Vois-tu muse lointaine
Et rime souveraine
Mes rives sont souterraines
Je vis constamment de hantise
Et toutes les berceuses
Ne font que frôler mes délires
Je suis possédé par les rides du temps
Entre les chants orphelins des oiseaux
Et les autres musiques sacrées...
Je psalmodie mes sombres dérives
Entre la spiritualité transcendantale
Et les écorces des danses en vogue
Je ne cesse de dresser des pyramides
D'édifier dans les prunelles de l'horizon
Mille passerelles pour joindre d'autres rives
Ma plume vagabonde érige des remparts
Sur le quai avancé de ma solitude
Elle monte les cimes les plus ardues
S'atèle au convoi des oiseaux migrateurs
Suit le cours tumultueux des torrents
Pour se jeter dans les bras des estuaires
Je suis partout à la croisée des chemins
Et je n' ai nul besoin d'un point de repère...
Pour moi chaque sentier mène quelque part
Vers un bosquet paradisiaque
Vers une clairière ombragée
Vers une ultime oasis pour me désaltérer
Ou vers un désert pour respirer
L'ombre ouatée de l'infini silence...
Toute opacité n'est point éternelle
Et la paroi de mon coeur pourtant étanche
Vibre de nouveau aux différents appels
Amie, tu n'es pas la seule
Qui me tend les bras, qui me sourit
Je vois, vis, suit l'avancement de l'onde
Mille barques continuent d'accoster
Et mon embarcadère longtemps silencieux
S'anime sous les échos des avirons
Et mon verbe s'emporte vers... d'autres rives


A: Cécile VERHAEVER - 16/11/2002



© Kacem Loubay - Khenifra (Maroc)

 

 

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