Je ne dirai rien que je ne pense.
Ces mots qu'un autres a écrits,
Je ne te les dirai pas.

Car c'est au coeur du silence,
Loin de ce héros qui s'écrie,
Que tu m'entendras.

Mais je te livrerai le fond de mon âme.
Dans mes yeux, tu pourras tout lire,
Tout, de mes secrets les plus infâmes
Jusqu'à mes plus nobles désirs.

Pour l'instant, c'est avec tendresse
Que je t'observe en silence
Et je t'aime avec la maladresse
D'un enfant effrayé par l'adolescence.

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Ces mots, personne d'autre que celle à qui ils étaient destinés n'aurait dû pouvoir les lire. Mais, quand je ferme la porte de ce monde où je pourrais être un héros, quand je reviens à moi-même, la verve et l'audace, eux, restent avec cet autre moi. Ces mots, c'est avec mon âme véritable que je les ai écrits.

Ce poète irréel, que j'incarne régulièrement avec un certain plaisir, et qui manifeste plus souvent quelque talent, n'est pour rien dans l'écriture de ces vers. Ils proviennent du plus profond de mon âme et sont empreints de la plus grande sincérité qui soit.

Mais la force de l'amour que je témoigne dans ces lignes est bien faible comparée à celles de l'amitié qu'elle me porte, de la timidité que j'éprouve et de la crainte que je ressens. Elle ne m'aime pas autant que je le souhaiterais, mais elle m'aime bien et c'est déjà beaucoup.

Alors au nom de mon amour et de son amitié, je ne lui imposerai pas mes confessions et je ne lui ferai pas lire ces mots. Si par hasard, ses yeux viennent à se poser sur ces écrits, j'espère qu'elle se reconnaîtra et qu'elle me pardonnera de lui avoir caché tant de choses.

Ainsi, mon coeur sera soulagé du poids du secret sans que ma conscience ne subisse le fardeau du remords. 

A celle que je crois aimer aujourd'hui. A celle que j'espère encore aimer demain. A celle que je souhaiterais aimer toute ma vie.

 

© Sven - 2002

 

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