Ami poète, je rejoins le cercle
Je refuse à mes mots en guirlandes
Le bain à la lavande cueillie le soir
La douche à l'eau de rose ... périmée
Je refuse à mes mots toute quête substantielle
Sur le trottoir de l'ébullition des foules
Du quai de la solitude et de l'exil forcé
La momification du verbe dans sa coquille
Ma langue sort des fois de sa torpeur imagée
Les yeux cernés déménagent de l'orbite séculaire
Mes mains franchissent le cap de l'autopsie à ciel ouvert
Les doigts ankylosées se dérident au parloir des maudits
Et donnent à mon sang ingrat l'ultime retour
Je sens que ton appel fuit l'incarcération réprimée
Recommence à se manifester dans le cri pluriel
Du stylet de l'alpiniste en pleine ascension
du scalp dérouillé qui déchire la paroi de l'attente
Et te voilà entrain de façonner une nouvelle page
De justifier cette absence par le rejet momentané
Des miasmes de la suffocation oedémique des lettres...
Laisse tes contraintes de côté... en veilleuse
Le monde s'avère de plus en plus désaxé
Et nos têtes chancelantes s'accrochent à l'utopie
Sous l'influx nerveux des cris, des appels incessants
Tu ris mon ami, réapprends - moi à retrouver le rire
Quand le ciel s'embarque, change de nouveau de peau
Devient de plus en plus étranger à son corps
Quand l'azur se métamorphose en une teinte écarlate
Comme une fille pubère lors de son premier amour
Je sais que ton rire comme les autres sont éphémères
Qu'au fond de toi - même tes mots s'enflamment
Ecris mon ami, qu'importe cette vie passagère
Pour toi tes mots sont des moments d'...EVASION
Au Poète Ahmed El Inani
Khenifra (MAROC): Jeudi 4 Octobre 2001
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