ai pas le temps et d'abord, que couves
Tu ainsi avec tes ailes ? Je n'ai jamais vu
Une créature comme toi..." Marmonna sans plaisir
L'écureuil qui s'était arrêté de sautiller.

"Peut importe, je crois que je ne me suis trompée, vu 
Le peu d'amabilité à laquelle tu m'a réplique donné"
Soupira la fée qui s'était assignée pour mission
D'aider les rêves mourrant, d'esprits
Vivant sur la planète, connue 
Dans tous les milieux oniriques,
Pour être fait d'espoirs en sursis.

L'écureuil de réponses n'avoir, déçu,
S'en alla dans une hautaine mimique.



A la recherche d'un humain,
La fée continua son chemin,
A tire d'aile se rapprocha
De la lisière, où une masure
Imposante se montra à travers
Un voile feuillu. Sur la soie
D'un cocon conçu en haut d'un mur,
Elle se lova. Elle huma l'air
Qui embaumait un étrange mélange
De joie, de mélancolie, de sérénité,
Et décida de visiter la demeure
Que la fumée de cheminée, en frange,
Désignait comme habitée par l'incarné.



La fée s'infiltra par une bouche
D'aération, et sur une lampe prit souche.



Comme si le temps était suspendu à un rayon,
Rique, un vieil homme était assis, accoudé
A un bureau, dans une pièce esseulée.
L'amoncellement de poussière l'inattention
Marquait, pendant qu'immobile sur une page,
Une main tenait une plume, rêvassant
A une époque révolue, emplie de sentiments
Gravés hors du temps, à jamais par son coeur.
Son encre ne voulait cependant se déverser,
Et il prenait juste plaisir à s'imaginer
Ce qu'il aurait bien pu en écrire, à fleur
De mots. La fée avait la possibilité de lire
Dans son esprit, et décida, de se transformer
En son plus doux souvenir, pour lui faire plaisir.



Toute une atmosphère du temps de la jeunesse 
Du vieil homme se mit en place, la tristesse
Prit totalement congé de lui, mais des larmes
Perlèrent néanmoins le long de ses joues,
Des morceaux d'océans joyeux, tendres, aimants.
La source de l'inspiration de ses bonds
Venait d'apparaître devant lui. Au coup
Ses cheveux ondulaient, effleuraient, en élan
Renvoyaient le parfum de son âme. En passion,
L'homme se sentit transporter, voyager
En dehors des murs, revivant la somme des instants
Qu'il avait gardé, même ses échancrures. La fée
Espérait l’apaiser, le transporter au-delà du temps,
Sur le rivage de son bonheur, et alors qu'elle voulu
L'emmener dans un jardin où diverses chimères
Cohabitaient, elfes, licornes, dragons, son élu
A terre tomba... Tout disparu... elle constata amère,
L'expiration du souffle. Pour se faire pardonner,
Et par amour pour lui, d'un coup de flux magique éternel,
Par le pouvoir unique, elle le transforma en Féon :
Un petit homme avec des majestueuses ailes,
Sans magie, possédant la possibilité de voler,
Mais aussi, et surtout, d'être d'une fée le compagnon.



Ce dernier ne su que dire, 
Si ce n'est lui faire un sourire,
Et la fée l'emmena voir la fée
Qu'était devenue celle de son destin,
Dans un lieu où se croisent les chemins
De tous les univers, où se forge les épopées,
Un lieu où règne du cristal le chant.



Fée et Rique unis, ainsi régnèrent 
Sur les rêves de diverses terres,
Par delà l'espace et le temps,
Bénis par les lunaires écrins,
Fort d'un amour réveillé...



Un homme mort, le visage serein fut trouvé
Le lendemain matin, tenant dans ses mains,
Une plume, et un cahier remplie de belles histoires,
Des histoires à dormir éveillé, le sourire jusqu'à l'âme…

L'on dit que depuis ce jour, éloignant le mal, tard le soir,
Dans la forêt, pour les voyageurs, veille une oriflamme…


Pascal Lamachère

 

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