Poète, ta plume se dilue simplement
Comme tu dénoues ta dernière cravate
L’heure n’est pas encore au rendez – vous
Tu sembles venir comme d’autres avant terme
Le quai solitaire crie à la désertification
Et le dernier train en partance est parti sans toi
Vers une destination des plus inconnues
L’encre rugueuse oscille devant les choix
Et ton écriture hybride est désarticulée
Elle perd la linéarité de l’onde calme d’un lac
Le comble de cette vision floue est atteinte
D’une simple sclérose due à l’incompréhension
La peine d’une démarche d’un vieux équilibriste
Sur une corde raide entre deux grands abîmes
Tu t’arrêtes juste au milieu, essoufflé par le voyage
Et des deux côtés la distance est immense
Ton désir de vivre te pousse loin, très loin
Car la tristesse d’un cœur n’est qu’un leurre
Elle n’est momentanément qu’un minuscule point
Et ce point traverse l’invisibilité d’un parcours
La vie n’est qu’un acte multiplié par tous les êtres
Dans le vrai théâtre de la de la suite des jours
Toute personne récité à chaque instant son rôle
Toi comme moi, comme tous les autres qui vivent
Rien n’est inerte dans notre complexe univers
Du soleil à la lune, des étoiles dans le firmament
Des nues, des orages, du lever au crépuscule
De la petite ville tranquille à la grande campagne
Tout mue, se transforme, appelle à la vie, à l’avenir
Je suis passé, moi aussi par les plus grandes tensions
J’ai maudit mon origine, mes plus intimes racines
Mes amitiés les plus hypocrites, les plus infâmes
J’ai maudit toutes les carences, les ingratitudes
J’ai rejeté toutes mes déceptions les plus ternes
La lumière, l’ombre, les différentes couleurs
La ville vampire, les faux amis, le cordon ombilical
Et à la fin j’ai fini par accepter ma solitude
J’ai convoité mes veillées au clair de lune
J’ai fait de mes reconversions les plus stériles
Une marche à suivre, un guide à long terme
J’ai mis le feu de bois dans mon âtre des heures
Je grelotte des fois de la plus sombre des destinées
J’ai épousé depuis la nuit du temps une demeure effacée
Je vis retranché de tous les autres, je vis en ermite
Ni femme, ni enfants, ni amis, rien que des feuilles
Des pages à l’état virginal dont la pureté m’envoûte
J’écris, je suis toujours sous l’emprise de la fascination
J’écris c’est ma grande source de la libération
J’écris pour qui ? Je ne sais plus… !
Peut être pour l’autre… à titre posthume
Pour un poète maudit, un poète qui vit d’errance
Je suis ce poète qui continue à crier, à souffrir en silence
Ecris mon ami, la vie vaut tout l’or de notre existence
Etre poète c’est vivre dans le corps des autres
Etre poète c’est verser ses mots, ses délires, et ses……amours

 

A MARTIN CODRON



Samedi 15 Décembre 2001


© Kacem Loubay - Khenifra (Maroc)

 

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